Maintenir coûte que coûte des activités culturelles malgré le COVID
Le coronavirus, ce nouveau fléau de notre siècle, avec son cortège de drames, a mis l'économie mondiale en souffrance, il a créé des situations inédites de complications et de privation de ressources.
Faire face, voilà le problème pour la société. Si des pans entiers de l'activité sont suspendus à une difficile et aléatoire reprise, que dire de tous les "dégâts collatéraux" qui cassent tout ce qui, a priori, peut ne pas paraître indispensable.
On peut certainement vivre, vivre moins bien, mais tout de même, vivre, sans s'offrir des vacances, en faisant l'impasse sur bien des loisirs et tant d'autres choses ; mais, pour certains, ces activités, loin d'être des futilités, sont le fil de leur raison d'être, voire de leur moyen d'existence.
P.ierre Fabre
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Qui mieux que Bernard Malhache, dans notre bassin de vie, peut plus justement traduire l'émoi qui interpelle les forces vives de la vie associative et culturelle, fortement troublée par les contraintes qu'impose la discipline citoyenne pour résister au coronavirus. Pour exister, les collectifs scéniques ont besoin de travailler en groupe et aussi de spectateurs pour alimenter la trésorerie, déjà bien fragile, des associations. Le point de césure de ce printemps, en cassant toutes les énergies, sera bien plus grave encore si l'on ne peut refermer cette parenthèse. Bernard, qui est le plus fidèle chroniqueur de la vie culturelle de notre secteur, nous fait part de l'inquiétude qui parcourt les animateurs de cette vie associative où Jean-Paul Ouvrard, pour le Théâtre du Fon du Loup, Martin Bortolin et Marine Pucheu, pour les Z'Igolos, ont donné du relief à cette recherche originale de vie scénique. Bernard sait que ce souci partagé sera aussi celui de la Troupe de Sagelat qui file vers ses six décennies d'existence. |
Maintenir coûte que coûte des activités culturelles malgré le COVID
Pendant le confinement, J-Paul Ouvrard s'est retrouvé seul dans sa clairière, à entretenir au brûleur thermique l'espace culturel. Photo © Bernard Malhache
Jean-Paul Ouvrard, le créateur et directeur du Théâtre de la Fon du Loup, est un battant, il l’a montré en bien des occasions. La crise du COVID 19 aurait pu terrasser ce lieu culturel à nul autre semblable qui, de plus, vient de perdre son parrain Michel Piccoli, sans la réactivité immédiate du maître des lieux. " Pour moi, il est primordial et nécessaire plus que jamais de démontrer que la Culture de qualité n’est pas un privilège exclusif de citadins mais revêt une importance, également, pour les Territoires Ruraux et leurs habitants, qui existent aussi. Et de notre côté, plutôt que de céder à la psychose collective, il nous faudra recréer la vie, recréer du lien social. " Jean-Paul Ouvrard a songé à toutes les petites compagnies, les intermittents du spectacle qui, comme lui, se retrouvent sans contrats, pour leur proposer ses lieux scéniques afin qu’ils viennent à Carves en résidence, pour créer de nouveaux spectacles. Depuis le dé-confinement, son planning est complet. Le premier à avoir saisi l’opportunité est Camilo le clown et Marieke son épouse qui se retrouvent sans contrats jusqu’en mars 2021 et attendent avec impatience que soient pris les décrets d’application de la loi prévoyant une année blanche pour les intermittents. Barcelone, Hambourg, Munich, Turin, le off d’Avignon ou d’Aurillac…Ce ne sera pas pour cette année, donc autant en profiter pour créer les prochains spectacles et faire en sorte que la Fon du loup réponde à cette attente et demeure un lieu vivant. Quant à la programmation estivale du théâtre, elle est maintenue. " Mais ce maintien des activités ne pourra se faire qu’en responsabilité et strict respect des gestes barrières et règles sanitaires, afin de préserver la sécurité de nos bénévoles, des spectateurs et de nos employés.
- Nous réduirons les jauges de chaque salle de moitié ; salles extérieures : 80 personnes maximum au lieu de 160 / Chapiteau : 40 personnes maximum au lieu de 80).
- Port du masque obligatoire.
- Buvette aménagée pour respecter les distances sanitaires.
- Gel hydro - alcoolique à disposition sur place. "
La saison de diffusion de spectacles au public commencera le jeudi 2 juillet, puis tous les jeudis de juillet - août, comme chaque année. Ensuite, les samedis de septembre - octobre. Des informations plus détaillées sur les concerts et spectacles, seront bientôt accessibles sur le site www.theatrefonduloup.fr
Les animations prévues pour 300 scolaires en juin, sont, quant à elles, supprimées, plus exactement reportées à l’automne, chaque fois que ce sera possible.
Plus que jamais, il faut se féliciter de cette Résistance face à cette adversité totalement inattendue et encourager la création culturelle. Carves compte un autre lieu culturel, la " P’tite salle " où là, aussi, la programmation a été interrompue en mars, mais Martin Bortolin et Marine Pucheu sont eux aussi des battants et sauront rebondir.
Bernard Malhache
Une guinguette sylvestre bien vide sans spectateurs. Photo © Bernard Malhache
Des résidences bon enfant où les artistes sont en famille et où la distanciation sociale est respectée.
Sur la gauche, Romane Ouvrard et son papa J-Paul Ouvrard, sur la droite Marieke et Camilo. Photo © Bernard Malhache
Marieke, danseuse internationale, avec son bébé. Marieke est bien perturbée par l'absence de manifestations artistiques. Son compagnon Camilo, le clown, est répétitivement intervenu sur la scène de la Fon du Loup. Photo © Bernard Malhache
Jean-Paul et sa fille Romane. Romane, aujourd'hui, est une cavalière dont les performances nationales honorent le Collège belvésois. Photo © Bernard Malhache
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