Arnaud le confiseur de la rue
PAYS de BELVÈS
Le 20 juillet, ce blog aborda le thème de la rue. Les rues ont toujours eu un côté sympathique, voire affectif, pour tout ce qui font d'elles des lieux d'errances, de découvertes, de rencontres, de souvenirs.
https://terres-de-nauze.blog4ever.com/l-auberge-espagnole-juilletiste-de-la-rue-du-fort
La rue Lepic, vieille rue de Montmartre, dans le quartier parisien des Grandes-Carrières en est un exemple. Céline y écrit ses deux plus importants romans "Voyage au bout de la nuit" (1932) et "Mort à crédit" (1937). Il y vit jusqu'en 1941, puis déménagea. Robert Sabatier, lui aussi, s'est égaré dans cette rue populaire avec Olivier, l'enfant héros de sa trilogie, quasiment autobiographique, "Les allumettes suédoises", récit qui précède "Trois sucettes à la menthe" et "Les noisettes sauvages", œuvre qui a largement ému son lectorat.
Arnaud Bariller, photo Pierre Fabre |
Qui est Arnaud Bariller.
Pour faire plaisir aux autochtones, on peut dire qu'Arnaud n'est pas d'ici. C'est un néo-grivois qui s'est établi sur les reliefs de Lagarde, un lieudit du plateau de Cravelle. Sans prendre de risque énorme, on peut dire qu'Arnaud ne s'impose pas par un conformisme excessif et qu'il préfère laisser libre cours à sa créativité plutôt que de s'enfermer dans le stéréotype du commerce traditionnel. Il adore le contact avec les chalands, sourit à tous et concrétise dans ce contexte hyper-difficile, une présence atypique dans l'artère commerciale belvésoise.
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La rue Jacques Manchotte, [combien faudra-t-il attendre pour que les Belvésois la désignent ainsi] c'est un des "théâtres" des passages belvésois, là où s'établissent les plus importantes rencontres de rue.
C'est donc, tout naturellement, là qu'Arnaud a choisi de créer une échoppe de confiseur. D'aucuns pensent que les confiseurs n'ont que deux siècles d'existence. Que nenni, cet art remonte peut-être aux Perses du Vème siècle mais ce sont les Arabes qui, quelques siècles après, ont été les plus grands promoteurs de la confiserie.
Photo © Bruno Marty
Une échoppe en plein air, au cœur de la rue Jacques Manchotte, une thématique originale, un savoir-faire presque ésotérique, et un sourire constant, voilà le contexte de cet original artisanat de rencontre qui tutoie le monde artistique et le monde de la gourmandise.
Arnaud se révèle être un génial manipulateur des ingrédients pour créer, en toutes saisons, des pralines qui satisfont les gourmets. Il présente, aussi, bien des gourmandises à base d'amandes ou de noix et Arnaud d'insister, ce sont "ses" noix . Il les récolte à Lagarde sur le plateau grivois de Cravelle.
À son échoppe de plein air, vous pourrez trouver des huiles pour diffusion d'odeurs, voire pour en casser d'autres plutôt nauséabondes.
Un des points d'orgue du stand d'Arnaud, c'est "la terre à savon". Tout le monde sait que le savon, pour redonner à la peau un aspect et une place nette, s'avère être l'agent chimique qui, grâce à ses composants moléculaires, joue le rôle d'interface entre la phase aqueuse, solvant hydrophile, et la phase lipidique, graisse hydrophobe qui génère la formation de mousse et la stabilisation d'émulsions utiles pour le lavage.
Arnaud se plaît à composer de sympathiques réalisations de sa "Terre à savon".
Photo © Bruno Marty
Arnaud interpelle les chalands par sa présence qui défie les intempéries et tout au long de l'année. Il offre aux passants, pour leur plus grand plaisir, des petits riens de ses confiseries.
Photo © Bruno Marty
Guy Bernardin a confectionné pour Arnaud, son ami, un blason affirmant la finalité de l'échoppe qui signe ses références de confiseur du Périgord.
Photo © Bruno Marty
Petits et grands adorent goûter les confiseries d'Arnaud. Tiens, si vous ne savez pas quoi apporter à une mamy ou à un papy, inspirez-vous de la chanson de Jacques Brel (1964) "Les Bonbons" ; ce faisant, avec un apport original, vous aiderez la créativité.
Photo © Bruno Marty
Certes, la gourmandise passe pour un petit péché mais, somme toute, il est tout à fait... véniel.
Photo © Bruno Marty
Bernard, plus qu'ami et complice du confiseur, souvent, tient compagnie à cet "artiste" de bouche, de la rue.
Texte Pierre Fabre
Photos © Bruno Marty
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