Terres de Nauze

Michel Ribette commente le départ de Nicolas Hulot

 

Aujourd'hui, 4 septembre,  n'oublions pas que ce jour du dernier mois estival est une date d'anniversaire de la République. Le 4 septembre 1870, la République prenait à nouveau son envol. Les fonts baptismaux de notre République ont été saccagés par deux fois, par la Famille Bonaparte, le 18 Brumaire de l'An VIII [9 novembre 1799] et le 2 décembre 1851. Notre République n'avait encore rien d'une architecture jupitérienne. Il faudra attendre sa cinquième version.

Aujourd'hui, 4 septembre, en donnant avec plaisir la parole à Michel Ribette, ce blog prend un aparté en s'affranchissant de ses limites naturelles, tout comme nos impétueux cours d'eau savent sortir de leur lit pour y revenir placidement quand le calme retrouve ses marques.

 

 

 

S'il est un de nos concitoyens qui mérite bien d'être considéré comme écologiste, bien entendu, je ne parle pas de la couleur de son bulletin de vote qui, comme pour tous les citoyens, demeure dans son tréfonds le plus intime, mais dans sa perception de notre monde, c'est bien Michel Ribette. Paraphrasant Dupont ou Dupond, je dirais même plus  que Michel est un remarquable écologue.

 




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Michel Ribette

Michel, ornithologue, brillant conférencier, après avoir passé une bonne partie de sa vie dans la bonne ville de Metz, cité de confluence de la Seille et de la Moselle, est revenu prendre le vert sur les bords de la Nauze. Ce Vaurézien, Monplaisanais par les subtilités du découpage territorial, est de tous les combats pour la sauvegarde de la nature  Il l'a merveilleusement démontré en 2016 pour la Fête de la Nature.

Comme tout citoyen normalement constitué, pour qui écologie a un sens, le passage aux affaires de Nicolas Hulot l'a interpellé et, plus encore, son départ fracassant.

Michel, sur ce blog, s'épanche donc sur cette agitation de Fructidor qui nous indique que le fruit était bien mûr et que faute de l'assister, il est tombé.

 

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Jules, mon petit fils, vient de quitter la maison pour repartir dans sa  Lorraine natale. Au cours de ses trop brefs séjours au Païs, je partage avec lui, ma passion de la Nature, car je ne peux concevoir que tout être débarquant sur cette planète, ne puisse faire abstraction de cet élément essentiel à notre cadre de vie. Depuis quelques mois, j’étais serein car j’éprouvais le sentiment que tout ce que je pensais, que j’observais et que je partageais, allait durer.

 

Nicolas Hulot vient de partir, un départ qui ne me surprit pas, en tous les cas moins que son arrivée au gouvernement. L’homme libre était-il devenu masochiste ? Qu’allait-il faire dans cette galère, lui qui nous avait envoûtés avec ses reportages sur la nature et les vrais et authentiques royaumes sauvages. Était-il devenu inconscient pour pénétrer le pire d’entre eux, le monde politique?

 

Comme beaucoup, je me suis dit que ce jeune président voulait un grand changement, en lui confiant un ministère, celui de la transition écologique. Une appellation qui tombe à pic. Une transition entre quoi et quoi, si l’on ne veut rien faire. Et, en plus, un poste de ministre d’État, augurant des pouvoirs importants et une liberté d’action non négligeable, donnant à la cause écologique, un niveau de préoccupation majeur.

Chacun d’entre nous, écolo ou non, voyait en cette prestigieuse nomination, une sorte de sécurité rassurante pour l’avenir, le nôtre et celui de nos enfants. Le meilleur de nos spécialistes en environnement, prenait les choses en main. Jules pourrait encore longtemps se délecter du bon miel de l’ami Bernard, manger les bons steaks de Guillaume et faire, encore, de belles balades en Bessède avec son grand-père.

 

Mais Jupiter ne voyait en Nicolas Hulot qu’une galaxie électorale qui le rejoindrait.

 

Nicolas a fait tout ce qu’il pouvait jusqu’à épuisement, dégoût et découragement ; et, quand on sait sa capacité à faire face à l’adversité, cet homme honorable a dû bien souffrir.

 

Les lobbyistes, roitelets sans couronne, œuvrent dans les coulisses de l’État, au nom de l’argent roi et loin des intérêts d’un peuple qui ne les a même pas élus. Pas très normal tout çà. L’affaire Benalla a heurté tout le monde, alors que dire de ces décideurs de l’ombre.

 

Nicolas a perdu le combat en homme bien seul, un Don Quichotte des temps modernes, face à l’industrie agrico-alimentaire, aux firmes qui continueront leur insidieuse contamination des cultures et des hommes, à l’industrie nucléaire, il paraît la meilleure de toutes, mais qui a prouvé ses limites en même temps que ses irrémédiables dégâts et face au non respect de la biodiversité, ce bien commun qui nous est de plus en plus confisqué au profit d’une minorité qui la rend artificielle.

 

Nicolas, ton départ aura prouvé une chose, rare dans ce milieu, ton honnêteté face à tous ces cyniques démagogues qui nous font croire que le monde va mieux depuis qu’ils sont là, alors qu’il est plus malade que jamais. Que de paroles vides et d’illusions perdues !

 

Nicolas, je suis triste de ton départ mais ne t’en veux pas. Toi, tu as œuvré pour le bien de tous ; et, pour reprendre le titre d’un des derniers livres de Pierre Rabbi, tu auras fait ta part du colibri (*).

 

Merci pour tout - Tu resteras bien au dessus du meilleur d’entre eux.

 

 

 

Demain, Jean-Claude Baret revient sur la journée des sapeurs-pompiers vétérans à St Cyprien.

 

 

 

 

 



04/09/2018
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