Terres de Nauze

Billet d'humeur. Qui est légitime !

Qui peut prétendre être légitime.

 

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Depuis quelques jours, l'Espagne et la Catalogne retiennent leur souffle.

 

Nous, Hexagonaux, avons autant de légitimité pour nous immiscer dans les affaires de la péninsule de l'autre versant des Pyrénées que pour émettre un jugement de valeur sur la souveraineté symbolique du Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que, selon nous, le schéma qui nous paraît le plus légitime, va dans tel ou tel sens. La souveraineté pleine et entière de la Catalogne apparaît, au premier chef, être, logiquement et naturellement, un débat qui concerne avant tout les Catalans.

 

Ce qui, à mon humble sens, me paraît "fort de café", voire époustouflant, c'est que l'héritier indirect de l'assassin de la Seconde République d'Espagne puisse pérorer sur la légitimité des instances catalanes dont la majorité affirme vouloir se dégager de l'autorité espagnole. Sans avoir une affinité de concept avec Carles Puigdemont qui, a priori, ne s'affirme pas être d'une sensibilité qui aspire à une transformation sociale balayant le libéralisme, force est de constater qu'il détient ses prérogatives du suffrage universel. Felipe VI, lui, n'a comme légitimité que celle de sa naissance. Le fils de Juan Carlos, celui-ci, en d'autres temps, par affinité avec un idéal écologiste sans doute, fut un brillantissime chasseur d'éléphants, lui a transmis le pouvoir sans autre formalité que celle d'être son fils. Lui-même, comme légitimité, n'avait que celle d'avoir été l'héritier naturel d'un terrifiant dictateur dont le point d'orgue de ses exploits, parmi tant d'autres, s'appelle Guernica.

 

Chez nos voisins transpyrénéens, le "valet " semble plus légitime que le maître puisque pour pouvoir, comme Felipe González ou José ou Luis Rodríguez Zapatero, "oubliant" l'assassinat de la Seconde Républiquejadis, aller au piédroit du crucifix, clamer son allégeance vassale à son monarque,  il a dû se soumettre aux arcanes du suffrage universel. 

 

Que l'héritier indirect de Franco puisse venir définir où est la légalité et la démocratie, en mettant à l'index des "félons" à sa monarchie... les bras m'en tombent !

 

Certains partisans de Carles Puigdemont -et ce dernier lui-même-, ont laissé échapper un tabou, une terminologie merveilleuse, faisant référence à la République.

 

Si, naturellement, nous nous devons de n'avoir aucun droit d'ingérence dans les affaires transpyrénéennes, qu'il soit, néanmoins, permis de louer une des plus fines plumes de notre Hexagone, voire la plus connue. La richesse lyrique hugolienne termina la poésie de "Lux", extraction du Recueil des poèmes pathétiques "Les châtiments",  en déclamant "Ô République universelle, Tu n'es encor que l'étincelleDemain tu seras le soleil."

 

La monarchie, il faut bien l'admettre, est en contradiction formelle avec l´article premier et l´article vingt-et-unième de la déclaration des droits de l´homme. L'article premier dit "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité", mais le roi de par sa position, se place au dessus de la société, il a, par sa naissance, plus de droit et de dignité que le peuple.

L´article vingt-et-unième dit :

   - 1. Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l´intermédiaire de représentants librement choisis.

   - 2. Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d´égalité, aux fonctions publiques de son pays.

   - 3. La volonté du peuple est le fondement de l´autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s'exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote.

 

Ces principes sont, manifestement, très beaux mais totalement incompatibles avec la monarchie qu'elle soit constitutionnelle, a fortiori de droit divin, et bien discutables, si on promeut une fausse monarchie "jupitérienne".

 



05/10/2017
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