Si Montaigne m'était conté.
DOMME
De gauche à droite : Romain Bondonneau, président de l'Association Périgord-Patrimoines, J-Claude Cassagnole, maire de Domme, président de la communauté de communes et Thierry Keller, président de l'Office de la culture de Domme.
Photo © Bruno Marty
Armoiries de Montaigne.
|
Ce lundi 2 décembre, la salle de la Rode à Domme était comble. Il a fallu rajouter une trentaine de chaises. On comptait donc, là, 180 personnes venues admirer sur grand écran, le spectacle féerique qu'offre notre fleuve, de la Barre de Domme, certainement, mais aussi de Beynac, Marqueyssac, Castelnaud et, aussi, à même de son lit où s'écoulent des ondes transparentes qui, à la saison, autorisent la baignade. Ces 26 minutes sur grand écran [ vous pouvez les retrouver en cliquant sur https://www.youtube.com/watch?v=mtWyMjyUb_o ] composaient le préambule de l'animation culturelle qui amena Romain Bondonneau, professeur d'histoire-géographie à faire découvrir ou redécouvrir Montaigne.
Michel Eyquem de Montaigne, seigneur de Montaigne, né le 1533 et mort le 1592 au château de Saint-Michel-de-Montaigne (Dordogne), est selon les traditions universitaires, soit un philosophe, humaniste et moraliste de la Renaissance, soit un écrivain érudit, précurseur et fondateur des « sciences humaines et historiques » en langue française. |
Pour tout le monde, Montaigne est associé à La Boétie, il a survécu une trentaine d'années à ce dernier, et la phrase la plus célèbre "parce que c'était lui, parce que c'était moi" est connue de tous. Elle est devenue le poncif d'une indestructible amitié. D'aucuns voient dans le chemin parcouru par Montaigne, un signe précurseur d'une avancée vers la République. Montaigne était-il agnostique, libre-penseur ou tout simplement un philosophe qui s'interrogeait en explorateur sur la métaphysique ? Bien prétentieuses seraient les personnes affirmant dans la soutenance d'un jugement de valeur, plus de quatre siècles après sa mort, son positionnement exact.
Montaigne, homme de culture, certainement, vient jusqu'à nous avec des axes de réflexion qui n'ont pas pris une ride. Il voyait dans les animaux des êtres vivants, parfois bien supérieurs aux humains. Montaigne, mort seulement un siècle après la redécouverte de l'Amérique par les Occidentaux, avait une humble approche à l'endroit de ces peuples qui subissaient l'outrage du viol des Européens.
"Les Essais de Montaigne", aujourd'hui encore et heureusement, éclairent nos interrogations sur la complexité d'un monde où les coutumes et les traditions, bien souvent dures et cruelles, interpellent. Le philosophe influencé par Socrate, Sénèque, Épicure, Aristote, Cicéron et Platon, sa vie durant, a labouré les esprits et l'on peut dire, eu égard à ses travaux, qu'il nous apparaît passeur d'une grande vertu. Elle s'appelle l'humilité.
Le château de St Michel-de-Montaigne
Image Henri Salomé
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 231 autres membres