Terres de Nauze

Un itinéraire plutôt sinueux...

 

 

 

 

Chacun d'entre nous peut avoir eu, à un moment ou à un autre, un regard complice à l'égard de Jacques Chirac.

 

Jacques Chirac, chantre de l'anticommunisme, a-t-il été un compagnon de route de la mouvance communiste ?  En 1950, il a 18 ans et signe l'appel de Stockholm, lancé par le Mouvement mondial des partisans de la paix. Il a "même vendu L'Humanité-Dimanche devant l'église Saint-Sulpice, durant quelques semaines…" Le patron du RPR explique cet engagement :

 
"Ce qui m'a entraîné brièvement vers les communistes, c'est avant tout les idéaux pacifistes dont ils se réclamaient. Comme beaucoup de jeunes gens de ma génération, horrifiés par la tragédie d'Hiroshima, j'étais hostile à toute nouvelle utilisation de l'arme nucléaire." La période communiste ne dure pas : "Le temps de me rendre compte à quel point j'étais manipulé par la propagande stalinienne. Épouvanté par le sectarisme de mes camarades, j'ai eu vite fait de m'éloigner d'eux."  Source Le Nouvel obs.

 

Quel parcours. En 1967, il arrache la 3ème circonscription de la Corrèze qui aurait dû, s'il n'y avait eu d'énormes félonies et défections, être une autoroute pour le candidat communiste Georges Émon, humble cheminot de terrain, en ballotage très favorable mais défait sur le fil. Le parachuté devient secrétaire d'état, puis ministre et premier ministre avant de gravir les marches élyséennes. Les observateurs se rappellent de son cheminement chaotique qui le fit choisir Giscard d'Estaing puis l'abandonner, pour ne pas dire le trahir, et, in fine, l'amena à devenir "l'agent électoral" pour l'Élysée du candidat mitterrandiste en 2012 ; ce faisant, implicitement, il acquitta à ses débiteurs, son précieux sésame de carrière ouverte en 1967.   

 

Tout cela, c'est de la stratégie politique, d'aucuns diraient politicienne, et c'est fort rarement un emprunt de chemin rectiligne dominé de citadelles.

 

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L'Obs avec AFP Publié le 26 septembre 2019 à 12h45

 

Pour ma part, qu'il me soit permis de saluer l'Appel de Stockholm où, manifestement, je me serais reconnu si, à l'époque, j'avais été en âge de m'intéresser à la brûlante actualité internationale ; et, surtout, de reconnaître la courageuse prise de position de notre président de la République qui ne hurla pas avec les multiples hordes de loups et refusa, en 2003,  lors de la guerre en Irak, d'emboîter le pas en thuriféraire vassal,  servile du maître du monde imposant une spirale infernale.



27/09/2019
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