La disparition de Jean Pèlegry
St CYPRIEN
Mon ami Jean Bonnefon, passeur de mémoire de la vie cypriote, vient de me faire parvenir un hommage appuyé à Jean Pèlegry, une figure d'exception de la vie résistante, rugbystique, citoyenne dans le corps des sapeurs-pompiers-volontaires et qui fut, par ailleurs, un des derniers acteurs de la vie minière. Les obsèques de Jean Pèlegry, selon la volonté du défunt, seront de la plus stricte sobriété laïque et républicaine. Il n'y aura ni fleurs, ni couronnes, ni plaques. |
Jean et Lucienne Pélegry. Photo Thaly Baret.
C'est un homme aimé et estimé à Saint-Cyprien, et bien au-delà, qui vient de nous quitter ce dimanche 10 juillet. Jean, Jeannot, était le deuxième des quatre frères Pèlegry, avec Robert, Maurice et Lucien. Son nom est très profondément associé à ce village dont il fut longtemps un personnage actif et attachant, mais également la mémoire d'une longue époque. Il était né le jour de Noël 1924 et il traversa le 20° siècle et le début du 21°, aux côtés de son inséparable épouse Lucienne qui nous quitta, il y a un peu plus de 3 mois. Ils avaient réuni leur grande famille et leurs amis, en octobre 2016, pour fêter leurs 70 ans de mariage.
Jeannot Pèlegry représente trois grands chapitres de la vie cypriote : la Résistance avec le Groupe Soleil, le rugby avec le SCAC et les pompiers avec le centre de secours.
Pendant la deuxième guerre mondiale, il n'a que 16 ans lorsqu'il décide de rejoindre le maquis. Il part seul sur la route jusqu'à ce qu'une voiture de résistants l'aborde et l'engage. Il s'agit du maquis FTP Soleil avec lequel il va participer à de nombreux combats, notamment celui de Mouleydier et avec lequel, il poursuivra la guerre contre les nazis jusqu'à la poche de Royan et La Rochelle. De retour au pays, il travaillera dans les mines du Dantou ainsi qu'aux mines d'Allas, avant de travailler pour la commune, depuis le début des années 60 jusqu'à sa retraite.
Le rugby fut une de ses grandes passions. Depuis l'enfance, avec ses frères et ses copains, Jeannot poursuit le ballon ovale dans les prés autour du village. De retour de la guerre, il prend sa licence au Saint Cyprien Athlétic Club en 1946. Il jouera en première ligne pendant 20 ans, sous les couleurs jaune et rouge et fera partie de la grande aventure qui verra le SCAC en division Fédérale, dans les années 50. Lorsque vient le temps de sa retraite de joueur, il passe ses diplômes d'arbitre et officie au sifflet, pendant plus de 10 ans. A la suite de cela, il sera délégué de la FFR pendant quelques années encore.
Altruiste et généreux, il a dédié sa vie au service des autres en s'engageant, dès 1954, au sein des sapeurs-pompiers volontaires de Saint Cyprien. En 1970, il obtenait le diplôme de sous-officier et devenait chef de centre avec le grade d'adjudant.
Ses deux fils s'engagèrent sur les traces de leur père et consacrèrent également leur existence, au service de la population, dans le corps des sapeurs-pompiers. Jean-Paul fut pompier professionnel à Bordeaux et Roland, pompier volontaire à Saint Cyprien.
Passionné par l'histoire de son village, Jeannot Pèlegry fut un collectionneur et un archiviste averti de tout ce qui touchait à Saint Cyprien. Il laisse un nombre important d'articles, de photos et de documents divers consacrés à sa commune.
Après une longue vie commune, Jean n'est pas resté longtemps sans Lucienne avec laquelle il fonda une grande et belle famille, autour de leurs enfants Michèle, Jean-Paul et Roland. Entre son cher Périgord, le pays de ses racines et la Corse, sa deuxième patrie de cœur, Jeannot Pèlegry laisse le souvenir d'un homme affable et généreux, formidable conteur et passeur de mémoire. Ceux qui l'ont connu, l'ont aimé et nous adressons nos très sincères condoléances à ses enfants, ses 6 petits-enfants, ses 14 arrière-petits-enfants et toute sa famille.
Jean Bonnefon
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