Mettre une effraie dans sa maison
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Michel Ribette, il honore ponctuellement ce blog de ses tribunes nature, aujourd'hui, poursuit son plaidoyer pour ses amies les chouettes effraies. |
Michel Ribette, photo Pierre Fabre |
Mettre une effraie dans sa maison
Si, autrefois, une publicité nous invitait à mettre un tigre dans notre moteur, je vous soumets, aujourd’hui, un peu moins d’exotisme. Je vous invite, aujourd’hui, à mettre une effraie dans votre maison. Action louable pour vous débarrasser des mulots et autres campagnols et souris parasitant jardins et cultures.
La relative facilité d’occupation de nichoirs par les effraies, procure des joies intenses, d’autant plus qu’elles sont fidèles à leur logis, et pour plusieurs générations. Cependant, il me semble opportun d’attirer votre attention sur le fait que l’installation de tels abris ne doit pas se faire au détriment d’autres espèces, parfois plus menacées que ne l’est notre rapace nocturne.
En effet, si une majorité de nichoirs posés dans les clochers, optimise la sauvegarde de cette chouette dont le nom vernaculaire n’est autre qu’effraie des clochers, ils favorisent également sa prédation ou le dérangement, même minime, des colonies de chauves-souris estivant dans les combles des édifices du culte. Il en va de même pour les granges et greniers.
Durant plusieurs années, nombreux furent ceux qui crurent en une cohabitation inoffensive, chouettes et chiroptères se partageant l’espace, les unes nichant dans les clochers, les autres installant leurs colonies de reproduction sous les toits, au-dessus des nefs. Malheureusement, plusieurs observations ont démontré que certaines effraies, à priori qui s’étaient spécialisées, peuvent exercer quelques prélèvements dans ces « garde-manger » de proximité. Il semble donc primordial de procéder à des repérages méthodiques, visant à établir ou à infirmer la présence des chiroptères dans un édifice cultuel, ou les greniers, avant toute installation de nichoir. Les indices de présence de ces petits mammifères insectivores sont facilement identifiables. Sous les colonies, on peut observer sans ambiguïté des taches de guano - par ailleurs, très bon engrais naturel.
A trop vouloir protéger, on peut paradoxalement finir parfois par détruire ; et, même si la prédation de la chouette demeure très faible, sa présence à proximité des chauves-souris, peut provoquer panique et abandon du site par les fragiles colonies de mise-bas et d’estivage.
Les corps de ferme méritent autant l’intérêt que les églises car, sujets aux courants d’air et aux bruits, ils sont moins fréquentés par les chiroptères. De ce fait, l’effraie devrait y être attirée en priorité. Elle y ferait d’ailleurs la joie de l’agriculteur reconnaissant de l’impact de sa prédation sur les mulots et campagnols. Elle y ferait aussi la joie de ses enfants, tant sa fidélité à son site de reproduction est légendaire. J’ai souvent vécu avec beaucoup de satisfaction, cette expérience à double rôle, celui de sauvegarder une espèce et de sensibiliser le grand public qui, des siècles durant, ne fut pas toujours bien intentionné envers la Dame blanche. J’ai souvent installé des caméras dans certains de mes nichoirs afin d’organiser des soirées de « direct live » où je commentais les images visionnées par mes téléspectateurs d’un soir, créant ainsi étonnement et joie des petits comme des grands. Si l’occasion se présente, je mènerai de telles opérations de sensibilisation et vous en ferai part. Mais en attendant, voici les plans d’un nichoir de base car, pour la prise de vues, ce dernier devra répondre à d’autres critères. Mais rien ne vous empêche d’équiper votre nichoir d’une Web-Cam et d’échapper, chaque soir, à la pauvreté intellectuelle des programmes télé.
Le nichoir sera plaqué à une lucarne au ras du sol ou surélevé.
Il peut aussi être suspendu aux poutres ; et, afin d’éviter toute prédation par un chat ou une fouine, disposez sur le trou d’envol, un seau en plastique (1) dont vous aurez scié le fond ou une section d’un très gros tube en PVC (2). Les éventuels prédateurs glisseront dessus.
Mettre une effraie dans sa maison, oui…mais !
Je ne terminerai pas ce plaidoyer sans vous avertir du bruit que peuvent faire les jeunes chouettes lors des nourrissages. Alors, veillez à ce que votre nichoir soit éloigné d’une chambre à coucher afin que votre passion de l’oiseau ne se transforme en rejet.
Restez curieux de Nature, elle est source d’émerveillement et… ne déçoit jamais.
Michel Ribette
pour Terres de Nauze
- mars 2019 –
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Il se pourrait que Terres-de-Nauze ne puisse, pour une courte période, paraître. Notre ami sioracois Quentin, Quentin informatique, devrait pouvoir régler ce petit problème, très rapidement.
Je rappelle que dans un souci d'apaisement, jusqu'au 10 avril, les commentaires sur le contournement de Beynac ne seront plus publiés.
Je précise aux personnes qui voudraient envoyer des articles, ou des supports d'articles, textes et images, mon adresse informatique est
le-coustalet@hotmail.com
En priant les personnes de bien vouloir écarter mes autres adresses. Elles posent, soit un problème de blocage, soit un problème de capacité de réception.
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Vont suivre :
- Capdrot, agglutination lexicographique celte
- Tout comme les Hauts de la Couze et le Valech, le cours supérieur du Dropt, désespérément à sec
- Le vernissage de la galerie de peinture
- Siorac compte une très jolie fontaine bien imparfaitement connue.
- Une troupe bigourdane de théâtre attendue à Sagelat et à Villefranche, viendra vous parler d'une histoire sous l'Occupation. Un comédien de la troupe établit ses racines familiales dans les Hauts de Lémance et dans le bassin de la Nauze.
- Une lettre séculaire
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