Capelou c'est, aussi, l'histoire d'une fontaine
Capelou, lieu cultuel, ce 2 juin, fut une convergence d'adeptes du patrimoine et de l'histoire.
Capelou porte la légende d'une statue en pierre de la Vierge découverte, là, sous un épais buisson, d'où sourdait une source.
Les religions se sont emparées de rituels immanents à l'eau. De nos jours, un peu partout, on trouve des manifestations qui ont l'eau en fil conducteur. Le Gange, en Inde, est probablement, un des symboles le plus fort. Les gués sacrés attirent, tout particulièrement à Bénarès, de nombreux croyants désireux de se purifier.
Dans notre Hexagone, les sources miraculeuses ne manquent pas. La plus prestigieuse attire les foules de croyants depuis qu'une jeune bergère du Lavedan interpella les croyants, au pied de la grotte de Massabiel.
Les fontaines dédiées à la Vierge sont nombreuses en Périgord. Trois d’entre elles ont retenu notre attention : Notre-Dame de Redon - Espic à Castels, Fontpeyrine à Tursac et Capelou près de Belvès. De tous temps, les hommes ont été fascinés par le mystère des eaux qui sourdent des profondeurs de la terre. Force de fécondité, de fertilité, de purification, l’eau est vénérée par les Celtes, comme les arbres ou les pierres. On attribue aux eaux, des vertus bienfaisantes. L’Eglise, après avoir essayé en vain d’interdire les cultes païens, christianise ces lieux en les plaçant sous le nom d’un saint. Le Périgord est riche en sources et fontaines guérisseuses sous la protection de saints. Bernadette Darchen, dans un ouvrage bien documenté sur le sujet, recense près de 200 fontaines de dévotion réparties aux quatre coins du département, localisées près d’une église ou d’une chapelle ou encore isolées dans la campagne, parfois en plein bois ou au milieu d’un pré. En cette fin de XXe siècle, certaines fontaines comptent encore des fidèles. |
Ce dimanche 2 juin, l'Association de N.D de Capelou organisa un déjeuner sous la halle des pèlerins, après un retour historique sur le site "capelan".
L'exposé annoncé pour 12h30, commença pratiquement à l'heure. Tant pis pour les "trantoles"* qui spéculaient sur le traditionnel ¼ d'heure des retardataires.
Après l'ouverture de Marie-Françoise Durlot, présidente de l'association, c'est un érudit, ancien Belvésois, Jean-Claude Massou, qui parcourut les siècles. Brigitte Pistolozzi fut l'élue locale et départementale qui intervint après J-Claude Massou. Pour conclure, c'est Michel Grazziani, le titulaire temporel de la cure de Capelou, qui termina avec beaucoup d'humour dans son verbe. D'aucuns attendaient probablement un acte religieux au pied de la fontaine. Michel balaya cette possibilité, se faisant, pour cette journée, un assembleur transverse des sensibilités. Il estima qu'il y avait pour cette journée, des personnes de convictions diverses. Il préféra reporter cette gestuelle, plus spirituelle, pour une échéance plus pastorale.
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Jean-Claude Massou a parcouru les siècles, mêlant les croyances, les légendes et les aspects temporels.
La source qui, par une adroite récupération, file à la fontaine, a posé divers problèmes de stabilité de l'église. L'abbé Cogniel, au XIXème , a fait mettre un terme à cette sujétion. Au XXème , c'est Maurice Veaux qui a poursuivi dans cette voie et qui a fait que Capelou s'ouvre au public, par son esplanade ombragée et par cet ajout fontainier qui ne manque pas d'harmonie et aussi d'agrément pour les promeneurs.
Brigitte Pistolozzi fut l'intervenante élue de la commune du Pays de Belvès et, aussi, élue départementale de la Vallée Dordogne. Brigitte a rappelé la coûteuse rénovation de l'église de Belvès et ne se prononça pas pour une restauration en profondeur de Capelou ; comment l'aurait-elle pu, neuf mois avant une échéance temporelle qui peut, éventuellement, ne pas être jouée d'avance.
L'abbé Grazziani s'est voulu rassembleur, il s'écarta d'un schéma purement religieux, il salua, ainsi, les personnes qui étaient venues là, en accompagnatrices de l'histoire et du patrimoine. Michel s'est voulu, dans son intervention, un ami de l'humour.
Une bonne cinquantaine de personnes profitaient là, de l'ombre de platanes plantés, il y a plus de 60 ans, sur ce parvis, sous l'impulsion de Maurice Veaux, alors premier maire-adjoint de Belvès.
Photos Pierre Fabre
* Qui sont ces "trantoles" ? La terminologie n'est même pas occitane, elle est purement locale. Ces "trantoles", vous en connaissez tous, ce sont ces personnes qui ne savent pas arriver à l'heure quelque part, qui s'attardent après une manifestation, qui ne savent pas se retirer quand il faut. Ces "trantoles" spéculent toujours sur le 1/4 d'heure d'attente, que l'on dit le 1/4 d'heure périgourdin, bigourdan, berrichon, niçois ou, tout simplement, le 1/4 d'heure des... "trantoles".
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Demain : La forte chaleur s'invita pour la promenade gourmande monplaisanaise.
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