La source des 13 pierres à la Croix
SAGELAT
La source des 13 pierres à la Croix
Depuis plusieurs années, je partage l'émerveillement de Bruno Marty en observant "sa" source. Il l'a dénommée "La source des 13 pierres à La Croix". Je suppose que les Baudet, ses bisaïeuls paternels, seraient très fiers de voir que leur arrière-petit-fils s'applique à soutenir sa source-fontaine en soulignant la noble place qu'elle occupe dans le creuset du Branchat. J'aurais tant aimé que, dans notre enfance, on nous inculque beaucoup plus encore que l'on ne l'a fait, les valeurs de nos sources lieux de vie. Ces valeurs sont certainement pragmatiques mais plus encore elles donnent le la à l'émerveillement empreint de poésie suscité par leur naissance. À l'époque, on avait tendance à penser que cela allait de soi. Nos ancêtres ont cependant toujours considéré avec un profond respect et ravissement, ces jaillissements mais on n'était certainement pas aussi préoccupés que l'on aurait dû l'être par les pertes de sources [Fontmorte, Fontperdue, etc, en sont des multiples et fort anciens exemples] que les travaux pharaoniques de génie civil, d'urbanisation exponentielle, de déforestation et les remembrements, entre autres, ont sacrifiés.
Qu'il me soit permis, avant de donner place au reportage de Bruno, de saluer un poète, parisien par sa naissance, qui a si bien défini l'émerveillement que provoque une source. Je me plais de croire que ses élèves ont eu bien de la chance d'avoir eu un chantre de la nature comme formateur.
Pierre Fabre
Laissons- nous rêver avec une belle poésie de Louis Guillaume. Cet écrivain et poète français Louis Guillaume (1907 - 1971) passa son enfance à Bréhat puis devint enseignant à Paris et passa sa retraite à Biarritz. |
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Tout au long de l'année En mai garnie de fleurs En juin toute tiédeur, |
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Le site de la source situé en bas d’un vallon sur la propriété de la Croix, n’avait pas été entretenu depuis plusieurs décades. À tel point que les alentours et la fondation recouvrant la source elle-même étaient complètement envahis par les hautes herbes et les ronces. En clair, elle était devenue invisible, comme disparue.
Depuis trois ans maintenant, je me suis attelé à restaurer l’endroit, sans relâche au fil des saisons, quand je réside en métropole après mon séjour annuel en Polynésie.
Pour moi, ce site est merveilleux à la fois sauvage, tranquille et romantique.
Un endroit propice à la relaxation, à la méditation, à l’observation et à l’écoute de la vie naturelle. J’ai retrouvé ce lieu que j’aimais beaucoup quand, dans mon adolescence, je venais passer des vacances en Périgord en tant que jeune citadin parisien.
J’ai juste agrémenté l’endroit en dénichant sur la propriété, des pierres et autres mégalithes que j’ai placés et assemblés sans artifices, façon Land Art. Un traitement artistique du paysage que je pratique depuis longtemps sur les atolls désertiques de l’archipel des Tuamotu dans le Pacifique-sud, qui consiste à établir une communion intime avec la nature en utilisant celle-ci comme matériau pour, au final, faire ressortir le caractère de l’environnement.
Bruno Marty
À gauche :
Le site de la source, vu de loin.
À droite :
Vue sur le petit chenal d’écoulement naturel entre la vasque et la confluence proche avec le ru du Branchat.
Photos © Bruno Marty
Zoom sur le site de la source située en bas d’un champ.
Photo © Bruno Marty
Entrée à la source
Photo © Bruno Marty
La source des 13 pierres au fond du vallon à la Croix
Photo © Bruno Marty
Vue côté ouest sur la source. Au premier plan, j’ai placé un énorme mégalithe qui propose la double fonction de s’asseoir (sur le côté gauche) ou de s’adosser (sur le côté droit).
Photo © Bruno Marty
La vasque de déversement de la source et le petit chenal qui rejoint le Branchat.
Photo © Bruno Marty
En haut :
Le site de la source au printemps
En bas :
La fondation et le toit de la source datée de 1950. La profondeur maxi est de 1,40 m.
Photos © Bruno Marty
à gauche :
La sortie souterraine de l’eau émanant de la source vers la vasque marquée par cette petite cascade pierres.
à droite en haut :
En période d’abondance pluvieuse, le flux de l’écoulement dans la vasque est pérenne et parfaitement visible et audible.
à droite en bas :
Ce lombric semble profiter de cette arrivée d’eau bien claire.
Photos © Bruno Marty
Pendant plus d’un an, une jolie salamandre a élu domicile dans la source …
Photos © Bruno Marty
… malheureusement lors des nombreuses et fortes précipitations du mois de décembre 2019, j’ai découvert deux salamandres mortes dans de l’eau très sale et trouble, qui gisaient à la surface dans la source. D’après Michel Ribette que j’avais alors questionné, il semblerait qu’elles soient mortes, faute d’avoir pu remonter hors de la source car les salamandres ne sont pas typiquement aquatiques comme les tritons.
Photos © Bruno Marty
Par un bel ensoleillement, vue sur un triton se déplaçant dans trois centimètres d’eau parfaitement claire et limpide dans le chenal qui mène au ru du Branchat.
Photo © Bruno Marty
Montages hétéroclites associant bois et pierres en équilibre naturel aux alentours de la source. Même Éole n’arrive pas à les déstabiliser.
Photos © Bruno Marty
Autoportrait en ombre réalisé en fin de journée ensoleillée au mois de mai 2020.
Les fortes chaleurs ressenties pendant plusieurs jours d’affilée et le faible écoulement ont accéléré la recrudescence des algues dans la vasque. L’observation de cette nappe de couleur verte fluo m’a poussé à réaliser cette prise de vue qui semble irréelle ou trafiquée.
Photo © Bruno Marty
Voici mes deux compagnons qui se trouvent dans un champ de la propriété voisine de l’autre côté du Branchat. Chaque fois que je descends à la source, je ne manque pas l’occasion d’aller leur rendre une visite de courtoisie en allant leur offrir une pomme à chacun. Le cheval marron vient tout de suite à mon encontre parfois même en hennissant de plaisir.
Photos © Bruno Marty
Un papillon prenant un bain de soleil posé sur le tronc d’un arbre bordant la source.
Photo © Bruno Marty
Dernier regard sur la source des 13 pierres de la Croix avec au premier plan, la pierre à taper le linge dont se servait mon arrière-grand-mère.
Photo © Bruno Marty
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