Plus qu'une conférence de presse, les participants furent spectateurs d'un pèlerinage vert.
Pour éviter une inutile poussée d'adrénaline, celles et ceux pour qui l'intérêt général est le cadet de leurs soucis, celles et ceux qui, sans avoir prêté la moindre seconde d'attention au dossier délicat du contournement de Beynac, celles et ceux qui sanctifient les reines vitesse et automobile, celles et ceux qui abhorrent la moindre once d'objectivité et tiennent à ne vouloir écouter qu'un seul son [celui de la présidence du département] il vaut mieux éviter de jeter le moindre coup d'œil, même furtif, à l'article qui suit… cela pourrait les irriter. |
Les plumes
Léa Lhomme-Baschet. Sud Ouest
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Michel Lauvie. l'Écho Dordogne | Nicolas Foucher. L'Essor sarladais | Bruno Ardoin. France 3 |
Quand on parle d'un thème aussi sensible que celui de l'environnement, il y a peu de probabilités pour qu'un large consensus se fasse.
Dimanche 16 septembre, au cœur de la forêt alluviale bordant la Dordogne et au piédroit de la vénérable digue protectrice du viaduc de Fayrac, la presse rencontrait les défenseurs de la Vallée de la Dordogne, "remontés comme des pendules", sous les arbres bien plus que séculaires promis à l'abattage, pour avancer dans le saccage déjà terminé en aval.
Les quatre représentants de la presse qui se devaient de rester dans une certaine réserve, avaient face à eux, quatre théoriciens tous opposés au saccage mais dont on pouvait, cependant, discerner des motivations différentes. Tous, cependant, partagent le point de vue d'assister à un gâchis considérable, le plus grand gâchis chevauchant les siècles. Si pour Kléber Rossillon et Daniel Doublier, il paraît permis de penser qu'il s'agit de sauvegarder, d'une part, la quiétude des châteaux et, d'autre part, l'essor du village de Beynac, on perçoit un engagement beaucoup plus total et émotionnel chez Bernard Bousquet et chez Isabelle Petitfils. Isabelle voit dans ce saccage, non seulement un entêtement mais aussi une méthode expéditive qui ne laisse aucune chance à la faune de tenter de se soustraire à cette rupture de l'écosystème.
Pour Bernard, même en replantant, peut-on comparer pour les décennies à venir, des arbres plus que séculaires judicieusement répartis harmonieusement par la sagesse de la nature, avec des jeunes pousses, plantées avec une implacable rigueur géométrique !
De temps à autre, une sonorisation troublait le calme de la vallée avec une simulation de ce que donnera, ou donnerait, l'arrivée de la voie d'évitement, après le sacrilège.
Les théoriciens
Kléber Rossillon, adversaire historique de la déviation |
Daniel Doublier, premier maire-adjoint de Beynac |
Bernard Bousquet, écologue |
Isabelle Petitfils, résistante verte |
Habituellement, les conférences de presse ont lieu dans une salle où les représentants de la presse interrogent les décideurs de cet échange. Dimanche 16 septembre, ce fut à pied d'œuvre que les journalistes ont suivi leurs interlocuteurs. Aujourd'hui, je consacre, plutôt, ce rendez-vous à Isabelle Petitfils, personnage qui milite pour l'écologie, en général, et pour la sauvegarde de la Vallée de la Dordogne, en particulier, et à Bernard Bousquet, écologue qui a impressionné par sa maîtrise du dossier, là, sous cette arche verte qui, à chaque instant, risque de voir choir la redoutable épée de Damoclès.
Les deux autres intervenants ne seront pas pour autant oubliés. Daniel Doublier qui, lui aussi, a soutenu avec force, le contresens de ce gâchis, sera amené, s'il le souhaite, à défendre dans un prochain article, le point de vue de l'équipe municipale beynacoise. Kléber Rossillon, lui aussi, sera consulté ; et, s'il le souhaite, également, pourra revenir sur son opposition à ce contournement qui fait débat.
Sans commentaire !
En amorçant le parcours pédestre, Alain Grenaille fait remarquer qu'il y a sur le sol, une micro-émergence qu'il a désignée comme étant une vesse. C'est un champignon.
La vesse identifiée par Alain Grenaille
Nous sommes là dans une toute petite forêt alluviale.
La soutenance de l'exposé de Bernard Bousquet sera une ode à la nature.
Léa, bien entendu, restera sur la réserve qui échoit à une correspondante de presse d'un journal d'information.
Pour bien se rendre compte, il faut escalader la digue, ouvrage de 5,5 m de haut, avec une pente à 45 %.
Mon ami Pascal Tinon doit faire de l'acrobatie avec son matériel pour ne rien laisser au hasard.
Bernard au pied d'un bouquet d'arbres
Isabelle, depuis des mois, se démène pour éviter l'outrage à une nature que d'aucuns veulent saccager dans l'allégresse.
Au pied de la multi-séculaire digue que l'on imagine comme un vaisseau ou la nef d'une basilique verte, imaginez l'émotion des "pèlerins verts" qui croisent les doigts dans ce théâtre de la nature.
Il faut "crapahuter" sur le faîte de la digue pour mesurer les craintes de ces chevaliers de l'environnement.
Parmi les centaines, voire plus du millier, de visiteurs venus se rendre compte de la préparation de la dévastation, on a vu des pédagogues qui, semble-t-il, ne se contentent pas de l'unicité de la version officielle.
Dur, dur... la croisade verte continue.
Photos Pierre Fabre
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