Le fil rouge photographique de Bernard Malhache. Reconnaissez-vous ces colonnes lapidaires?
Ils se sont donnés pour nom "Les sentiers d'antan", un bien joli nom pour une association conviviale de marcheurs. Ne cherchez pas à leur imputer, dans la terminologie de marcheurs, la moindre allusion politique. Ces marcheurs sillonnent donc nos chemins et par leurs promenades, contribuent, d'une certaine manière, à la sauvegarde des chemins ruraux, liens ancestraux, hélas de plus en plus menacés.
Ces randonneurs, comme nos ministres, ont retenu les mercredis pour se rencontrer. Ils arpentent nos layons forestiers, nos pistes rurales où le chant des oiseaux n'est pas contrarié par la circulation automobile. En parcourant ces sentes, ils peuvent surprendre d'agiles chevreuils et lors des pauses, ouïr le chant estival des cigales.
Ce chant, nous l'interprétons, bien à tort, comme une mélodie champêtre mais il n'est pas forcément une aubade pour les humains. Ce concert des cigales, exclusivement mâle, peut aussi être un signal d'envahissement de prédateurs, ou de panique. Plus poétiquement, celui que nous appelons "chant des cigales", correspond à un appel nuptial. Le chant des cigales ne se produit qu'au cœur de la belle saison. Pour cette période bien ensoleillée, les mâles chantent, d'abord pour attirer les femelles, puis pour leur faire la cour.
Nos marcheurs des "Sentiers d'antan" savent donc découvrir à chaque pas, des merveilles que Dame Nature sait, avec discernement, offrir à ses amis. Cela peut être un tapis floral, une renaissance d'arbre foudroyé, une toute petite source sourdant d'un roncier ou un arbre colossal épargné par le vent… et les tronçonneuses.
Ces promeneurs vont parfois loin, très loin, pour surprendre des horizons que les humains ont longtemps ignorés. Ils ont voulu atteindre un département qui ne compte que 5 siècles d'histoire. Les autorités temporelles françaises, en 1794, l'ont nommé La Réunion, en référence à la "réunion des États Généraux". Ce havre de l'Océan Indien ne manque pas de fasciner, de ses côtes jusqu'à son point culminant du Piton des Neiges qui, à 3 069 mètres, domine son île.
Nos marcheurs, s'ils s'égarent, parfois, loin de notre Périgord Noir, savent aussi s'attarder sur nos petits villages de l'ancien comté du Périgord où ses quatre baronnies comptent bien des cités, des bourgades et des lieux-dits qu'il est intéressant de connaître. Tous nos concitoyens ne connaissent pas le bijou de Brantôme, notre Venise périgourdine. Ne parlons pas de Jumilhac-le-Grand qui est pratiquement ignoré de la population du sud du département. Il n'est pas du tout certain que tous nos voisins aient foulé les sentes du périmètre monpaziérois ou dommois.
Aujourd'hui, grâce au fil rouge de Bernard, découvrons des subtilités architecturales d'un de nos plus beaux villages.
P.F
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Ces piliers ont intrigué ou émerveillé lors d'une sortie des Sentiers d'antan, l'an dernier, dans un très joli village.
Ces très beaux chapiteaux, ornés de fresques empreintes d'allégorie, couronnant les colonnes, peuvent vous dire quelque chose.
Les deux figures du bibendum Michelin, ci-dessous, ornent la façade d'une maison en l'honneur d'un résident fort connu qui, de Langeais à la Vallée de la Dordogne, promeut une passion de vieilles pierres. Le créateur des figures ci-dessous, est plus connu sous son nom de célèbre affichiste du début du XXème [O' Galop]. auteur du bibendum Michelin.
Figure toujours évocatrice
Si, par hasard, vous n'avez pas trouvé, les indications du linteau vont vous éclairer. La formulation occitane d'assurance, d'audace et de défi revient de villages en villages.
Reportage photographique © Bernard Malhache
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