Terres de Nauze

Souvenir de confinement

 

 

Hier, Françoise, une blogueuse assidue de Terres-de-Nauze, nous a livré une photo de l'époque où elle était lycéenne à Belvès. Aujourd'hui, elle relie le confinement de ce printemps 2020 à un très insolite confinement qu'elle a vécu, alors qu'elle était une écolière de ce bourg cypriote où chaque pierre de l'époque rappelle que la vie de nos bourgs était, comme l'a si bien dit le Dr Pierre Boissel, pleine d'anecdotes.

 

Les souvenirs de Françoise amèneront, peut-être, pour cette longue période de retenue, d'autres lecteurs à nous conter de lointains souvenirs pour que nous puissions, un peu, rétrospectivement, nous évader.

 

Souvenir de confinement...

 

 

Fillette

 

 

 

 

 

 

Pierre Merlhiot, dans un de ses commentaires, m'a fait me rappeler d'un léger confinement dont j'ai été "la victime" .

 

Je ne me souviens pas exactement de mon âge, je pense 7 ou 8 ans.

Le curé doyen de Saint Cyprien, le chanoine Loubet venait de décéder. 

J’étais la nièce de la responsable du patronage et, à ce titre, je baignais dans ce milieu.  Ma tante m’a demandé d’accompagner une vieille dame -que je connaissais très bien- au presbytère. Elle voulait se recueillir devant la dépouille du chanoine…

                     

 

                        

                       

 

 

                     

 

 

Nous nous sommes installées sur des prie-Dieu disposés à proximité du lit. 

Je n’étais pas impressionnée, je connaissais bien le défunt et, de son vivant, je croyais déjà qu’il était mort tant il était épuisé… 

Ma tante allait et venait, faisant entrer dans la chambre, des gens qui faisaient une courte visite au mort. Entre-temps, elle préparait je ne sais quoi dans la cuisine.  Après un long moment de prière , la vieille dame que j’avais accompagnée, s’est levée, elle voulait rentrer chez elle et m’a demandé de rester là pour prier. Agenouillée sur le prie-Dieu, seule dans la pièce avec le mort,  je passais en revue du regard, cette chambre : un lit à baldaquin en ébène orné de tentures cramoisies, des prie-Dieu également en ébène et velours cramoisi, un fauteuil lui aussi rouge et que je veux maintenant qualifier de " Voltaire ".

 

La chambre était devenue sombre. Ma tante a introduit une dame connue de tout Saint-Cyprien.

Après un court moment de recueillement, elles ont parlé de tout et de rien. Ma tante a raccompagné la personne mais j’ai entendu le verrou de la porte actionné de l’extérieur. D’un bond, j’étais dans le couloir, j’ai appelé « Yette !, Yette ! » . Trop tard, elle n’a pas entendu. 

Je ne me suis pas affolée. J’ai pensé qu’elle ne m’avait pas vu à cause du soir qui tombait. Je comptais sur mes parents qui finiraient par s’inquiéter. J’en ai profité pour visiter la demeure et, finalement, je me suis installée dans le fauteuil et j’ai dormi. 

J’ai été réveillée par les voix de ma tante et de ma mère. Ma chère tata m’a traité d’idiote car, avec elle, les compliments ne fusaient pas. Mon père, anticlérical convaincu, en a profité pour cracher son venin...

 

Pour moi nullement traumatisée, ce souvenir reste un bon souvenir.

 

Françoise-Marie Maraval

 

FM n° 2

 

essai

 

 Françoise avec son oncle Françoise avec ses parents
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Le château de Fages

 

 

____________________

 

Demain : changement de décor, grâce à Bruno, nous retournerons en visite collinaire à Saint Germain-de-Belvès.

Là nous n'avons pas su découvrir une fée qui régente les sources de ces "pechs" mais nous avons croisé une charmante promotrice de la lavande.



05/04/2020
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