Terres de Nauze

28/9. Soixante ans après

 

 

 

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Cet homme politique, d'une exquise délicatesse, [pressé par le piétinement impatient d'un personnage qui, après sa grande bouderie de 1946, aspirait à grimper au plus tôt sur la plus haute marche], fut un sage, un président qui fut reconnu par tous les Français. Il échappa au flux des critiques qui n'épargnent pas ses successeurs.

Était-il seulement un inaugurateur de chrysanthèmes…  je ne le crois pas ! Face au pot de fer, le pot de terre s'inclina le 8 janvier 1959, avec cette phrase pleine de grandeur, interprétable avec plusieurs sens,  en déclarant "le premier des Français est désormais le premier en France".

 

Avec tout le respect que l'on doit à un grand serviteur de la République qui n'érigeait pas l'égocentrisme en nécessité absolue, pour être le président digne et respectable d'un "grand" pays.

 

 

 

Aujourd'hui, il y a tout juste 60 ans, nos aînés  décidaient de donner congé à  la IVème République.

 

Nos aînés ont-ils fait le bon choix... c'est l'histoire qui, avec le recul, le dira.

 

Nos aînés,  dans le contexte émotionnel de 1958, au coeur de la Guerre d'Algérie, voulaient-ils sacrifier la République parlementaire et instituer un régime de Césars, c'est possible. Personnellement, je ne le crois pas.

Le résultat a fait que la mouvance la plus hostile à la Guerre d'Algérie et au pouvoir personnel, en soixante ans, s'est trouvée chahutée dans sa première place hexagonale et glissa du premier rang, de la sensibilité numériquement la plus importante à la marginalisation... voire à la liquidation. Des ténors qui s'insurgeaient contre le pouvoir personnel, en devinrent les plus ardents partisans. C'est ainsi que se formatent les ambitions !

 

Qu'il soit permis de penser qu'encore, aujourd'hui, il existe des citoyens qui estiment que la République n'est la propriété de personne et qu'elle est notre patrimoine commun. Il faut bien admettre que la République des Césars a solidement implanté ses verrous ; et, que les illuminés qui croient encore qu'il faudrait que les leviers décisionnels soient aux mains d'une collégialité et non d'un personnage, aussi brillantissime qu'il puisse être, ne sont pas légion.

 

Pour terminer, je me reconnais parfaitement dans cette résistance hugolienne, soutenue par une bien belle envolée dans "Ultima verbe":

Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là.



28/09/2018
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