Terres de Nauze

Pèlerinage sourcier, volet n° 1. Dans les reliefs sylvestres capdrotiens, on découvre le prix de l'eau.

 

 

Le 1er avril, ce blog présenta la fontaine capdrotienne et précisa, pour le lectorat, l'étymologie occitane de Capdrotsource du Dropt. Avec Bruno, nous sommes allés en pèlerinage fontainier, constater que  la source du Dropt a bel et bien disparu de sa niche des lointaines ères de sa genèse.

 

Selon Xavier Girard, dans un travail effectué pour le C.A.U.E. d’Agen, la source du Dropt a été affectée  par le séisme du  13 août 1967. Son épicentre était autour d'Arette, à  222,2 Km de là; distance orthodromique. Les résidents du hameau de Bonnefon ont une parfaite souvenance de cette belle source.

 

Nous nous sommes donc promenés dans les reliefs sylvestres de cette Forêt de Capdrot. Précisons que ce toponyme sylvestre, aujourd'hui, est, par imprécision, abandonné. La Forêt de Capdrot n'est pas, comme certains pourraient le penser, une fraction de la Bessède mais une forêt distincte ; forêt, hélas, en recul à cause de la déforestation. La Bessède, elle, s'inscrit entre le talweg de la Couze et celui de la Nauze ; au nord, elle se termine à la rencontre de la Dordogne, au sud, elle cède le pas au Bois de Salles.

 

On est toujours déçu de constater la disparition d'une source et, comme l'écrivait J-Baptiste Clément, parolier du Temps des cerises, "C'est de ce temps-là que je garde au coeur, une plaie ouverte". Regrettant de ne point voir le moindre filet d'eau dans la vasque de la source, vasque des ères précédentes, et après avoir constaté que la végétation herbacée s'invite de la prairie adjacente, nous avons scruté les alentours et nous nous sommes arrêtés à Fonlimades. L'orthographie varie avec ou sans s final.

Là, à 1 200 mètres de la source disparue, nous nous émerveillons devant cette pièce patrimoniale bien conservée.                                                

 

Que peut bien vouloir dire Fonlimade. Je me suis tourné vers mon ami Jean Rigouste, dont l'expertise en onomastique est plus que reconnue par les lexicographes. Jean, toujours prudent, a un peu hésité et, là, il n'a pas de certitude. En s'appuyant sur les travaux de Gourgues, qui a localisé un Fonlimon dans le département, il opine pour une approche dans ce sens. Attention, en occitan, le limon n'a pas tout à fait le même sens qu'en français.  Le limon occitan est plus une notion de flore aquatique que le limon, envasement des sols humides des cours d'eau, surtout irréguliers.

La source fontaine de Fonlimade, avant d'être adroitement enchâssée dans un périmètre de superbes murs, qui attestent le savoir-faire ancestral d'adroits maçons, a plus que vraisemblablement dû être une niche réceptrice des eaux collinaires où le "limon" occitan donnait vie à une faune sylvestre de cette source. Aujourd'hui, elle signe un joli décor ; mais, d'après le témoignage de Sylvette, une Capdrotienne de toujours, [notons que cette technicienne de l'enseignement en retraite est bien nommée ; Sylvette, petite Sylvie, est une fille de la forêt] est interpellée par des tarissements ponctuels.

 

 

Cliquez sur les images

 

 

 

Source Fonlimades à Capdrot 01.jpg

 

Sous ce flanc sylvestre, au milieu de nulle-part, ce site fontainier de Fonlimade(s)  s'invite à quelques décamètres d'un front rocheux.

Photo © Bruno Marty

 

 

Source Fonlimades à Capdrot 03.jpg

 

Le dessin en L dénote une recherche d'harmonie géométrique.

Photo © Bruno Marty

 

 

Source Fonlimades à Capdrot 04 - Montage 01.jpg

 

Un superbe escalier conduit au réservoir de la fontaine.

Photo © Bruno Marty

 

  

Source Fonlimades à Capdrot 06.jpg

 

Avouez que cette fontaine, adroitement inscrite dans sa base, est superbe.

Photo © Bruno Marty

 

 

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Cet escalier mérite un coup de chapeau à ses concepteurs.

Photo © Bruno Marty

 

 

Source Fonlimades à Capdrot 08.jpg

 

 

Nous avons quitté Fonlimades, à regret.

Photo © Bruno Marty

 

 

Je voudrais saluer le travail photographique artistique de Bruno Marty qui ne cesse d'émerveiller le lectorat de Terres de Nauze. Bruno, pour arriver à ses fins artistiques, s'est transformé en jardinier-paysagiste et avec son sécateur et sa brosse à nettoyer la pierre, a obtenu son résultat. Il se surpasse chaque fois et, dans la foulée, il a continué à Siorac et Monplaisant où nous avons poursuivi notre pèlerinage sourcier.

 

Un tout petit mot personnel, presque intime : si j'ai entraîné Bruno dans cette folle aventure sourcière, c'est, d'une part, parce que j'aime ces merveilles de la nature, portées par l'eau, ainsi que les ultimes espaces boisés de la forêt primaire et, d'autre part, parce que j'ai un lointain attachement de mon lignage paternel, là, à Capdrot, où naquit, à Bonnefon, une de mes bisaïeules. Bien entendu je ne puis l'avoir connue, mais je vais m'arrêter là...



06/04/2019
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