Tribune verte et vœux de Michel Ribette
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Vous parler, il y a quelques jours, du nourrissage des oiseaux en hiver, ne peut être dissociable de la pose de nichoirs. Alors, voici quelques conseils pour aider nos amis ailés.
L’installation des nichoirs, mesure compensatoire s’il en est, remplace tant bien que mal la disparition des vieux arbres creux, des vieux murs, des haies, pour ne citer qu’eux. L’agriculture moderne, plus envahissante par l’étendue de ses terres ensemencées et de ses engins à grand gabarit, consommateurs d’espace pour manœuvrer ainsi que de ses épandages divers et nocifs, appauvrit la nature et banalise l’harmonie paysagère qui faisait le charme de nos campagnes. Aucune critique dans ces propos, seulement une constatation, celle de voir un système de consommation vorace, déployé au détriment des espèces et au profit d’une seule, la nôtre. Où en est à présent la symbiose entre l’Homme et la Nature ?
La biodiversité qui fut une alliée fidèle et efficace de l’agriculteur d’antan, ne semble plus faire partie intégrante des espaces de vie ruraux. Mais, les tendances s’inversent avec les nouveaux enseignements en lycée agricole.
Pour le moment, il n’est pas étonnant de voir migrer vers les villes et villages et leurs jardins, ainsi que les parcs d’agrément, grand nombre d’oiseaux. Mais comment favoriser leur insertion dans notre proche environnement et bénéficier de leurs services ? Que nous ayons des arbres ou pas, il existe toujours une solution pour fixer les nichoirs et optimiser leur fréquentation.
Pourquoi fabriquer (ou acheter) des nichoirs ?
Vous l’avez bien compris, les nichoirs offrent aux oiseaux, des possibilités de remplacement pour leur nidification, qu’elle soit au creux d’un vieil arbre disparu ou d’un mur colmaté par des crépis ou joints entre les pierres trop parfaits.
Leur fabrication très simple doit répondre impérativement à certaines règles correspondant aux exigences des espèces. Une mésange n’aura pas les mêmes que le rouge-gorge.
La confection de ces abris représente toujours des moments très appréciés de bricolage et de partage pour les enfants et petits-enfants.
Veillez à utiliser des planches solides, palettes recyclées ou planches de coffrage.
Quel type de nichoir et pour quelle espèce ?
Laisser toujours un espace entre le dos de votre nichoir et son support afin d’éviter l’accumulation d’humidité.
Quelle est la période pour les poser et comment ?
Si la confection des nichoirs se pratique en automne/hiver, votre mission salutaire de protection devra s’effectuer vers les mois de février/mars, au plus tard. Mais rien ne vous empêche de les poser en période hivernale. Lors de leurs incessants déplacements dans votre jardin, surtout si vous y avez disposé une mangeoire, les oiseaux les repèreront en prévision de leur période de reproduction respective §
Afin de ne pas blesser les arbres, intercalez des plaquettes en bois entre la ligature du nichoir et le tronc. Préférez du fil électrique ou de la corde en nylon, au fil de fer qui blessera l’arbre.
§ L’endroit à choisir devra être peu fréquenté afin de ne pas troubler la quiétude des oiseaux lors des nourrissages de leurs nichées. Ces dernières au nombre de une à deux par an, ne doivent pas être perturbées par des dérangements intempestifs qui pourraient provoquer l’abandon des nids.
§ L’orientation idéale du nichoir, vers l’est ou le sud-est, complétée par une position abritée des vents, du plein soleil et de l’ombre permanente, garantira le succès des reproductions.
Le jardinier, premier bénéficiaire de cette explosion de vie favorisée par le coup de pouce qu’il aura donné à la biodiversité, se plaira d’apprendre qu’une famille de mésanges peut consommer pas moins de 75 kg d’insectes et de leurs larves en un an. Un argument de plus pour bannir les pesticides empoisonneurs de la vie sauvage et de l’homme, situé en haut des chaînes trophiques.
Quelles distances entre les nichoirs ?.
En période de reproduction, chaque espèce délimite un territoire défendu avec énergie où le nichoir représente le point le plus vulnérable et sensible. Sensible, parce que les nichées doivent s’y développer discrètement, mais aussi parce que la nourriture disponible y sera disputée par les espèces au même régime alimentaire.
Une vingtaine de mètres séparera les nichoirs à mésanges bleues et charbonnières afin d’éviter les conflits de zones territoriales qui conduiraient à l’abandon des lieux.
Les moineaux au fort pouvoir colonisateur et sédentaires de surcroît, figurent en bonne place pour s’emparer des nichoirs, aux premiers balbutiements du printemps. C’est dire que la crise du logement affectera les retardataires comme les oiseaux migrateurs. Parmi eux, le rouge-queue à front blanc. La solution pour lui réserver une place, surtout s’il a déjà niché chez vous, l’année précédente, sera d’obturer le trou d’envol de son nichoir à l’aide d’une plaquette pivotante, autour d’un clou. Dès mi- avril, la plaquette libèrera l’entrée du nichoir.
Comment entretenir vos nichoirs ?
Afin de limiter au maximum, l’entretien de vos nichoirs, il convient dès le départ de bien choisir le bois entrant dans leur confection. L’épicéa répondra tout à fait à vos attentes et rien ne vous empêche aussi de peindre vos réalisations, mais bien avant leur installation, de manière à évacuer les éventuelles émanations désagréables.
Comme vous pourrez l’observer, à chaque nourrissage, les oiseaux repartent souvent avec une poche fécale dans le bec. Malgré cette précaution d’hygiène, il arrive que des déjections souillent les matériaux qui composent les nids et engendrent le développement de parasites. Après l’envol des oisillons, ces derniers resteront, vous obligeant à une désinfection annuelle des nichoirs. Cette dernière s’opèrera en automne et consistera à badigeonner abondamment l’intérieur, d’une solution d’eau additionnée d’un peu de chlore (pas de javel) ou d’essence de thym… restons nature.
Important :
Avant de vider le nichoir des anciens nids, assurez-vous qu’aucun petit mammifère n’a pris possession des lieux, douillettement logé dans le matelas confortable laissé par les oiseaux. Ce cas de figure peut se présenter pour le muscardin et le loir gris qui y hiberneront jusqu’au printemps. Le nettoyage attendra.
Un additif à votre mangeoire
Si votre chat entretient avec un peu trop de zèle, son instinct de félin chasseur, préservez vos nichoirs suspendus aux troncs d’arbres, avec une collerette métallique disposée plus haut qu’il ne peut sauter. Cette couronne salutaire d’environ 20 à 30 cm de large, préservera les nichées de ses envies. Le nichoir à balcon représente la meilleure solution pour préserver les nichées de toutes convoitises des prédateurs. L’avancée empêche que les pattes ravisseuses atteignent les oisillons.
A vos planches, scies et autres marteaux. Les oiseaux du jardin vous en remercient d’avance – moi aussi.
Restez curieux de Nature, elle est source d’émerveillement et… ne déçoit jamais.
Michel Ribette
pour Terres de Nauze - décembre 2019
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