Fongauffier a renoué avec le pain artisanal.
Le boulanger, dans la vie d'un village, a toujours été un des personnages centraux de la vie rurale. Le boulanger, terminologie française, reprend le rôle du fournier qui, pendant des siècles, fut celui qui pétrissait, dans les terres occitanes. Sa gestuelle a été mise en valeur, pour les cinéphiles, en 1938, par Pagnol, avec les images de Raimu, alias Aimable Castanier, devant son pétrin qui devint rapidement dramatique. Qui a oublié l'inoubliable réplique anthologique "Je suis dans le pétrin, un pétrin qui ne pétrit plus..."! Le gros bourg du Castelet avait servi de scène pour le film.
En 1952, c'est dans le village imaginaire de Valorgue, Mimet en sera le décor, que Fernandel, alias Félicien Hébrard, le boulanger va pétrir, mais pour ses seuls "partisans", dans un film d'Henri Verneuil plutôt... cocasse.
À Fongauffier, le 16 décembre, la subreptice fermeture commerciale de la boulangerie n'avait rien de drôle, ni de comique, mais ouvrit une actualité locale brutale, tant pour le personnel de cette entreprise que pour la fidèle clientèle qui s'est trouvée confrontée à l'huis clos de ce commerce.
Depuis, la corporation des boulangers s'est organisée pour que la population puisse trouver le pain quotidien. Le boulanger de Belvès a renforcé sa capacité de production, une vaillante boulangère de Castillonnès est venue, dès l'aurore, apporter dans un point de vente provisoire, son pain et ses pâtisseries. La population s'est adaptée à cette "rupture" inopinée et troublante.
Jean-Bernard Lalue, maire de Monplaisant, et Olivier Merlhiot, maire de Sagelat, ont examiné plusieurs pistes pour que les "Nauzéens" puissent, rapidement, retrouver du pain dans des conditions normales.
Depuis hier, 13 mars, un point de vente boulanger a été ouvert à Fongauffier dans l'immeuble communal qui fut "l'hôtel particulier des Lafon de Fongauffier" aux siècles précédents.
Pour ce faire, il a fallu transformer le rez-de-chaussée de l'immeuble qui est, en partie, passé du statut de chambres louées par l'auberge à celui de boutique du pain. Précisons que, par ailleurs, un point d'arrêt minute, devant la boutique, a été aménagé.
Saluons la venue de l'artisan de "La boulangerie de l'Abbaye" de Cadouin. Pascaline et Patrick Bergey, les artisans de La Pétrie, ont partiellement délocalisé leur production. Marie, la vendeuse, a pris place derrière le comptoir.
Pour la toute petite histoire, en venant de Cadouin à Fongauffier, la boulangerie change de site mais reste dans deux villages qui, tous les deux, furent de hauts lieux abbatiaux.
Patrick et Marie devant l'entrée.
Derrière le comptoir.
Ici, on pourra acheter le journal et, aussi, prendre un petit café.
Bon courage et bienvenue en terre "nauzéenne" !
Photos Pierre Fabre.
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