Les "fantaisies" des saisons
Le printemps calendaire s'est installé depuis une quinzaine de jours. La charnière de l'hiver et du printemps nous a donné de fort belles journées avec un ensoleillement bien présent. Le printemps a aussi pour rôle d'humidifier la croûte terrestre avec les précipitations d'avril. Elles constituent les plus solides réserves pour modérer les effets des journées estivales les plus sèches. Tout cela, c'est dans l'ordre de la nature. Nous savons tous que nous sommes toujours de meilleure humeur quand on connaît les belles journées printanières, que lorsque la nature nous impose ses inévitables éléments, pluie, brouillard, gel, bourrasques ; mais, ceux-ci font partie de notre équilibre salutaire.
J'ai la souvenance de collègues qui, au printemps de 1969, revenaient d'un long séjour africain avec, notamment, de longs et complexes travaux en Mauritanie. Ils m'ont surpris en disant quelle fut leur joie de retrouver les nuages aquitains. Ils leur manquaient à eux qui, pendant des mois, n'avaient eu "que" le ciel bleu dans leur champ de vision.
Image France bleu
Nous savons tous, depuis longtemps, que la Terre tourne autour du Soleil. Faut-il rappeler qu'il était fort risqué d'émettre ce point de vue, il y a 5 siècles. Copernic et Galilée ont dû faire face à bien des objections de l'Église qui, pendant bien des siècles, a pratiqué la tolérance zéro ; et, pour s'éviter le bûcher, Galilée a, plus que probablement, dû se rétracter. Il nous laissa son aphorisme " E pur si muove ! " ou " Eppur si muove ! "» [epˈpuɾ si mwɔːve] qui signifie " Et pourtant elle tourne ", légende ou citation historique, (littéralement : " et pourtant elle bouge"). Le génie italien Galilée (1564-1642), mathématicien, physicien et philosophe, aurait marmonné cette phrase en 1633, après avoir été forcé devant l'Inquisition, d'abjurer sa théorie (vérifiée depuis lors) que c'est la Terre qui tourne autour du Soleil,
Jacques Deferne Conservateur honoraire Muséum de Genève
L'Homme, conscient de sa supériorité, a toujours cru qu'il était au centre de l'univers. Il y a plus de 2000 ans, on pensait que les étoiles étaient comme une tapisserie lointaine qui délimitait l’univers. On avait remarqué, aussi, 7 astres errants qui, nuit après nuit, se déplaçaient par rapport au fond de ce ciel étoilé. C’était le Soleil, la Lune et les 5 planètes visibles à l’oeil nu : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Ces astres errants semblaient parcourir une sorte de route assez large qu'ils ont baptisée zodiaque. Par ailleurs, ces 7 astres errants ont donné leur nom aux 7 jours de la semaine : lundi (la Lune), mardi (Mars), mercredi (Mercure), jeudi (Jupiter), vendredi (Vénus), samedi (Saturne), dimanche (le Soleil, Sunday). En 280 avant J.-C., Aristarque de Samos avait imaginé déjà que la Terre tournait autour du Soleil. Mais, il n’avait aucun moyen de le démontrer. C’est en fait Nicolas Copernic, un astronome réputé qui a démontré que la Terre et les planètes tournaient autour du Soleil. En 1533, il expose sa thèse dans son ouvrage "De Revolutionis Orbium Coelestium" (Des révolutions des sphères célestes). Mais connaissant la position intransigeante de l'Église, il hésite à le publier et cet ouvrage ne paraîtra finalement qu'en 1543, année de sa mort. Galilée (1564-1642) reprend les idées de l'héliocentrique et grâce à la lunette astronomique inventée peu avant, fait progresser l'astronomie. Il apporte vraiment les preuves de l'héliocentrisme. Mais ces idées sont contraires aux croyances de l'Église et, en 1633, cette dernière instruit son procès. Pour éviter le bûcher, il est obligé de rétracter toutes ses théories. Aujourd'hui, plus personne ne conteste la théorie de l’héliocentrique. Pour plus d’explications, vous pouvez consulter le site www.kasuku.ch et cliquer sur le texte "Notre système solaire". 18 octobre 2016 |
Les cerisiers en fleurs. Au Japon, c'est un rite de communion avec la nature. Le fleurissement des cerisiers est magnifique mais fugace. Celles et ceux qui ont aimé la très belle chanson d'André Claveau, 1950, "Cerisiers roses et pommiers blancs" ont certainement remarqué qu'il s'autorisa une belle licence poétique.
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La rotation de la Terre nous donne le plaisir de vivre avec les saisons, d'assister au fleurissement des cerisiers, puis déguster leurs fruits, qui nous émerveillent. Bien d'autres fruits, au fil des saisons, enrichissent notre alimentation... et notre gourmandise. Sans cette inclinaison de l'axe polaire de la Terre, nous n'aurions point de saison.
L'aphélie
Ce que certains, à brûle-pourpoint, pourraient dire sans réfléchir, c'est que nous sommes en été lorsque nous sommes proches du Soleil et inversement. Ce serait une double absurdité car, dans notre hémisphère, c'est l'inverse. Dans l'hémisphère sud, c'est, bien entendu, différent. Ce serait, aussi, ne pas tenir compte de la puissance des rayons de soleil qui est optimale lorsque ceux-ci viennent à nous, sous l'angle d'incidence le plus favorable.
L'angle moyen d'incidence des rayons du soleil à midi, heure solaire, est égal à la latitude du lieu, le jour d'arrivée du printemps et également celui de l'automne. Il est maximum, le jour d'arrivée de l'été et minimum, le jour de l'hiver.
Le périhélie
Par GifTagger — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34799033
Le grand horloger du système céleste, en admettant qu'il ne soit pas le fruit d'un immense et sublime hasard, s'est amusé de compliquer un peu la règle. Il a imaginé deux subtilités qui se dégagent, un peu, des solstices.
Le périhélie est le point de la trajectoire d'un objet céleste en orbite héliocentrique, qui est le plus proche du Soleil. Cela se dit aussi de l'époque où l'objet a atteint ce point. L'antonyme de périhélie est aphélie. Le périhélie est une dénomination particulière du terme générique astronomique périapside.
L'aphélie est le point de la trajectoire d'un objet céleste en orbite héliocentrique, qui est le plus éloigné du centre de masse, donc du Soleil. L'antonyme d'aphélie est périhélie. L'aphélie est une dénomination particulière du terme générique astronomique apoapside
Ces subtilités de la mécanique céleste font que le jour de l'été n'est pas forcément -et quasiment jamais- le plus chaud et le jour de l'hiver, le jour le plus froid.
Nos ancêtres, eux, certainement au gré de multiples observations qui, elles, n'ont rien de scientifique, ont promu des saints dits Saints de glace. Les hommes de la terre, les jardiniers, les personnes dépendant des "fantaisies météorologiques" ont toujours appréhendé ces "diables" de saints capables en une matinée, de terrasser le travail de toute une année. Heureusement, ces images, si elles sont des coïncidences dévastatrices, certainement, largement répétées, n'ont rien d'inévitable et de systématique. Si elles étaient incontournables, nous ne mangerions jamais un seul fruit et nous ne boirions pas une goutte de vin.
N'allez pas dire à ces braves personnes que les saints de glace sont tout simplement des hasards, vous ne seriez pas pris au sérieux.
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