Terres de Nauze

Le billet d'humeur de Michel Scanff

 

 

 

 

Michell Scannf

 

 

 

Michel Scanff, professeur honoraire de mathématiques, depuis ce printemps, s'est mis en retrait de la vie municipale berbiguiéroise. Cela n'empêche nullement ce citoyen, qui, au premier chef, s'intéresse à la cause des plus humbles, [il est une pièce maîtresse de l'association  "Lo Bouyricou"], et à celle de l'environnement, d'avoir un point de vue sur le gaspillage des deniers publics.

Son billet d'humeur, bien entendu, n'est pas un alignement passif aux appareils en place. Il entend attirer l'attention des citoyens sur ce mode d'expression, supporté financièrement par les contribuables, qui manifestement peut faire débat.

 

__________

  

 

LETTRE OUVERTE À GERMINAL PEIRO

PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA DORDOGNE

 

                                                                                                                      Mardi 11 août 2020

 

Monsieur,

Je suis un citoyen périgourdin que vous conviez à un rassemblement le 13 septembre 2020 à Beynac, et je suis un citoyen indigné !

 

Face à la crise, bâtir un monde plus juste et plus humain.

(Édito du magasine du Conseil Départemental de la Dordogne n°60)

Bravo, Bravo, mille fois Bravo, Monsieur le Président du Conseil Départemental !

J'applaudis des deux mains, je souscris sans réserve, et je suis prêt à vous soutenir, mais...

Hélas, vous persistez à vous fourvoyer dans le contournement de Beynac, dans cette gabegie des deniers publics dont vous êtes en grande partie responsable !

Vous dites « l'État impose aux Périgourdins de s'asseoir sur 40 millions d'euros d'argent public »...  L'État ?  Mais de quel État parlez-vous ?

Monsieur, nous sommes dans un État de Droit, ce que vous n'ignorez pas, mais ce sur quoi vous vous êtes assis !!!

Dans un État de Droit, et c'est là sa caractéristique essentielle, nul pouvoir d'aucune sorte n'est au dessus de la Loi ! Et en France, Monsieur, la Loi n'est pas le fait du prince !

Et vous le savez.

Non Monsieur, en France la Loi est référendaire ou l’œuvre du parlement représentant du peuple souverain, même si sa représentation est très discutable, les députés étant élus au suffrage universel direct et les sénateurs au suffrage universel indirect !

Et vous le savez bien.

La France, Monsieur, est aujourd'hui une République « semi-présidentielle » démocratique, certes imparfaite je vous le concède (personnellement je suis partisan de l'adoption d'une sixième République restaurant le pouvoir de l'initiative populaire pour tourner la page de la tyrannie de l'oligarchie financière et de la caste de ses serviteurs), mais c'est encore et heureusement un État de Droit, avec séparation des pouvoirs, dans lequel gouvernants et gouvernés doivent la même obéissance à la Loi, la puissance publique étant soumise au même droit que l'individu !

Et vous savez tout cela fort bien.

Mais vous continuez de vous asseoir sur l'État de Droit puisque vous déniez maintenant la séparation des pouvoirs en demandant au chef de l'État et au gouvernement d'intervenir pour remédier à la situation, situation dont vous êtes grandement responsable en ayant outrepassé la Loi : Vous avez considéré qu'un avis du premier ministre et une autorisation de la préfète prévalait sur le droit, et avez inconsidérément précipité les travaux au mépris des délais de recours édictés par la Loi.

Mais Monsieur, une fois encore, dans un État de Droit, le pouvoir politique est soumis au droit qu'il a lui-même créé et ni le président de la République ni le gouvernement n'ont prééminence sur la Loi !

Et encore une fois, vous ne l'ignorez pas.

Alors que signifie cette propagande d'enfumage des périgourdins que vous développez maintenant ?  Chercheriez-vous à escamoter votre responsabilité dans ce fiasco ?  Vous espérez duper vos concitoyens et leur faire oublier qu'ils vont payer la note ?

En outre, contrairement à vos allégations d'injustice, c'est la cour suprême de la justice administrative, le Conseil d'État, qui après le tribunal administratif et la cour administrative d'appel, vous a rappelé à la Loi et enjoint de démolir les éléments précipitamment construits puis remettre en état les lieux. Vous déniez là le pouvoir judiciaire ?

Vous parlez de véritable scandale d'État... Mais Monsieur, le véritable scandale ne serait-il pas d'avoir dilapidé ainsi autant de millions d'argent public dans ce projet pharaonique que vous prétendez d'utilité publique mais dont la justice ne reconnaît pas « l'intérêt public majeur » ?

Et dans le même temps le Département n'a pas été capable de budgéter 104 000 euros pour pérenniser le réseau gérontologique de Belvès, ni de budgéter quelques centaines de milliers d'euros pour permettre la création de postes supplémentaires de soignants dans les Ehpad de Dordogne qui en manquent cruellement, notamment à l'Ehpad de Castels et Bézenac, afin d'offrir à nos aînés une fin de vie sans maltraitance et digne.

Monsieur, je vous l'ai déjà écrit : investir dans des infrastructures routières favorisant les transports les plus polluants, au lieu de le faire pour développer le fret ferroviaire infiniment plus sûr et respectueux de l'environnement, et ceci au détriment de l'accompagnement des personnes âgées vulnérables est un choix de civilisation, et vous n'avez hélas pas fait le bon choix !

Aussi, quand vous alléguez que « certaines habitudes liées à nos modes de vie, de consommation, de déplacement, sont appelées à évoluer, et que vous souhaitez que ces évolutions soient l'occasion de bâtir un monde plus humain, écologique et solidaire », comment vous croire compte-tenu de la contradiction avec vos actes ?

Quelles mouches espérez-vous attraper avec cette confiture de belles paroles ?

Vous vous prétendiez « homme de gauche », mais qui êtes-vous vraiment Monsieur Germinal Peiro ? Un bonimenteur qui cherche à se dédouaner de sa responsabilité et le moyen de ne pas être fustigé par la Cour des Comptes ?

Veuillez agréer, Monsieur, mes salutations citoyennes indignées.

 

Michel Scanff,  ancien-adjoint au maire de Berbiguières, en désaccord avec le maire qui vous a apporté son soutien, sans jamais aucun débat au Conseil municipal.

 

 

  

PS : 1) 41,5 M€ de deniers publics dépensés en pure perte ! Cela ne suffit pas, il faut y ajouter le coût d'un supplément luxueux de 24 pages au magazine Vivre en Périgord n°60 ?

2) Le camion immatriculé 45-BJF-4 figurant sur la première page de cette brochure de propagande est néerlandais, et c'est justement ce type de camion qui devrait être interdit à Beynac et chargé sur un train !  Le fret ferroviaire est indéniablement plus sûr, moins accidentogène, moins polluant et plus écologique ! Et l'infrastructure ferroviaire existe !!!

 

Les commentaires pour ce billet d'humeur sont clos.

 



17/08/2020
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