Une reconnaissance bien tardive
Je voudrais, une fois n'est pas coutume, souligner deux points où je me trouve en parfait accord avec le pouvoir jupitérien de notre temps.
Oui, il aura fallu attendre 61 ans, presque la durée d'une vie, pour qu'enfin un président de la République reconnaisse la responsabilité de la France dans la mort de Maurice Audin. Nos présidents, comme tous les êtres humains, ont leurs qualités et leurs défauts. Depuis que la Vème République, voulue à ses fins par un homme d'exception, est le régime de notre pays, tous nos présidents, y compris celui qui dans sa jeunesse signa l'appel de Stockholm sur la non-prolifération des armes nucléaires, sauf erreur grossière, cultivent, avec constance, l'anticommunisme viscéral qui les unit. Il ne fallait pas s'attendre à ce que le récipiendaire n° 2 202 de la Francisque de Pétain, aille dans le sens de la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la mort, après torture, de ce mathématicien, militant pour l'indépendance de l'Algérie, que fut Maurice Audin, oublié par l'histoire. Les alter-ego de notre président ont tous "brillé" dans cette non-reconnaissance. C'est, donc, à mon sens, une reconnaissance, tardive certes, mais une reconnaissance qu'il faut saluer tout comme, toujours à mon humble sens, il me semblait positif que le nom de Guy Moquet soit, il y a une dizaine d'années, mis en avant par un président qui ne passait pas du tout, doux euphémisme, pour un pro-communiste. S'il y avait un piège de récupération, à l'époque, je n'ai pas su le percevoir !
La disparition du brillant mathématicien implicitement honoré, "fait divers" aussi atroce que sordide, apparentable aux affreuses méthodes de la Gestapo, déshonore ses commettants. Il serait, néanmoins, parfaitement stupide et injuste de banaliser l'armée dans son ensemble, dans cette atrocité. En reconnaissant cette faute impardonnable, Emmanuel Macron a, symboliquement, sur un douloureux sujet historique, fait bouger les lignes de la reconnaissance de l'anticolonialisme, noble et respectable valeur humaniste, s'il en est.
Autre point, dans un domaine tout à fait différent, qui, toujours à mon sens, me semble positif, c'est la limitation de vitesse à 80 Km/h. Les résultats, a priori, semblent démontrer que là, on évolue bien. Ce n'est cependant pas toujours évident de surveiller son tachymètre sur de belles portions où la limitation ressemble plus à un effet pervers qu'à un paramètre sécuritaire mais nous avons besoin de règles.
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