Monpazier, notre vieille bastide anglaise, prise par les cinéastes d'outre Atlantique

Il y a 60 ans, Biron, Monpazier, Veyrines, Castelnaud et Bort-les-Orgues ont servi pour un film de cape et d'épée. Le Capitan, film français de production franco-italien réalisé par André Hunebelle, sortit en 1960. Il s'inspira du roman éponyme de Michel Zevaco (1860-1918). Ce film fit un "tabac" dans notre bassin de vie. Nos concitoyens, certainement, prirent beaucoup de plaisir de voir sur le grand écran, les comédiens inoubliables de Jean Marais et de Bourvil dans des décors qu'ils connaissaient ; mais, cerise sur le gâteau, quel plaisir ont-ils eu de reconnaître, parmi les figurants, des personnes du pays, Gertrude Pasquet et notre ami Alain Giffault… alors fort jeune !

Depuis, Monpazier a répétitivement servi de toile de fond pour d'autres tournages.

Notre vénérable bastide fut fondée, le 7 janvier 1284, au nom du roi Edward I^erd’Angleterre, par son sénéchal Jean de Grailly qui, en 1285, passa un contrat de paréage avec Pierre de Gontaut, seigneur de Biron, qui lui légua la terre. Plus de huit siècles se sont écoulés dans ce kyste âprement discuté où le Dropt naissant coule à ses pieds. Là, la Maison de France s'est montrée fort cruelle pour un humble tisserand qui osa contester l'injustice manifeste de l'ordre établi. L'insurgé Buffarot, le 6 août 1637, fut cruellement martyrisé par les ardents catholiques, féaux du roy. Pour parachever leur barbarie, qui certainement était aussi démoniaque que celles de Charlemagne, Napoléon, Staline et Hitler réunies, ils firent transporter sa tête au bout d'une pique à la foire de Belvès.

Monpazier, 383 ans après ce summum de la cruauté, a heureusement retrouvé son calme. Aujourd'hui, elle se pare de ses atours médiévaux, merveilleusement préservés, pour le tournage de Ridley Scott. La bastide servira de décor à des scènes de marché pour le film avec Matt Damon, dont le tournage a démarré cette semaine, à Beynac.