Terres de Nauze

Un débat époustouflant

 

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Si l'on cherche l'épithète la plus exacte pour qualifier Alain Bressy, on peut dire qu'il est un juge-citoyen armé d'un sens aigu de pédagogie.

 

Cet électron libre rompt  avec la langue de bois. Son verbe fleuri fait que ce juge syndicaliste, comédien et acteur, savoure son plaisir dans ces chantiers où seul le droit peut faire reculer l'erreur. Il est naturellement un intransigeant adepte de la séparation des pouvoirs qui est toujours un indispensable principe face aux puissants.

Alain Bressy,

photo Pierre Fabre

 

Alain Bressy, sur scène, incarne "Le droit se meurt".  Cette conférence serait, pour les "analystes de la société", un cinglant réquisitoire sur l'état de déliquescence présumée de la justice française ou un spectacle militant sur une vision particulière de l'institution judiciaire. Donnons le rang de numéro d'artiste ou de plaidoyer citoyen à cette pièce prenante. Elle regroupe, tout à la fois, un peu tous ces ingrédients. 

 

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Aujourd'hui, je vais essayer de revenir sur la conférence-débat du samedi 26 où Alain Bressy passionna son auditoire au Cinéma Rex de Sarlat. Je n'ai point l'intention -et encore moins la prétention- d'affirmer qui a raison ou tort dans ce débat qui oppose les partisans du contournement de Beynac et leurs opposants. Il y a tant de gens qui sont pétris de certitude et de jugements de valeur ! Il est possible que les avis partagés demeurent encore, pendant des années, des points de divergence méritant discussion.

Alain Bressy, quelle que soit l'opinion que l'on puisse avoir de ce personnage truculent, qui fait du droit son fonds de commerce, a su captiver son auditoire, au préalable largement hostile au contournement de ce magnifique village, en ligne de mire.

Alain Bressy, en préambule, fit remarquer que, mis à part l'Écho Dordogne, la presse qui intervient en Périgord Noir, n'a accordé aucune place à l'information en amont de cette conférence-débat. Il a même utilisé la terminologie fort dure de censure.

 

La justice, pilier de la démocratie. L'exposé du juriste fit la lumière sur les arcanes  et la complexité de la justice. Il faut bien dire que les citoyens lambdas ont bien du mal à situer les échelons et les strates. Il parla du civil et du pénal, des recours et des nouveautés qui ont apporté leurs imprévus et tout l'insoupçonnable scénario qui contraria l'évolution du projet que d'aucuns voyaient inattaquable.

Alain Bressy a vu dans la décision du Conseil d'État, une indépendance de la justice. Il croit à l'extraordinaire force de cette  justice qui est à l'abri de bien des contingences. Il pense que se dessinent, aujourd'hui, des espoirs que seule la neutralité peut engendrer. Pour lui, les recours risquent de durer. Il avança, mais là c'est presque une figure de style, que si, in fine, les opposants avaient gain de cause, il faudrait remettre les choses en l'état. On imagine fort mal comment la ripisylve massacrée et la forêt alluviale réduite pourraient renaître d'une décision de justice.

Politiquement, ce samedi 26 janvier,  à 52 jours du printemps, Alain Bressy a habillé tout le monde pour le restant de l'hiver. Si le président du département fut une cible naturelle, tout le monde y est passé : les présidents Hollande et Macron, les élus de proximité de l'opposition départementale qui n'ont pas tenu de tribune de résistance au projet, ils ont été taxés, avec humour, de socialistes, jusqu'à cet accablé Jacques Auzou tarifé de communiste chinois, même pas rattrapable par le pragmatisme d'Armand Zaccharon.

 

Graine d'espoir pour la démocratie. Le brillant orateur que fut Alain Bressy, voit dans l'avenir, une nouvelle race de figures politiques qui se feront les pourfendeurs de la corruption. Il perçoit, déjà, la pousse de très jeunes germes dans trois départements, le Lot, la Corrèze et, naturellement, la Dordogne. Il voit dans cette nouvelle mouvance, un élan qui transcenderait les vieux clivages et, naturellement, serait porteuse d'un renouveau salutaire. N.D.L.R ce n'est peut-être pas aussi nouveau que cela. Il prédit l'émergence de ces vecteurs citoyens qui vont s'inviter lors des prochaines municipales et constituer des surprises.

 

Peu de questions de fond. Au sein de l'auditoire, il y a eu une bonne vingtaine de questions et de remarques. Notons qu'une voix s'est élevée pour s'émouvoir de l'arrêt des fouilles et, très timidement, une remarque pointa un port irrégulier d'écharpe tricolore de parlementaire qui a toutes les probabilités d'être oubliée.

 

 

 

 

Ici la forêt alluviale.JPG

 

Ici, la forêt alluviale allait, il y a quelques mois encore, jusqu'au remblai de la voie ferrée. Image prise du T.E.R

 

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La décision rendue le 28 décembre par le Conseil d'État, a interrompu le chantier. Il y a tout lieu de penser que nous ne sommes pas à la veille de connaître l'issue définitive. Image prise du T.E.R

 


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Quand Théo Pardo prend la parole, c'est la voix du fleuve Bernard Bousquet, écologue, sait de quoi il parle

 

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La discrétion d'annonce médiatique de cette conférence, a fait que s'il n'y avait pas la quantité il y avait la qualité.

 

 

  

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Moins de 15 mois avant les municipales, il fallait, pour un maire, oser s'écarter de la multitude des bien-pensants approbateurs ou, tout simplement, vouloir se dégager de l'a priori et vouloir écouter et comprendre. C'est ce qu'a fait Henry Bouchard, maire de Castels & Bézenac, à droite sur l'image.

 

Photos Pierre Fabre



29/01/2019
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