La Dordogne déshydratée
Un étiage fort préoccupant
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Notre Dordogne, après un semestre très sec, interpelle par son étiage sévère, très sévère. D'aucuns diront "ce n'est pas la première fois" et, certes, c'est vrai. Ce qui est inquiétant, c'est l'hypothèque de ressources de plus en plus fragiles. Tous les adjacents souffrent terriblement et bien des sources ont vacillé dans le domaine de lointains souvenirs.
Les besoins ne cessent de devenir plus importants et les nappes avec une logique implacable, elles aussi, posent problème.
La Dordogne n'est pas encore réduite à l'équivalence d'un oued marocain mais saurons-nous la préserver d'éclipse ? Pensons au puissant Colorado qui, aujourd'hui, ne réussit plus à atteindre le Pacifique ? En faisant nôtre une vieille maxime, interrogeons-nous sur la théorie "qui n'avance plus est bien prêt de reculer". Suivons le reportage parfaitement objectif de Bruno pour mesurer la gravité de cette situation.
P.F
La Dordogne fait partie de mes thèmes favoris en tant que photographe. Cela fait maintenant dix ans que je l’explore et la parcours sur ma planche de SUP (Stand Up Paddle) entre son entrée dans le département juste après Souillac et le barrage de Mauzac et je n’en suis toujours pas lassé.
Mais cette année, suite à cet important épisode de sécheresse que l’on subit depuis plusieurs mois,
je constate avec amertume que le débit du fleuve est dramatiquement faible. En ce qui me concerne, je n’avais jamais observé un niveau des eaux aussi bas. Dans ce reportage, je témoigne de ce que j’ai vu par le truchement de photos récentes, accompagnées de quelques prises de vues comparatives, sur un même plan, qui me semblent particulièrement parlantes.
Considérant l’état d’urgence réel vis-à-vis du dérèglement climatique sur notre planète et de ses diverses manifestations que je perçois depuis un moment, dans le Pacifique sud, les pays, gouvernements et populations de l’hémisphère nord, qui se croyaient à tort à l’abri, vont dorénavant devoir réagir au plus vite car on ne peut plus nier cette réalité. Désormais, il est maintenant avéré que les aléas et situations climatiques particulières nous touchant déjà, vont se manifester de façon récurrente. Le changement climatique est l’enjeu le plus important de notre époque et le moment est venu d’agir. Sans être militant écologiste acharné, il y aura de fait une prise de conscience à intégrer et un effort individuel à fournir de la part de tous, le commun des mortels, car la protection de l’environnement est une problématique globale vitale.
Bruno Marty
(septembre 2019)
Septembre 2019
Vue sur la Dordogne avant le Buisson de Cadouin. Près d’un tiers du fleuve est à sec comme on peut l’apercevoir sur cette image. J’ai marché à pied sec (!) dans le lit du fleuve où les galets et les mousses sont bien visibles, pour aller à la rencontre d’un petit groupe de quatre cygnes, lesquels sont apparus quelque peu déboussolés au regard de la situation. Contrairement à l’accoutumée, j’ai pu m’approcher d’eux au plus près sans qu’ils ne manifestent l’envie de s’échapper.
Photo © Bruno Marty
Photo du haut :
Prise de vue réalisée depuis le pont de Siorac en Périgord. (septembre 2019)
Le niveau d’eau est vraiment très bas : de grands îlots sablo-vaseux sont apparents sur une grande partie de la largeur du fleuve.
Photo © Bruno Marty
Photo du bas :
Même plan pris depuis le pont de Siorac en Périgord, il y a tout juste un an. (septembre 2018)
Je suis sur ma planche de SUP, descendant tranquillement le fleuve.
Photo © Pierre Fabre
Photo du haut :
Vue sur la "couasne" des Cuves avant d’arriver au Buisson. (septembre 2019)
Celle-ci se trouve pratiquement à sec.
Photo © Bruno Marty
Photo du bas :
Même plan de la "couasne" des Cuves pris, il y a tout juste un an. (septembre 2018)
Photo © Bruno Marty
Photo du haut :
La Dordogne en amont du pont de Vitrac (septembre 2019)
Le fleuve a diminué de moitié et la profondeur est si faible qu’il est possible de le traverser sans perdre pied.
Photo © Bruno Marty
Photo du bas :
Même plan comparatif effectué depuis le pont de Vitrac. (septembre 2014)
Photo © Bruno Marty
Photo du haut :
Vue sur la Dordogne et une petite île en amont du pont de Rouffillac (septembre 2019)
Photo © Bruno Marty
Photo du bas :
Même plan comparatif effectué depuis le pont de Rouffillac, en hiver.
Photo © Bruno Marty
Autre plan qui témoigne d’un niveau d’eau extrêmement bas, sous les Pendoilles non loin de Saint-Julien. Les énormes blocs de calcaire, tombés de la falaise au fil du temps et normalement recouverts par les eaux, sont ici parfaitement visibles. (Septembre 2019)
Photo © Bruno Marty
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En adjonction au reportage de Bruno, une lectrice du blog m'a fait parvenir une vieille image d'étiage de la Dordogne.
Les étiages les plus sévères remontent à l'époque antérieure aux barrages. Ces derniers, ouvrages tant de production électrique que de régulation du débit, peuvent atténuer la déshydratation du lit du fleuve. Le plus important et le plus spectaculaire, Bort-les-Orgues, est opérationnel depuis mars 1952.
Raymond (dit Jeantou) Maraval, un pêcheur cypriote (1908/1973), sur les rochers émergents de Roc-long. Image personnelle non datée de Françoise, sa fille. Cette photo serait à situer à la charnière des années 40/50.
Quand la Dordogne est à l'étiage, les rochers de Roc-long sont découverts.
Roc-long, le 5 septembre 2019. Photo Pierre Fabre
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