Nature. Drôles de locataires.
DRÔLES DE LOCATAIRES
Consécutivement à l’article du 28 avril dernier, notre ami, le photographe Bruno Marty, m’avait signalé la présence d’un groupe de chauves-souris dans sa grange, je saisis donc l’occasion de vous les présenter.
Bien que largement présent en différents lieux d’Aquitaine et de Dordogne, le Petit Rhinolophe n’en est pas moins considéré comme espèce à préoccupation majeure. Elle figure d’ailleurs sur la bien triste liste rouge de France et d’Europe.
En hiver, cette chauve-souris se réfugie dans des lieux tempérés et à taux d’humidité constant. Cette précaution évite ainsi à la fragile membrane alaire fortement vascularisée de se dessécher. Lors de leur léthargie hivernale, les rhinolophes se suspendent bien enveloppés dans leurs ailes pour limiter les pertes de calories. Dans leur sommeil, ils sont alors très vulnérables. Le moindre dérangement provoquerait leur fuite et en consommant une grande partie de leurs réserves de graisse, ils ne pourraient atteindre les beaux jours.
C’est en avril que nous pourrons les observer dans notre proche environnement car ils sont fidèles, d’une année à l’autre, aux lieux d’implantations des colonies estivales. Les femelles regroupées en essaim mettent bas un seul petit, vers la mi-juin (photo de Bruno Marty). Ce dernier sera indépendant, un mois plus tard.
Comme tous les chiroptères (traduction: qui vole avec les mains) les rhinolophes (*) détectent leurs proies par écholocation. Les ultrasons sont envoyés par la bouche et (ou) par le nez. C’est le cas de ces espèces dont les narines ont une forme particulière bien adaptée à l’émission des sons. Le bouclier nasal a la forme d’un fer à cheval, ce qui a valu au Grand Rhinolophe d’être référencé sous le nom scientifique de Rhinolophus ferrumequinum. (Photo Michel Ribette – le vol du Petit Rhinolophe).
À la nuit tombante, ces insatiables insectivores prennent le relais des oiseaux dans la lutte perpétuelle contre les insectes parasites de nos cultures mais aussi des moustiques qui perturbent nos nuits d’été. Un service qui mérite bien toute notre considération et notre attention pour les préserver.
Michel Ribette
(*) Trois espèces peuplent l’Aquitaine où elles sont en régression:
- Le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum)
- le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros)
- le Rhinolophe d’Euryale (Rhinolophus euryale)
Photo © Bruno Marty
A découvrir aussi
- Peiraguda va bientôt être quadragénaire.
- Unis pour lutter contre les frelons asiatiques.
- La Fête des voisins à Ste Foy
⨯
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 231 autres membres