Vie de l'A.N.A.C.R
PAYS de BELVÈS et VAL-de-NAUZE
Lecture de Manon Desplain, pour le bureau local de l'A.N.A.C.R.
Manon est petite-fille de résistant. |
Monsieur le Sous-préfet,
Mesdames, Messieurs les élus,
Amis adeptes du devoir de mémoire,
L'ANACR m'a confié, pour cette journée nationale de la Résistance, la responsabilité et l'honneur de situer pourquoi nous sommes réunis, aujourd'hui, autour de ce mémorial. En qualité de petite-fille de résistant, francilienne par ma naissance mais riche des lignages alsacien et périgourdin de mes racines maternelles, je mesure, probablement plus que certains, combien notre culture, à cause d'un immonde persécuteur, a su réunir dans les turbulences d'une époque bien tourmentée, des matrices ô combien différentes mais merveilleusement assembleuses. Merci Mamie et Papy.
Aujourd'hui, 27 mai, nous revenons sur la fondation du Conseil national de la Résistance qui, il y a aujourd'hui 75 ans, dans le sillage de Jean Moulin, a conçu, en pleine guerre, les pistes de retrouvailles équilibrées avec un monde pacifié rétablissant les marques de la reconstruction dans la démocratie et l'équité.
Comme chaque année, ici, on se recueille en souvenir des partisans qui ont donné leur jeune vie, que ce soit dans ce Val de Nauze ou ailleurs, notamment au barrage de Tuilières, pour qu'ils ne sombrent pas dans la banalité de l'oubli. Ils étaient espagnols, tchèques, italiens, polonais ou français… peu leur importait ! Ils étaient ouvriers agricoles, tâcherons de la mine, artisan ou instituteur. Marie Praderie, il y a quelques années, au mémorial de Vaurez, rappelait avec justesse leur idéal, en citant la métaphorique poésie d'Aragon, La Rose et le réséda.
"Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats".
Tous œuvraient pour rétablir la liberté.
Il y a deux ans, ce lieu de mémoire pouvait s'enorgueillir de donner le nom de l'allée Joséphine Baker à la promenade qui le borde. Ainsi, cet odonyme salue les artistes entrés en Résistance et, aussi, il pointe un nom hors du commun. L'an dernier, notre bassin de vie se rappelait que de courageux gendarmes, au péril de leur vie, ont aidé la Résistance et l'oppidum belvésois honorait le populaire maréchal des logis chef Paulin Dubeau.
La Résistance, certes, fut souvent un affrontement par les armes. Il existe bien d'autres attitudes qui ont accompagné la Résistance. Les religieuses et les militants catholiques qui ont hébergé les Israélites ont, faut-il le préciser, droit à toute l'admiration et la reconnaissance du monde résistant. Les fonctionnaires qui s'exposaient en brouillant les pistes ou en se soustrayant aux missions vassales, étaient d'ardents résistants de l'ombre.
Ici, à plusieurs reprises, a été rappelé le sens du mot résistance qui, étymologiquement, nous vient du latin "resisterer", soit se tenir en faisant face.
L'inscription occitane "resister" gravée sur la margelle du puits de la prison dans la Tour de Constance, à Aigues-Mortes, symbolise la rébellion protestante cévenole. Là-bas, Marie Durand, captive pendant 38 ans, a démontré ce que résister veut dire ! Elle fut libérée en 1768.
Sans prendre trop de liberté avec la sémantique, je dirais volontiers que résister, c'est avant tout -et surtout- faire face quand la force prime ou voudrait primer sur le droit. Les étudiants munichois de "La Rose Blanche", au moins autant que tout autre groupe de résistance, méritent bien d'être de cette sublime cause qui coûta la vie à plusieurs d'entre eux. Le prince inca Atahalpa, Géronimo, Ghandi, Ben Bella, Mandela sont dans l'histoire, à des titres bien divers, d'authentiques résistants.
Cette année, nous tenons à ce que nos valeureux sapeurs-pompiers aient la juste part de notre reconnaissance. Localement, notre corps de sapeurs-pompiers se constitua, peu après la Libération, sous la houlette d'André Sartran avec un noyau de résistants et aussi de prisonniers revenus de captivité.
S'il est un corps de métier qui peut être associé à cette noble terminologie de résistance, c'est bien celui de nos valeureux sapeurs-pompiers dont la devise est, ne l'oublions pas, "Sauver ou périr". Les sapeurs-pompiers de tous les pays honorent l'humanité entière et le plus bel exemple nous vient d'outre-Atlantique.
Il n'est probablement pas inutile de rappeler que 343 pompiers de New York ont laissé leur vie, le 11 septembre 2001, en résistant face à la barbarie, à la haine stupide et à l'intolérance, pour se porter au secours de leurs concitoyens lors de cette horrible tragédie.
Oui, les sapeurs-pompiers de tous les pays sont les soldats les plus altruistes qu'il soit. Ils sont les soldats de la paix et, hélas, leur mission de tous les dangers n'est pas toujours facile ni facilitée.
Nos sapeurs-pompiers, en mission pacifique, honorent par leur présence protocolaire, les manifestations du devoir de mémoire. Qu'ils en soient chaleureusement remerciés.
Tout à l'heure, pour ouvrir le cortège, c'est Mathilde, une jeune porte-drapeau de ma génération* qui, aux côtés du doyen Clavière, incarna la jeunesse et la féminité dans cette manifestation. Cette présence juvénile renforce celle des jeunes sapeurs-pompiers qui, eux aussi, affirment le rôle qui leur est inculqué par leurs aînés, les capitaines Michel Dumas et Guy Ferber.
La Résistance, affaire d'hommes, est illustrée par des profils d'exception, tels ceux de Guy Ducolonné, né près d'ici à Monsempron, Jean Zay, ou Pierre Brossolette. Leur dessein n'aurait jamais abouti s'il n'y avait eu une parfaite osmose avec la Résistance féminine. Celle-ci s'affirma d'une excellente manière avec les noms de Danielle Casanova, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Lucie Aubrac ou Geneviève de Gaulle-Anthonioz, patronymes qui ne sont pas prêts d'être oubliés.
D'aucuns, stupidement, peuvent être enclins à dire que le devoir de mémoire les indiffère. Puissent-ils ne jamais avoir à regretter cette insouciance quand on voit que le nationalisme, loin de s'éclipser, cherche par tous les moyens à revenir et à s'affirmer avec ses hideuses et ineptes détestations primaires,!
* Le texte lu par Manon fut élaboré en amont de la cérémonie. Mathilde, annoncée, à la dernière minute, a fait savoir qu'elle ne pouvait venir.
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Sylvie Borie, amie de la Résistance, a lu le texte national de l'A.N.A.C.R. |
MESSAGE POUR LA JOURNEE NATIONALE DE LA RESISTANCE 2017
Il y a 74 ans, le 27 mai 1943, au cœur de Paris occupé depuis près de trois ans, quadrillé par l’armée nazie, avec le concours des forces de répression du régime collaborateur que présidait Pétain, se réunissaient, 48 rue du Four, les représentants de huit grands mouvements de Résistance, de six partis politiques résistants, ainsi que des deux centrales syndicales clandestines. Ils entouraient Jean Moulin, ce préfet d’Eure-et-Loir qui avait tenté, le 17 juin 1940, de se suicider pour ne pas risquer de céder à l’occupant qui lui enjoignait d’accuser faussement des soldats sénégalais de l’armée française du meurtre de civils et qui, révoqué par l’administration pétainiste, était entré en résistance dès novembre 1940 et, depuis lors, s’était consacré au rassemblement de toutes les forces de la Résistance.
Cette réunion était un moment historique : à son issue, sous la présidence de Jean Moulin, nait le Conseil National de la Résistance, le CNR. L’événement est en effet d’une portée considérable : toutes les forces de la Résistance, jusque-là dispersées, vont être désormais coordonnées. Cela ouvre la voie à l’unification, au sein des FFI, des différentes structures militaires de la Résistance et cela conduit l’élaboration, puis à la publication, dix mois plus tard, en mars 1944, du Programme du Conseil National de la Résistance.
Evénement de portée considérable puisque, lors de sa réunion constitutive, le CNR, en se plaçant sous l’autorité du Comité National Français, présidé par le Général de Gaulle, permet aussi au chef de la France Libre (« j’en fus à l’instant plus fort » dit-il) de s’affirmer, face à Giraud – porteur d’un pétainisme sans Pétain, non sans audience auprès des Anglo-américains – comme étant le seul représentant de l’ensemble de la France Combattante, tant en lutte de Résistance sur le sol national occupé que combattant sur tous les théâtres d’opération d’Europe, d’Afrique, d’Asie et du Pacifique, où s’illustrent aux côtés des Alliés les Français libres.
Patriotisme, humanisme, idéaux démocratiques et aspiration à une société solidaire, à un monde juste et en paix, furent les valeurs qui motivèrent l’engagement des Résistantes et des Résistants dans le combat contre l’occupant nazi et le régime pétainiste, complice de ses crimes ; combat convergeant avec celui des Français Libres et prenant sa place dans la lutte des peuples et des forces alliées, contre la barbarie génocidaire et liberticide.
Ce sont les valeurs inspiratrices du Programme du Conseil National de la Résistance qui dessine les contours d’une France rénovée après sa libération, d’une France démocratique sur les plans politique, économique et social, d’une France solidaire. Ce programme, par la mise en place, à la Libération, par le Gouvernement présidé par le Général de Gaulle, de nombre des mesures qu’il préconise, permet de redresser économiquement la France, d’affirmer son indépendance nationale, d’approfondir sa vie démocratique. Il permet également des avancées qui, encore aujourd’hui – malgré des remises en cause accentuées ces dernières années – forment le socle de notre protection sociale.
Soixante-quatorze ans après la victoire, le 8 mai 1945, des peuples et des armées alliées sur la barbarie du nazisme et des fascismes, le monde contemporain connaît, hélas, toujours la guerre, l’oppression, le racisme, les discriminations et épurations ethniques, les persécutions religieuses, le sous-développement social et culturel de populations entières, les actes de terrorisme barbare, tels ceux qui, après et avec d’autres pays, ont frappé la France en 2015, 2016 et en ce début 2017, autant de fléaux contre lesquels il faut se dresser sans faillir.
Les héritiers des idéologies criminelles vaincues en 1945 relèvent la tête, paradent dans les rues, font l’apologie publique de ceux qui se firent les acteurs ou complices des crimes fascistes et nazis, et – pire – retrouvent une audience qui va croissante à la faveur des crises que connaissent nos sociétés et le monde : en Europe orientale et centrale, en Europe tant du Nord que de l’Ouest. En Grèce, un parti ouvertement néonazi est entré au parlement...
Dans notre pays, la xénophobie et les discours faisant des immigrés, des réfugiés fuyant les persécutions, les guerres, la pauvreté, la famine, les responsables de maux que connaît notre société – tels le chômage ou l’insécurité – ne sont plus la seule marque de l’extrême-droite, mais ont contaminé, hélas, nombre de discours.
Dans ce contexte, les valeurs humanistes, démocratiques et patriotiques pour lesquelles luttèrent les Résistants et que symbolisent les figures emblématiques de Jean Moulin et du Général de Gaulle, cette aspiration à une France et à un monde meilleurs, plus justes et solidaires dont ils furent porteurs – et qu’à exprimé le Programme du Conseil National de la Résistance – restent plus que jamais d’actualité.
Pour assurer leur nécessaire transmission aux jeunes générations, pour répondre à leur besoin de connaissance, de repères et de mémoire, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance, l’ANACR, avec nombre d’autres Associations d’anciens Résistants, d’anciens Déportés et du Monde Combattant, dont l’Union Française des Associations de Combattants, l’UFAC qui rassemble les principales d’entre elles, a demandé l’instauration d’une Journée Nationale de la Résistance le 27 mai, moment privilégié du passage de cette mémoire aux générations contemporaines, en même temps que d’hommage à la place de la Résistance dans l’histoire de notre pays, d’hommage aux Résistantes et Résistants qui ont lutté et trop souvent sont tombés pour sa liberté dans la France occupée et les camps de la mort. Depuis le 19 juillet 2013, par une loi promulguée par François Hollande, Président de la République, cette Journée Nationale de la Résistance, célébrée le 27 mai, est inscrite désormais dans le calendrier mémoriel officiel de la Nation.
Rappeler, chaque 27 mai, plus particulièrement dans les établissements scolaires, les valeurs humanistes, démocratiques et patriotiques qui inspirèrent le combat de la Résistance s’inscrit non seulement dans le devoir de mémoire à l’égard de ceux qui ont combattu, et souvent sont tombés pour la Liberté, mais aussi répond au besoin de mémoire des jeunes générations.
S’adressant le 8 mai 2015, à l’Elysée, en présence du Président de la République, aux lauréats nationaux du Concours National de la Résistance et de la Déportation, Louis Cortot, Compagnon de la Libération, Président de l’ANACR, arraché depuis peu à notre affection, leur délivrait ce message :
« Réfléchissez, n’acceptez pas les injustices, agissez. Pas parce que vous êtes sûr de réussir, mais parce que c’est juste : c’est cela avoir un idéal.
Restez toujours vigilants. Intéressez-vous à ce qui se passe en France, en Europe, dans le monde. Tout vous concerne.
Défendez vos droits, mais ayez aussi conscience de vos devoirs.
Vous pouvez le faire. J’ai confiance en la jeunesse.»
C’est cela l’esprit de la Résistance.
La Présidence de l’ANACR
Cécile ROL-TANGUY
Henriette DUBOIS
Pierre MARTIN
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Camille Pouzargue a fait l'appel des partisans. |
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Benjamin Delrieux a pris la parole pour le conseil régional et pour le conseil départemental. |
Le texte est non parvenu.
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Prise de parole, pour l'ensemble des maires présents, d'Henri Bouchard, maire de Castel & Bézenac.
Henri a ainsi rendu un hommage personnel au castellois Georges Fabre. Il souligna que Georges était déjà père d'une fille, Denise, dite Marie-Louise. Sa cadette, Georgette, n'a hélas pas connu son géniteur mort pour la liberté. Georges est tombé lors de l'assassinat diabolique ourdi par la fureur des vassaux du Reich. |
Monsieur le Sous-Préfet,
Chers collègues élus,
Amis et adeptes du devoir de mémoire,
Amis sapeurs-pompiers,
Mesdames, Messieurs,
Nous voici, aujourd'hui, pour la "Journée nationale de la Résistance", réunis pour la septième fois, au pied de ce mémorial qui rappelle des épisodes douloureux des valeureux partisans de notre bassin de vie.
C'est pour ce 75ème anniversaire de la Fondation du Comité national de la Résistance, un grand honneur qui m'échoit, au titre de Maire de Castels & Bézenac, de remémorer que des preux, de sensibilité ô combien différentes, en prenant des risques énormes, osaient dresser l'esquisse d'une société bâtie sur les bases d'une reconquête de la liberté et de la justice indispensable à rétablir l'harmonie d'une vie paisible après le violent traumatisme de l'hystérie insufflée par les dictateurs de ce siècle chargé d'une histoire bien trop tumultueuse.
Ce jour du 27 mai, au niveau de la résonance, peut, dans l'évènementiel, prendre place quasiment à égalité avec notre grande Révolution. Ce jour-là, dans Paris occupé, autour de Jean Moulin, des rebelles au pouvoir du maréchal félon, édictaient un audacieux programme. Je ne prendrai que quelques clés dans les riches strates de ce plan. Je citerai, au niveau sociétal, l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie. Au niveau économique, je relève le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail et le rajustement important des salaires, avec la garantie d’un niveau de salaire et de traitement, qui assure à chaque travailleur et à sa famille, la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine. Ces ambitions tracées dans un pays occupé par les barbares nazis, relevaient pratiquement d'un rêve, d'une aspiration… toujours d'actualité.
Manon, avant moi, du haut de ses 20 ans, nous a dit combien le devoir de mémoire est, pour toutes les générations, un acte fondamental à pérenniser.
Nous sommes au piédroit d'un mégalithe où figurent onze noms que, par devoir de mémoire, nous nous devons de ne point ranger dans le regrettable grand livre de l'oubli. La fibre libertaire leur était commune ; qu'ils aient été ouvriers agricoles, travailleurs soumis au dur labeur de la mine, artisan, ou instituteur ! Qu'il soit permis au maire de Castels d'avoir à saluer, parmi eux, la mémoire de Georges Fabre, un cheminot castellois, pris dans la traverse cypriote, clamant prématurément avec fougue un peu trop son ardeur à la Libération !
Les élus de la rive droite de la Dordogne tiennent à rendre hommage à ces partisans. L'an dernier, mon ami Michel Rafalovic l'a fait avant moi. Implicitement, son intervention sertissait le souvenir du Couxois Maurice Desplat. Mes collègues, élus de la rive gauche, ont su, avant nous, retracer le sacrifice des leurs. Nous sommes tous associés dans cette obligation commune. Puissions-nous ne jamais l'oublier !
La thématique locale de cette journée de la Résistance met en relief le rôle de nos sapeurs-pompiers qui, naturellement, par le noble itinéraire qui est le leur, ont spontanément dans leur jeunesse, avant de fonder leur salutaire cordon des soldats du feu, pour une large majorité, trouvé le chemin de la fronde à cette société insupportable. Je me réjouis que les sapeurs cypriotes aient une présence symbolique dans ce cortège. Associons au civisme des résistants, celui des anciens prisonniers qui, spontanément, ont appuyé ce pacifique corps des vigiles de la sécurité de leurs concitoyens.
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Prise de parole de Jacqueline Dubois, députée de la 4ème circonscription de la Dordogne.
Pour la parlementaire, c'est sa première intervention du 27 mai, Journée nationale de la Résistance.
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Monsieur le Sous-préfet,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs qui êtes venus pour perpétuer le nécessaire devoir de mémoire,
Cette 5e Journée Nationale de la Résistance nous rassemble aujourd’hui et c’est aussi le moment où nous commémorerons le 75e anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance.
Il y a exactement 75 ans, le 27 mai 1943, dans Paris, Capitale occupée depuis près de trois ans et quadrillée par l’armée nazie, se réunissaient les représentants de huit grands mouvements de Résistance, de six partis politiques résistants ainsi que des deux centrales syndicales clandestines. L’initiateur de cette rencontre était Jean Moulin.
Les participants à ce rendez-vous clandestin n’en avaient probablement pas conscience, mais ils allaient changer le destin de la France avec des conséquences qui font parties de notre quotidien aujourd’hui encore. En effet, la création du Conseil national de la Résistance, va permettre de coordonner toutes les forces encore debout de la Résistance, des forces jusqu’alors dispersées. Elle va également conduire à l’élaboration, quelques mois plus tard, du Programme du Conseil national de la Résistance dont les valeurs de Patriotisme et d’humanisme, dont les idéaux démocratiques et l’aspiration à une société solidaire, ont dessiné les contours de ce que sera la France après la libération.
Evoquer la Résistance, c’est évoquer les hommes et les femmes qui l’ont incarnée : Jean Moulin bien sûr, ou encore Pierre Brossolette et Jean ZAY… entrés il y a 3 ans au Panthéon. La Résistance était aussi la Cause des femmes. Et je veux à mon tour, souligner et rendre hommage au courage et la force de caractère exceptionnels des Résistantes françaises, en citant les grands noms dont nous devons nous souvenir Danielle Casanova, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Lucie Aubrac ou encore Germaine Tillon et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, elles-aussi au Panthéon.
En Dordogne aussi, ici aussi à Belvès et à Sagelat, nous nous souvenons que des femmes se sont levées pour combattre et ont contribué à changer le cours de l’Histoire.
Enfin à mon tour, je saluerai l’engagement du corps des Sapeurs-pompiers, à l’honneur cette année, dont nombre de fondateurs étaient issus de la Résistance. Je remercie sincèrement les hommes et les femmes de plus en plus nombreuses, soldats du feu, qui courageusement se mettent au service de leurs concitoyens.
Aujourd’hui, Manon, tu as 20 ans. Tu as lu ce beau texte, je sais qu’il n’est pas facile de s’imaginer cette époque, elle n’est pourtant pas si lointaine, où pour tous, et donc pour ceux qui avaient 20 ans, chaque jour était un jour fait de choix essentiels, pour les valeurs fondamentales, pour la Liberté : agir, Combattre, Résister… C’était il y a 75 ans.
C’est pourquoi je souhaite aujourd’hui évoquer la philosophe Simone Weil décédée il y a 75 ans en Angleterre. Luttant pour la justice et tout entière tendue contre les Nazis, elle avait mis ses compétences au service de la France Libre, avait imaginé la création d’un conseil supérieur de la rébellion, et au côté du général De Gaulle œuvrait à l’organisation de la riposte pour la victoire de son pays. La philosophe Simone Weil, qui de Londres aspirait tant à rejoindre la France pour combattre, pensait qu’à la force barbare des Nazis il fallait oser opposer les qualités, le dévouement et l’abnégation que l’on trouve souvent chez les femmes.
Au moment où dans de nombreux endroits en Europe, s’exprime la tentation du repli et peut-être de l’oubli de cette si sombre époque, évoquer les noms des Résistantes et des Résistants permet de rappeler ces valeurs de la Résistance et la force de l’engagement de nos aînés. Les leçons qu’ils nous ont transmises sont encore d’actualité, pour continuer à œuvrer pour la paix en Europe et faire vivre les liens entre les peuples.
« Les Nazis disait Simone Weil, ont l’héroïsme de la brutalité ; et ils le poussent jusqu’à l’extrême limite que le courage peut atteindre. Nous pouvons et devons montrer que nous avons une qualité de courage différente et plus rare. Notre courage procède d’une tout autre inspiration » au service de la justice, de la liberté et de la fraternité. Que cet esprit, l’esprit de la Résistance nous anime !
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Le carré des familles.
In fine, Sébastien Lepetit, sous-préfet, conformément à la tradition républicaine, est intervenu en lisant le message ministériel.
Toutes les photos, ci-dessus, sont © Bruno Marty
La réunion du bureau de l'ANACR aura lieu ce mercredi 13 juin, à 10 h, à la mairie-annexe de Monplaisant. |
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