Un chemin de la mémoire dédié à Paul Limouzi.
Projections du 27-01-2017.
L'Occupation a, hélas, laissé bien des souvenirs tragiques, avec ses cortèges d'horreur et de bassesses qui ne devraient jamais, au grand jamais, figurer dans l'histoire de pays civilisés.
Heureusement, plus encore que la Libération par la puissance salvatrice des alliés, la fronde partisane rebelle a gagné toute sa noblesse, en affrontant la démence des adeptes du führer. Les actes héroïques ne manquent pas, un peu partout, dans les pays occupés ou agressés.
Le travail remarquable de Danielle Darquié a mis en relief bien des pages méconnues ou imparfaitement apprises par ses concitoyens. C'est Georges Odier, un des doyens de la Résistance du Villeneuvois, qui a présenté les thèmes de cette projection. Elle était dédiée à Paul Limouzi.
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C'est le 6 mai dernier que Paul Limouzi nous a quittés. C'était un chantre de ce devoir de mémoire qu'il a porté pendant 72 ans. Cette période de l'Occupation a jeté des personnages de sensibilités différentes dans l'action. Faut-il rappeler que si des hommes comme Paul Limouzi, acquis à la gauche la plus vigoureusement ancrée, ont pris, dès la première heure, l'engagement de repousser la peste grise, d'autres comme l'abbé Dieulafait, patronyme prémonitoire, ont également rejoint la Résistance. L'abbé, proche de la mouvance ouvriériste, avait son ministère dans les paroisses de Laparade. Il réussissait même à attirer à ses offices, par sympathie, des résistants agnostiques qui voulaient partager ce solide lien d'amitié frondeuse qui les unissait. |
Paul Limouzi. |
Paul Limouzi était un ami proche de l'ANACR dordognaise. Il a honoré de sa présence, plusieurs manifestations dont celle du Canadier et il a accompagné plusieurs camarades lors de leur sépulture. |
Des personnes qui épousaient la fibre légitimiste, avant d'arborer une adhésion ouverte au régime du maréchal, ont néanmoins tenté de s'opposer à cette passivité servile et ont nuancé leur mission. Ainsi, Henry Shloesing, maire de Monflanquin, nommé par le pouvoir, n'hésita pas à prendre le risque de s'entourer du communiste René Andrieu, populaire grainetier, dont, bien entendu, il ne partageait nullement les idées. Il a également inclus, dans son équipe, Sybille Steinheil (1885- 1972) qui s'occupait de la Croix Rouge. Elle était de la parentèle de la famille Schloesing. Notons qu'à cette époque, les femmes n'étaient pas électrices et, a fortiori, éligibles.
Les lieux de mémoire dans le Haut Agenais sont assez nombreux et l'on doit citer, au premier chef, le tribut que paya le village de Lacapelle-Biron à l'hystérie nazie.
Danielle Darquié, rédactrice de sept ouvrages sur cette période troublée, fut, naturellement, à la hauteur de cette synthèse des hommes et des lieux qui ont été interpellés par l'archaïsme de cette barbarie destructrice de la civilisation.
Après la double projection, plusieurs intervenants ont pris le microphone. Citons ce professeur d'histoire de Monflanquin qui s'est réjoui que ce devoir de mémoire ait mis en avant les personnages les plus modestes et pas seulement les conducteurs de cette fronde. Un autre intervenant qui a des souvenirs d'enfance qui s'entremêlent, a dit combien il a apprécié, au cours de ses multiples années rugbystiques, découvrir des personnages bien discrets sur leur passé résistant. Il a discerné cela, subrepticement, beaucoup, beaucoup plus tard. Il espère que ce devoir de mémoire ne demeurera pas inachevé et continuera d'être transmissible et porté.
Brigitte Moréno, présidente de l'ANACR lot & garonnaise, à la fin de cette séance, a dit combien elle était satisfaite que son département compte ce merveilleux chemin de mémoire et elle a émis le vœu que tous les autres puissent composer le leur.
Thierry Mailles, au centre du premier rang, s'est montré très intéressé.
Notons qu'au premier rang, on pouvait remarquer la présence de Thierry Mailles, sous-préfet de Villeneuve-sur-Lot, passionné d'histoire, qui, es qualité de représentant de l'État, a souvent honoré de sa présence, les manifestations de la Résistance.
Vue partielle du public.
Serge Righi, secrétaire de l'A.N.A.C.R. du Val de Nauze, représentait son collectif dordognais. Il a tenu à venir avec Anne-Marie, son épouse, assister à cette projection.
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En marge de cette animation, nos amis belges ont musardé dans la bastide.
Un objet insolite. Proche du cadran solaire, on imagine qu'il n'est pas là par hasard. Peut-être, Noëlle pourrait nous dire à quoi il servait.
La magnifique place des cornières.
Dans l'enfilade de cette rue, rue saint Jean, riche de ses colombages, quand les conditions sont parfaites, on aperçoit les Pyrénées distantes d'environ 200 Km.
Photos Pierre Fabre.
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