Peiraguda va bientôt être quadragénaire.
Notre Occitanie, bien plus âgée que l'Hexagone, ne veut pas mourir. Si notre belle langue, aujourd'hui, ne compte plus, hélas, que quelques locuteurs capables de la transmettre, elle n'a rien perdu de sa finesse et de sa précision linguistique. Elle donne des expressions empreintes de poésie et, souvent, d'humour parfois intraduisible en français.
C'était la mission des troubadours d'antan d'impulser la poésie et la culture. Nos ancêtres ignoraient que leurs descendants allaient saccager le patrimoine qu'ils transmettaient. Ils ne pouvaient imaginer les mutilations autoroutières, le massacre irréversible des infrastructures nucléaires, l'impérieuse nécessité d'une grande vitesse, faisant face à d'autres schémas bien pires et le viol permanent de l'espace aérien au dessus de nos mégapoles. Ils ne pouvaient pas, non plus, imaginer, que leur belle langue serait menacée par les barbarismes d'un mixage linguistique arborant une désagréable "préciosité moderniste". Aujourd'hui, nos troubadours contemporains savent nous donner une pause avec de délicieux moments. Il faut savoir les cueillir, non seulement parce qu'ils sont les gardiens d'un temple culturel mais, aussi, parce que, sans eux, disparaîtraient les plus sages et belles pages de notre histoire populaire. Ils font revivre, par leurs historiettes et chansons, nos pastourelles, nos bordiers, nos bouviers, les compagnons et autres sympathiques ancêtres qu'il ne faut pas oublier.
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