Terres de Nauze

Un humaniste qui quitta la sécurité du professorat pour se consacrer à la poésie

 

 

 

 

En lisant "Qui peut bien le reconnaître ? Volet n° 3", mon ami Michel Lafon, spontanément, a reconnu, 62 ans après, notre professeur Guy Chambelland.

 

Merci Michel. 


 

Belvès, manifestement, ne fut qu'une étape sur le parcours de Guy Chambelland qui professa au collège local. Ce collège peinait à se donner un nom. Paul Crampel, explorateur qui fut, comme Guy Chambelland, un éphémère résident de ce castrum, donna son patronyme à ce spartiate établissement scolaire que d'aucuns appelaient "Les remparts".

 

Guy Chambelland, dans cette localité, habitait  au 31 rue de l'Oiseau qui chante, RD 52, d'où il scrutait le sillon de la Nauze et ses collines orientales. Dans cette demeure, en 1957,  il a écrit "Visage"

 

Le pédagogue enseignait là dans diverses classes, de la sixième* aux classes du lycée. Il était l'enseignant qui intervenait le plus en classe de sixième où il avait, en plus de ses cours de français où il excellait, les sciences naturelles, le dessin et l'instruction civique qu'il faisait vivre avec passion.

Ses cours étaient merveilleusement dispensés. En s'adressant à de très jeunes élèves, il n'hésitait pas à faire part de son admiration pour Colette qui venait de s'éteindre. Son âme de poète voguait sur la classe où il enseignait avec un calme olympien. Ses plus jeunes élèves n'en revenaient pas, eux dont certains n'avaient connu que les rudoiements d'un enseignement sévère où la voix magistrale, rarement douce, s'imposait sans partage et où l'indulgence était un champ onirique.

 

Guy Chambelland révélait à ces jeunes collégiens, les conditions de l'autre côté de la Méditerranée. Il disait qu'à Bougie, les privilégiés répugnaient à partager leur pupitre avec les autochtones. La Méditerranée l'avait fasciné avec ses gens du peuple et ses pêcheurs, aux portes de l'indigence, qui vendaient  leur collecte de la mer pour vivre.

 

Des tortures qui furent son combat, il ne laissa échapper aucun réquisitoire, lui qui les a tant pourfendues, vraisemblablement pour ne pas choquer ses très jeunes collégiens.

 

Au retour des vacances de printemps, à l'époque nous disions les vacances de Pâques, on nous dit que notre professeur avait abandonné l'enseignement, au pied levé, et avait quitté la localité pour aller créer son entreprise, je crois bien que l'on disait son affaire. Un jeune maître d'internat, X. Delpy le remplaça pour une très courte période et le professeur titulaire qui combla la vacance, Jean-Jacques Faure, est venu boucler l'année scolaire. La musique fut différente.  

 

De ces vieux murs, je garderai toujours le souvenir de trois enseignants hors du commun : Guy Chambelland, bien sûr, mais aussi Jean Delbès, professeur d'histoire et géographie, qui nous faisait partager ses admirations de grands hommes de Rome, de la grande Révolution, de pays qui osaient s'affirmer et se libérer de jougs infernaux, de Bernard Molis qui avait cette méthodologie extraordinaire pour faire vivre les mathématiques. Hélas, il nous quitta, chantier inachevé, pour aller effectuer son service militaire.

 

 

* Dans cette classe de sixième, qui comptait 24 élèves, parmi eux, il y avait divers profils. Un qui a été un haut fonctionnaire de la République, un procureur de la République, un fonctionnaire supérieur de la S.N.C.F, deux professeurs, un journaliste sportif d'un grand titre national, un surveillant général et intendant d'une grande école de travaux publics, un receveur des postes, un dessinateur et un  pentadécagone d'anonymes. Tout le monde ne peut pas accéder à l'élite ! 

 

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Poésie et littérature. Image Frenchpeterpan.com 

 

Guy Chambelland, un poète qui enseigna à Belvès. 

Source Wikipédia 

 

 

Image associée

 

Années 60, Guy Chambelland dans son imprimerie. Image Commons. Wikipédia.org

 

Guy Chambelland, né à Dijon le  et mort à Cerisiers (Yonne) le , est un poète et éditeur français.

Il a fondé et dirigé les revues, Le Pont de l'Épée (82 numéros de 1957 à 1981) et Le Pont sous l'Eau (8 numéros de 1987 à 1995). En 1969, il lance également Poésie 1 avec Jean Breton.

Découvreur de poètes contemporains, il a réédité des œuvres introuvables ou oubliées de poètes : Yves MartinDominique JoubertMarie-Françoise PragerJean RousselotPierre Albert-BirotJean BretonJean-Claude IzzoRoger KowalskiPatrice CaudaDenis Clavel aux côtés de Jules LaforgueLouise LabéJean CocteauCharles d’Orléans et Ernest d'Hervilly.

Il se manifesta contre la torture pendant la guerre d’Algérie. Il publia, de 1971 à 1976, le journal Vallée de la Cèze, pour dénoncer la spéculation immobilière dans la région de Goudargues, dans le Gard, où il vécut de 1963 à 1986.

 

Biographie

Guy Chambelland est né dans une famille bourgeoise. Il est l’aîné de 3 enfants. Il fait des études de Lettres qui le mènent à une carrière d’enseignant, successivement à ChaumontTarareSaint-Maur-des-FossésAire-sur-l'AdourBougie, et Belvès.

En 1955, en poste en Algérie, à Bougie, il est mobilisé. Son premier recueil de poésie, La Claire Campagne, est publié en 1955 chez l’imprimeur Talantikit.

En avril 1957, Guy Chambelland quitte toute autre activité, en particulier l’enseignement, pour se consacrer à l’édition de poésie. C'est à Dijon, d'abord au 11 rue du Bourg, où la presse à pédale sur laquelle sont imprimés les numéros 1 à 19 de la revue Le Pont de l'Épée, est installée dans le grenier, puis dans un hangar de banlieue, où il part tous les matins à bicyclette.

En 1963, il s'installe dans le hameau de La Bastide de Goudargues, dans le Gard. L'imprimerie suit à La Bastide, puis part à Bagnols-sur-Cèze au 9 rue Rivarol. Elle reviendra finalement à La Bastide, dans une nouvelle maison plus au bout du hameau, devenu dans les années 1970, un village de résidences secondaires.

À la fin des années 1960, Guy Chambelland lance la revue Poésie I avec Michel Breton et Jean Breton. Ils animent ensemble la Librairie St Germain-des-Prés, au 184 du Boulevard du même nom, où se déroulent de nombreuses rencontres poétiques.

 

 

 

 

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Image du site de Guy Chambelland

 

En 1975 et 1976, il organise au Festival d’Avignon, les Rencontres poétiques d’Avignon, où les poètes du Pont de l’Épée sont lus par Emmanuelle RivaAvron et ÉvrardMichel LonsdaleDaniel Gélin.

Parallèlement à ses activités d’éditeur, critique et animateur de poésie, il mène bataille contre la spéculation immobilière autour de Goudargues. Il fonde en 1971, le Comité de défense de la vallée de la Cèze, qui a son organe de presse Vallée de la Cèze (1971-1976, 15 numéros). Il se présente même aux élections municipales de Goudargues en 1974, il est battu par le maire sortant.

Les années 1980 voient le retour en Bourgogne, en bordure de forêt d’Othe, dans une maison du Hameau du Fays, à Cerisiers. C’est l’époque de nouvelles librairies parisiennes, à la fois lieux de vente, galeries et lieux de rencontre, successivement au 35, rue Saint-Georges, au 23, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, au 77, boulevard Richard-Lenoir et enfin au 23, rue Racine. Le 81e et dernier numéro du Pont de l’Épée paraît en 1983. Une nouvelle revue, le Pont sous l’eau, verra le jour en 1988, et aura 8 numéros jusqu’à 1995. De 1958 à 1995, outre la poésie des anciens et des modernes, les revues seront le véhicule de critiques et de polémiques, qui constituent un témoignage véhément de la vie poétique française de la deuxième moitié du vingtième siècle. La polémique sera encore au cœur de deux gazettes : l’Insolent et l’Anarque (1989-1992) .

Il écrit son dernier recueil Barocco Metrico en 1994, dans la maison du Fays. Bien que le numéro 1 de la collection "Les Cahiers du Pont sous l'eau" lui soit réservé, le recueil ne sera publié qu’après la mort du poète, le 13 janvier 1996.

Œuvre poétique

  • La Claire Campagne, Aux Nouveaux Horizons, Paris, 1954. Réédité chez Talantikit, Bougie, 1955
  • Visage, Belvès, 1957
  • Protée ou l’Ange du Visible, Au chien qui fume, Dijon, 1958
  • Pays, Armand Henneuse, Lyon, 1961
  • L'œil du CcycloneL’,  José Millas-Martin, 1963. Réédité avec La Mort la Mer, Coll. Poésie-Club, 1966
  • Limonaire de la Belle Amour, illustration de Louttre, Éditions Saint Germain des Prés, 1967
  • La Mort la Mer, illustration de Marc Petit, Poésie-Club, 1966
  • Courtoisie de la Fatigue, Guy Chambelland, 1971
  • Noyau à Nu, poèmes critiques, Éditions Saint Germain des Prés, Coll. Poésie pour Vivre / Le Pont de l’Épée, Paris, 1977
  • Requiem pour une femme bleue, sous le pseudonyme de Jean Sannes, gravure d’André Mathiau, Éditions du Pont de l’Épée, 1977
  • Les Dieux Les Mouches, illustraé par Lars Bo, Éditions Saint Germain des Prés, 1988
  • Ricercare, sous le pseudonyme d’Edmond Carle, Le Pont sous l’Eau, 1993
  • Barocco Metrico, illustration de Gustave Singier, Les Cahiers du Pont sous l’Eau, 1997
  • L’Ire de la Rame, anthologie poétique, La Bartavelle, 1997

Voir aussi, Articles et études de l'œuvre

Liens externes

 

Quelques mots sur le patronyme de Chambelland

[Sources Généanet et Wikipédia]

 

Ce patronyme vient d'un emploi, soit parce que le premier personnage qui prit ce patronyme était réellement chambellan, soit par humour ou dérision. Il arrivait que par  raillerie un pauvre ère ait été baptisé Leriche.

Généanet donne 10 528 résultats pour ce patronyme. Chambelland et Chamberland semblent bien avoir le même sens.

Le patronyme de Chambellan est présent 26 175 fois sur Geneanet !

 

Le nom est surtout porté en Normandie (27, 76). Variantes : Chambelland (25, 88, 80), Chambellant (21, 52).

Les Chambelland, Chambellan ou Chamberland, globalement,  ne sont pas légion. Ce patronyme, avec ses variantes, nous vient de Rome avec la forme mamerarius. Ne considérez surtout pas un chambellan comme un valet de chambre vous feriez la même grossière erreur  que si vous assimiliez le maître de chapelle au sacristain. Charles Gounod,  fut (1818-1893). maître de chapelle de l'église des Missions étrangères.

Les chambellans étaient des gentilhommes dont l'influence était enviée ou crainte

Un chambellan ou chambrier (camerarius en latin) est un gentilhomme chargé du service de la chambre d’un monarque ou d'un prince, à la cour duquel il vit. Dignitaire de l'administration royale ou pontificale. On trouve le chambellan ordinaire du roi, chambellan du sacré collège, grand chambellan.

Titre, chez les princes, des gentilshommes qui servent dans la chambre. Grand chambellan, le premier officier de la chambre du monarque.

La table dont le grand chambellan faisait les honneurs aux courtisans que traitait le roi. Aller dîner au chambellan.

Chambellan ordinaire du roi, titre que portait le prévôt de Paris.

La définition de chambellan dans le dictionnaire est gentilhomme de la cour qui assurait le service de la chambre d'un prince. Une autre définition de chambellan est droit en argent versé par les vassaux au chambellan d'un seigneur ou d'un roi lors de la prestation d'hommage.


La charge était très ancienne, si l’on considère qu'elle était une sorte de fusion entre celle de chambellan proprement dite, et celle de chambrier, supprimée par François Ier en octobre 1545. Le grand chambellan de France tenait son importance du fait qu’il avait accès en permanence à la chambre du roi, prérogative symbolisée par la clef d’or qu'il portait au côté, et qui devint l’insigne héraldique de dignité des grands chambellans : ils portaient deux clés d’or, avec anneaux terminés par une couronne royale, en sautoir derrière leurs armes personnelles.

Son rôle primitif était la direction de la chambre et de la garde-robe du roi. Cet office procurait une très grande proximité avec la personne royale et était confié à des conseillers proches du souverain. Ainsi sous le règne de Louis XIV, le grand chambellan occupait le second rang dans les réceptions d'ambassadeurs, servait le roi à table et lui présentait sa chemise au lever.

Le grand chambellan signait les chartes et les documents importants, et assistait avec le roi au jugement des pairs. Il avait la garde du sceau secret et du cachet du cabinet, recevait les hommages rendus à la Couronne, faisait prêter les serments de fidélité en présence du Roi. Sa fonction essentielle était son rôle lors du sacre.

Le jour du Sacre, il était chargé de recevoir les pairs dans la chambre du Roi : les pairs ecclésiastiques frappaient à la porte fermée, le grand chambellan leur demandait ce qu’ils cherchaient, et les pairs répondaient qu’ils cherchaient le roi. Le grand chambellan ouvrait alors la porte. Pendant la messe du sacre, le grand chambellan recevait les bottines royales que lui donnait l’abbé de Saint-Denis, et les chaussait au roi. De la même manière, il donnait au roi la dalmatique et le manteau royal. Dans toutes les cérémonies, il avait la préséance comme grand officier de la Couronne. Porteur de la bannière de France, il avait rang entre le grand maître de France et le grand écuyer. Dans les lits de justice, il était assis aux pieds du roi.

Dans la première moitié du xvie siècle, l'office fut toujours porté par un membre de la maison d'Orléans-Longueville, puis jusqu'en 1664 par la maison de Guise et enfin par celle de La Tour d'Auvergneduc de Bouillon, jusqu'à la fin de la monarchie.

Le prévôt de Paris prenait le titre de chambellan ordinaire du roi parce qu'à toute heure, il avait accès auprès du souverain.

Napoléon Ier attacha à sa maison un grand chambellan (Talleyrand), ainsi que des chambellans ordinaires. La Restauration conserva le titre de grand chambellan jusqu'à la Révolution de JuilletNapoléon Maretduc de Bassano, fut créé grand chambellan par Napoléon III.

 

Il parait probable que le patronyme de Chambellan ou Chambelland vienne de très loin dans l'histoire et ait subi l'imagerie, la moquerie ou la dérision comme les Roy, Prince, Duc, etc.

 

 

 

 



01/09/2019
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