8 mai à Siorac. Volet n° 2, volet final. Inauguration du chemin Roland Andrieux
SIORAC-en-PÉRIGORD
Pour se prémunir de la pluie, elle s'invita sans retenue, l'appareil municipal avait prévu un petit chapiteau. Le personnel municipal, ici en image avec Serge Righi, secrétaire local de l'ANACR, a bien travaillé.
10h55, la cérémonie va commencer dans quelques minutes. Le T.E.R 65835, parfaitement à l'heure, donne le la, pour la découverte du chemin Roland Andrieux. Photo Serge Righi
Paulette Magimel-Sniosek, la pupille de Roland Andrieux, fortement émue. Elle est accompagnée de Christine, sa fille, qui, sur la photo, est à côté de Didier Roques. Photo Serge Righi.
Prises de parole à la gare
Avant de rendre l'hommage mérité à Roland Andrieux, qu'il soit permis de rappeler que cette plaque est scellée à cette place, par la volonté de l'équipe municipale sioracoise et l'accord de Michel Chaminade, manager des gares de la Dordogne. Précédemment, grâce à la fermeté unanime des agents de la gare de Belvès, dont nos regrettés X Carrère, Gabriel Eymet et Roger Ourmières, elle était dans le hall de la gare de Belvès. Ils tinrent à souligner, lors des divers travaux de rénovation de cette salle des pas perdus, il y a plus de 60 ans, que cette stèle se devait de rester à la place d'honneur, là, dans cette salle d'accueil. La gare de Belvès étant, hélas, désormais un bâtiment clos, il fallait trouver un site adéquat pour que le souvenir de Roland, Sioracois par sa naissance et par sa vie citoyenne, perdure dans le périmètre ferroviaire.
Avant cette cérémonie, nous avons découvert au P.N 331 la plaque du bucolique chemin Roland Andrieux. Cette sente, parallèle sur 1 100 mètres à la voie de chemin de fer, ne pouvait être mieux nommée ; car, primo, elle épouse le patrimoine ferroviaire et, secundo, elle domine La Tute, lieu natal de Roland.
Pendant les lectures. Mathéo, autre graine de passeur de mémoire, à côté du maire. Photo © Mairie de Siorac-en-Périgord, opérateur Laurent Chevrier
Roland Andrieux naquit à
Il fut pupille de la nation, à l'âge de 6 ans. Son père, Adrien, invalide de
Roland fut un élève studieux qui fit honneur à sa famille et à l'École de la République.
Il fit une trop courte carrière au chemin de fer. Il commença à l'époque du P.O. et il vit naître, le 1er janvier 1938,
Les qualités de Roland et son brillant cursus scolaire ont contribué à ce qu'il devienne un très jeune piqueur, affecté au district de Belvès.
Dans les chemins de fer, le piqueur est un agent technique qui a pour tâche de seconder le conducteur de travaux, de surveiller les équipes d'ouvriers et la bonne marche des chantiers.
À son époque, la hiérarchie avait une résonance bien différente de celle de notre temps. Les agents de maîtrise, parfois craints, étaient reconnus, respectés et considérés, tant par leurs supérieurs que par leurs équipiers.
Post-mortem, ne doutons pas un seul instant, des qualités humaines de Roland. Il fut un maillon d'exception dans une famille largement défaite par les vicissitudes d'une époque qui lui fut bien douloureuse. Paulette, sa nièce, orpheline, qu'il choya et éclaira dans sa jeune vie, en est l'illustration. Il serait surprenant que les qualités de Roland n'aient pas été reconnues par ses collègues. Si l'on était amené à en douter, la pathétique lettre que sa mère reçut de ses camarades de stalag, pourrait en témoigner.
C'est bien loin de La Tute, le 17/12/1941 au Stalag II E, à Schwerin, capitale du land de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale que Roland rendra son dernier souffle.
Le temps m'étant mesuré, je serai très bref sur l'histoire du 24ème R.I où servit Roland. C'est une longue et riche histoire qui commença sous l'ancien Régime, en 1656, pour se clore le 13 juin 1997.
Roland a donc servi dans ce 24ème R.I, qui, à la mobilisation de 1914, mit sur pied son régiment de réserve, le 224e Régiment d'Infanterie. Ce régiment a été dissous le 13 juin 1997. Cette unité, qui s'était illustrée dans l'armée de Turenne, se couvrit de gloire en 1792 à
Le 24ème portait la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918. Les toponymes évocateurs de Valmy et de l'Aisne figurent dans le listage fourni de son drapeau.
Bourvil et Roland se sont-ils croisés ?
Pour la petite histoire, en 1937, André Robert Raimbourg, dit Bourvil, devança l'appel et s'y engagea comme trompette.
De 1938 à 1940, ce régiment est placé sous le commandement du colonel Gabriel Sausse.
Comme tous les régiments de la Grande Guerre, le 24ème avait cruellement souffert pendant ce conflit. Lors de la seconde guerre mondiale, il résista héroïquement face aux envahisseurs. Défaits par la charge du nombre, ces héros du 24ème ont reçu le plus bel hommage de leur courage. Le colonel Sausse entendra son homologue allemand lui dire : "Je vous félicite de la magnifique résistance de votre régiment, ce fut très dur pour nous".
Les textes des allocutions de Didier Roques et de Benjamin Delrieux, en attente, ne sont pas encore parvenus au blog. Naturellement, ils seront ajoutés dès réception.
Autre temps fort d'émotion pour Paulette.
Photo © Mairie de Siorac-en-Périgord, opérateur Laurent Chevrier
Mathéo et Louna découvrent la plaque.
Photo © Mairie de Siorac-en-Périgord, opérateur Laurent Chevrier
C'est fait.
Photo © Mairie de Siorac-en-Périgord, opérateur Laurent Chevrier
Après bien plus d'un demi-siècle dans le hall de la gare de Belvès, la plaque de Roland, désormais, en place sur la façade de la gare de Siorac. On notera l'orthographie imparfaite du patronyme. Le x d'Andrieux a été omis lors de la gravure de la plaque.
Photo © Mairie de Siorac-en-Périgord, opérateur Laurent Chevrier
Paulette Magimel-Sniosek et ses enfants, Jean-Paul et Christine, se disent très touchés par le devoir de mémoire qui honora Roland Andrieux. Ce devoir fut porté non seulement par le conseil municipal et son maire Didier Roques, mais aussi par tous les adeptes du souvenir de nos victimes des tragédies guerrières. Ils remercient chaleureusement les élus qui ont voulu promouvoir cette sente Roland Andrieux. Ils savent gré, aussi, à celles et ceux, de tous horizons, qui ont pu s'associer directement ou par pensée, le 8 mai, à cette manifestation. Ils ont une attention particulière pour Paul-Marie Chaumel, le coordonnateur des travaux, le personnel municipal, Jean-Paul-Chaumel, vice président de la FOPAC, le porte-drapeau Bernard Flaud et son homologue sagelacois Jacques Prunière, bien sollicités ce jour-là, Serge Righi, secrétaire local de l'ANACR et l'adjudante-chef Francine Destrel représentant la gendarmerie nationale. Leurs remerciements vont aussi à Bernard Malhache, pour la presse quotidienne régionale, aux dirigeants de la SNCF, Michel Chaminade, manager des gares de la Dordogne et son homologue agenais Bertrand Ehrengardt, qui ont favorisé l'implant de la plaque, sans oublier les deux jeunes agents qui ont bien voulu honorer la cérémonie du 8 mai. |
Une petite contrariété. Le chemin Roland Andrieux n'a pas été fauché comme il l'est d'habitude. Un petit problème de stabilité de l'assiette, en cours d'aboutissement, a fait que pour des raisons de sécurité, pendant quelques jours, le tracteur ne peut pas passer. Attendons donc la fin du mois pour profiter pleinement de ce chemin.
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