Le grand débat : en voilà une idée qui doit transformer le monde !
Le grand débat : en voilà une idée qui doit transformer le monde !
Le pouvoir présidentiel qui, n'est pas encore tout à fait de droit divin, n'est pour l'heure que la concentration de pouvoirs entre les mains d'un seul personnage. Il a lancé une opération de communication intitulée "grand débat".
Quand on repart d'un débat on peut dire comme le disait Péselo, le comédien qui clôture "La meitat pòrc", du majoral Marcel Fournier, Tant ne'n sabi coma ne'n sabiái ce qui, dans l'idiome de Victor Hugo, qui a beaucoup moins de saveur que l'occitan, pourrait se traduire par un "Nous n'avons nullement avancé". En lançant un grand débat le personnage clé de notre pays ne sera-t-il pas tenté, à son terme, comme Sganarelle, expliquant à Géronte les raisons du mal de sa fille, énonçant sentencieusement " Voilà pourquoi votre fille est muette ". L'emprunt d'un verbe abscons sans réel sens, donc incompréhensible, pour nous dire que l'harmonisation sociétale est, malheureusement, hors de portée sera-t-il la porte de sortie de ce semestre de turbulence, nous le saurons sans tarder.
Soyons sérieux. Imaginons que l'on harmonise les salaires c'est-à-dire que l'on écrête les revenus choquants et que l'on répartisse cette manne sur les plus défavorisés chacun aura, peut-être, de quoi aller au restaurant une fois l'an, à condition de ne pas chercher la plus fine table de Gascogne. Peut-on imaginer, de trouver un emploi pour l'écrasante majorité des chômeurs, de maintenir les pôles industriels largement déficitaires, de sauvegarder et de restaurer le patrimoine, de soutenir les dessertes ferroviaires, de maintenir les bureaux de postes de la ruralité profonde, de préserver le monde tabacole en se déclarant favorable à l'éradication de la tabagie, réduire le nombre de députés, supprimer le sénat en défendant les postes d'attachés parlementaires, etc, etc. Peut-on, tout à la fois, supprimer les acquits sociaux arrachés de haute lutte et prôner un régime général égalitaire voilà quelques pistes bien difficiles à mener de pair.
La société libérale est-elle amendable ? C'est possible mais il faut bien convenir qu'en restant dans les clous d'une société campant sur le socle de ce que la langue de coton appelle le libéralisme, en dehors de déplacer quelques virgules, on a du mal à voir ce que nos concitoyens peuvent espérer. Pour calmer les esprits, après avoir écouté les maires, ou tout au moins certains d'entre eux soigneusement triés, et les personnages politiques [tout ce beau monde atteint, dans son écrasante majorité, du syndrome d'Hubris qui représente quelques milliers de personnalités dans un pays de plus de 60 millions de personnes], l'Élysée a lancé le Grand Débat. Les cahiers de doléances de nos ancêtres de 1792 sont devenus lettres mortes et, tout au plus, ont pris rang de superbes pièces de musée. Il va falloir que l'on demande à notre ami Michel Ribette, nouveau président des Musées, s'il peut retrouver ceux de notre bassin de vie pour en faire une exposition. Ils n'ont servi à rien d'autre. Les doléances de ce grand débat ont-elles quelques chances d'avoir une autre fin ? Il serait prématuré de l'affirmer !
À titre anecdotique il faudrait demander à nos sénateurs, actuels et virtuels, ce qu'ils penseraient d'un parlement monocaméral largement élagué, élu à la représentation proportionnelle intégrale, aspiration, a priori, largement partagée par nos concitoyens. Je ne doute pas un instant que cette élite, qui n'aspire qu'à la réduction des dépenses de l'État, ne soit unanime dans cette voie !
Christian Léothier qui a accepté ce débat a répondu aux questionnements de portée locale. Est-ce bien l'objet d'un débat de portée générale ?
Nathalie Garrigue et Gilles Heyraud assuraient le suivi de ce débat.
Les questions diverses ont servi d'introduction.
Une personne, se définissant proche des "gilets jaunes", dans le calme, a pris part à ce débat citoyen. Cet intervenant s'est exprimé sur sa vision de ce mouvement d'interpellation.
Pour répondre favorablement à la demande d'autres personnes, se trouvant du même coté de la table où il était, et pour éviter toute méprise regrettable j'ai retiré cette image.
Photos Pierre Fabre
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