Terres de Nauze

Pour celles et ceux qui n'ont pas pu aller à Montferrand

 

 

Si vous cherchez une raison justifiant une escapade à Montferrand-du-Périgord, vous pourrez en trouver plusieurs. Ce village médiéval, citadelle du creuset de la Vallée de la Couze, garde son cachet remontant à la Renaissance ; et, sa superbe halle surprend par sa place harmonieuse dans ce village où la pierre ocre valorise ses bâtisses, son château et ses églises.

Ces thèmes, un peu loin dans l'histoire, méritent votre venue dans ce petit bourg fier de son architecture et de son passé. Depuis trois décennies, des conférences sur la préhistoire, dans ce village, attirent scientifiques et érudits mais, aussi -et de plus en plus nombreux- des adeptes de cette exploration dans le temps qui nous livre des repères sur le passé, pas seulement humain, de cette vallée qui passionne les chercheurs.

 

Mais, ce n'est pas sur ces thèmes que ce blog, aujourd'hui, veut vous proposer une échappée vers Montferrand. Là, jusqu'au 28 juin, vous pourrez vous rendre à la bibliothèque municipale pour vous imprégner de l'exposition Ravensbrück, la force des Femmes.  Attention, ce témoignage est prenant par sa qualité, certainement, mais aussi par le travail voulu  d'une irréprochable objectivité mais, aussi, conçu avec une parfaite délicatesse, eu égard aux milliers de femmes qui ont connu là, l'horreur de diaboliques pourfendeurs de toutes les règles de civilisation et d'humanité.

 

Pourquoi là.

 

Si Norbert Pilmé, le président départemental de l'AFMD, Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, personnage-clé du souvenir de la déportation pour notre département, s'est égaré dans ce tout petit village, c'est parce qu'il n'y a pas de petites entités pour le souvenir. Le devoir de mémoire, c'est l'affaire de tous, que l'on soit Parisien ou du plus modeste hameau. La Vallée de la Couze, par ailleurs, a apporté sa contribution à la Résistance. Le mémorial de la R.D. 26 est là, pour le rappeler. Enfin, si le président Pilmé s'est investi pour que son exposition vienne à Montferrand, c'est parce qu'il a trouvé un partenariat naturel avec Nathalie Fabre, maire de cette commune, et Anne-Marie Darrine, la présidente de l'Amicale laïque.

 

Le samedi 15 juin fut le point d'orgue de ce devoir de mémoire. Si pour une quelconque raison, vous n'avez pu y assister, vous avez jusqu'au 28 juin, la possibilité de vous immerger dans cette exploration historique qu'il faudrait effectuer, en hommage à toutes ces femmes et, aussi, hélas, enfants qui sont passés par ce sinistre camp de Ravensbrück. Cette exposition est accessible, tous les matins et, l'après midi, elle est ponctuellement ouverte, en se manifestant au moins la veille à la mairie.

 

 

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Nathalie Fabre situe la thématique de l'exposition. 

 

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 Norbert Pilmé présente les tableaux de la galerie.

 

 

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Il explique la monstruosité de ces infâmes tortionnaires.

 

 

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L'accueil de l'expo

 

 

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  La présidente de l'A.L,à droite de l'image

 

 

 

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Alain Delayre, maire de St Avit-Sénieur, sur la droite de l'image, à côté de Nathalie Fabre, maire de Montferrand

 

 

Photos Pierre Fabre

 

En parcourant cette remarquable exposition,  attardons-nous un peu sur  ce bouleversant poème de Charlotte Delbo, matricule 31661 à Auschwitz, résistante communiste, femme de lettres, à Ravensbrück en août 1944.  Sa plume fut un mémoire sur la déportation.

Après la Libération, 49 femmes survécurent à l'enfer de Ravensbrück. Notons que Danièle Casanova ne revint pas et que Marie-Claude Vaillant-Couturier, inoubliable témoin de Nuremberg, Adélaïde Haas-Hautval et Charlotte Delbo, par miracle, heureusement pour l'histoire, ont pu apporter leur témoignage bouleversant.

 

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Charlotte_Delbo.jpg

Charlotte Delbo avec son tatouage de camp

Par Awixo — https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/1/1e/Charlotte_Delbo.jpg, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=78685208

 

 


 


 

 

 

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Vous qui savez.

 

Poème extrait de "Aucun de nous ne reviendra"

 

Charlotte Delbo née le 10 août 1913 à Vigneux-sur-Seine et morte le 1ᵉʳ mars 1985 à Paris, est une écrivaine française, femme de lettres, auteure de pièces de théâtre, engagée dans la Résistance intérieure française, qui a vécu la déportation.

Charlotte Delbo

 


Vous qui savez

Ô vous qui savez

Saviez-vous que la faim fait briller les yeux

Que la soif les ternit

Ô vous qui savez

Saviez-vous qu'on peut voir sa mère morte

Et rester sans larme

Ô vous qui savez

Saviez-vous que le matin on veut mourir

Que le soir on a peur

Ô vous qui savez

Saviez-vous qu'un jour est plus qu'une année

Une minute plus qu'une vie

Ô vous qui savez

Savez-vous que les jambes sont plus vulnérables que les yeux

Les nerfs plus durs que les os

Le cœur plus solide que l'acier

Saviez-vous que les pierres du chemin ne pleurent pas

Qu'il n'y a qu'un mot pour l'épouvante

Qu'un mot pour l'angoisse

Saviez-vous que la souffrance n'a pas de limites

L'horreur pas de frontières

Le saviez-vous

Vous qui savez

 

 

Pour que ce papier ne soit pas trop long, les textes des interventions de Nathalie Fabre et de Norbert Pilmé seront, incessamment, publiés dans un prochain article.

 

 



22/06/2019
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