Le massacre des noyers
Le blog, aujourd'hui, après une incursion dans la Forêt Barade, regagne la rive gauche de la Dordogne et retrouve son canton, tout près des Terres de Nauze.
Tout le monde sait bien que les arbres n'ont pas le droit de vote alors les heureux lauréats du suffrage universel ont bien le droit d'en disposer à leur guise.
C'est le cœur serré que j'ai découvert l'étendue de la première hécatombe. Elle a pour finalité de hisser sur le piédestal le plus haut, le président du conseil départemental. Ces jours-ci, ce ne sont pas ses thuriféraires vassaux toujours avides d'applaudir ses décisions quelles qu'elles soient, mais d'irresponsables et irréfléchis résistants, de sensibilités différentes, hostiles à ce sacrifice impitoyable, qui bivouaquaient sur ce lieu de massacre.
D'aucuns espéraient que les comptables des deniers publics auraient, au moins, la sagesse décente d'attendre la fin des travaux de la rive droite de la Dordogne, pour démontrer que ceux-ci ne permettent pas d'obtenir les résultats probants, prévus pour écouler les flux de la circulation routière de la R.D 703. Ces mêmes esprits contrariants avaient même osé penser qu'il fallait, primo, protéger l'environnement et, secundo, éviter, dans un pays où le gouffre abyssal de la dette ne cesse de croître, le gâchis de dépenses pharaoniques sacralisant un personnage que certains, avec une insolence insupportable, taxaient de "roitelet" de ce département. Ils étaient et sont, sans doute, dans la démence et dans le rêve.
J'ai partagé, l'espace d'un moment, ce stupide et insensé rêve de sauvegarde d'une nature immensément belle qu'à mon humble sens, le "génie machiavélique" a tort de saccager.
Non, nous ne sommes pas dans un décor de film d'Hitchcock mais en face d'un des plus beaux sites de la planète. Dans son livre d'entretiens avec Alfred Hitchcock, François Truffaut disait que "Les Enchaînés" était son film d'Hitchcock, en noir et blanc, préféré, notamment parce qu'il s'agissait selon lui de "la quintessence d'Hitchcock" pour sa "pureté magnifique" et son "modèle de construction de scénario. "
Claire enchaînée à un noyer qui, pour l'heure, n'a pas été abattu.
Triste spectacle. Photo aérienne Micheton.
Karine et Martine, comme de preuses éclaireuses, bivouaquent autour du feu de camp.
Les "résistants" à cet outrage partagent un moment de réflexion dans ce chantier où les bourgeons des noyers ne verront pas la renaissance de ce beau mois laïque et républicain de Germinal.
Difficile exercice pour François Coq qui, au printemps, devrait porter les couleurs d'E.E.L.V, allié naturel de la sensibilité, qui a une notion très originale du partage et qui, dans la fermeté, sans concession, impose son concept.
Photos Pierre Fabre.
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