Une croisade de sauvegarde des bijoux ferroviaires
Sautons du Dauphiné au Périgord
Quelles similitudes ?
La ligne, dite des Alpes, reliant Grenoble à Gap et la ligne Périgueux-Agen partagent quelques similitudes. Elles s'inscrivent plutôt en marge des axes ferroviaires majeurs et, aujourd'hui, apparaissent comme des segments collatéraux. Si le site de Grenoble paraît bien assuré par le rôle important qu'il occupe dans les Alpes, tant au niveau régional avec un axe incontournable au regard du lien qui unit la métropole du Dauphiné à Lyon, qu'au niveau national avec la capitale, la pertinence de la pénétration alpine vers Gap et Briançon, dans un système libéral, est loin d'être assurée, ad vitam æternam.
On peut donc établir un parallèle entre la difficulté de sauvegarder ce sillon ferroviaire à notre ligne Périgueux-Agen. Notre ligne, segment d'un héritage radial de l'axe Paris-Tarbes par Limoges et Auch, tout comme la ligne alpine bien connectée au réseau national par Grenoble, atteint le réseau T.G.V. à Agen.
L'une et l'autre s'étirent sur des longueurs quasi-identiques ; 135 Km pour les Alpes et 152 Km pour la nôtre. L'une et l'autre comptent des pôles de correspondance : Aspres-sur-Buech et Veynes dans les Alpes, Niversac et Le Buisson en Périgord.
À titre anecdotique, on peut noter que l'une et l'autre sont traversées par le 45ème parallèle.
On peut noter que les deux lignes s'inscrivent dans des zones accidentées, ce qui fait qu'elles sont, l'une et l'autre, riches d'ouvrages d'art, parfois spectaculaires mais qui, hélas, coûtent très cher en maintenance.
Dernière similitude, on peut estimer que ces deux lignes épousent, l'une et l'autre, un corridor rural dont le peuplement peut être estimé à 40 000 habitants. Il paraît bien difficile, dans ce contexte, de convaincre au-delà de ces bassins de vie, les décideurs, de se porter au premier chef, en "croisés" défenseurs de ces legs ferroviaires qui ont connu des heures bien plus florissantes.
Le malheur commun à toutes les lignes inévitablement déficitaires, est d'avoir été conçues, il y a bien longtemps, dans les avancées de l'Étoile Legrand et du Plan Freycinet qui n'étaient pas des schémas économiques mais des concepts politiques à une époque où le D/R (schéma dépenses sur recettes) n'était pas le premier souci des décideurs d'ouverture de ligne. Aujourd'hui, on imagine avec réserve, la soutenance de circulations de T.E.R. qui, manifestement, seront toujours plus que largement déficitaires.
Nos concitoyens, dans leur écrasante majorité, pensent qu'il faut soutenir les lignes secondaires, quasiment toujours déficitaires, mais n'ont pas toujours présent à l'esprit, le bon sens de les emprunter pour se rendre à la ville voisine et ils trouvent toujours une bonne excuse pour privilégier la voiture individuelle.
C'est un problème sociétal qui, pour être résolu, n'est pas moindre…
Pierre Fabre
Jeudi 30 avril à 22h55 sur France 3
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Ci-dessous, l'ancienne demeure de Visigoths de Pech Gaudou dans son écrin sylvestre.
Image © Bruno Marty
Ci-dessous, le magnifique viaduc en courbe de Larzac
Image © Bruno Marty
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