De Montesquieu au contournement de Beynac
Ce modeste papier, une fois encore, n'a nullement l'intention de pointer qui a raison ou tort des partisans du contournement de Beynac ou de ceux qui le contestent. Les deux clans sont parfaitement certains de détenir le bon sens et la vérité. Des deux côtés ceux qui n'opinent pas dans leur sens ont, bien entendu, parfaitement tort. Laissons les camper dans leur conviction pétrie de certitude et posons-nous, plutôt, une question fondamentale sur la séparation des pouvoirs. À chacune et à chacun d'examiner sa vérité… ou son accommodement. |
L’Esprit des lois est publié en 1748, à Genève et, sans nom d’auteur, de manière à éviter la censure. Ce livre présente les réflexions politiques de Montesquieu. Il décrit les différentes formes de gouvernement (monarchie, aristocratie, république, despotisme…) et les lois qui conviennent à celles-ci. On y trouve sa célèbre théorie de la séparation des trois pouvoirs.
https://www.les-philosophes.fr/montesquieu/esprit-des-lois/philosophie.html
La séparation des pouvoirs, pierre angulaire des démocraties, conçoit le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.
- Pouvoir législatif, exercé par le Parlement qui est composé de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il propose, vote la loi et fait l’évaluation des politiques menées par le gouvernement ;
- Pouvoir exécutif, détenu par le chef de l’État et par les membres du Gouvernement qui exécutent les lois votées au Parlement ;
- Pouvoir juridictionnel à qui revient de trancher les litiges qui peuvent naître des relations entre les acteurs de la vie quotidienne entre eux, ou avec les entités publiques. Il interprète la loi et évalue en toute impartialité, les affaires soumises à son office.
Notons que cette séparation des pouvoirs est un pilier de la démocratie. L'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, la consacre comme un élément fondamental de la Constitution et l'Union européenne la place au rang des valeurs sur lesquelles elle se fonde.
La Justice peut -et doit- exercer ses missions dans une parfaite quiétude. Quand une instance juridictionnelle doit statuer sur une affaire, la pression de la rue, dans une démocratie, est malvenue, voire inadmissible.
Imaginons qu'une décision de justice paraisse contestable et, toujours hypothèse d'école, en imaginant que tous les recours soient épuisés, en se tournant vers le chef d'État pour obtenir ou tenter d'obtenir une issue différente, respecte-t-on le principe de séparation des pouvoirs, c'est tout le sens de la question posée. Restons dans l'hypothèse d'école et imaginons que le chef d'État désavoue le pouvoir juridictionnel, serait-il dans le champ de ses prérogatives ou serait-il en marge de la vieille règle de la séparation des pouvoirs.
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