La "promenade" historique de Gilles Heyraud, 100 ans après le Traité de Versailles.
PAYS de BELVÈS
Insolent avant-propos, presque totalement hors sujet.
Si, comme votre humble serviteur, vous n'avez tout juste que l'esquisse d'un embryon de notions historiques de la grande marche de l'humanité et si vous parlez du Traité de Versailles, vous occulterez volontiers celui du 3 septembre 1783. Celui-ci se concrétisa dans la ville où Louis XIV pécha par modestie. Là, au nom des rois Louis XVI et George III et en présence des représentants de l'Espagne, le comte de Vergennes et le comte de Manchester ont signé un traité qui mit fin à la guerre d'Indépendance des Treize Colonies anglaises d'Amérique du Nord. Le matin de ce même jour, Benjamin Franklin et John Jay, représentants des Insurgents américains, ont rencontré à Paris, l'ambassadeur britannique David Hartley, dans sa résidence parisienne, rue Jacob. Ils ont obtenu la reconnaissance par l'Angleterre, de l'indépendance des États-Unis d'Amérique. Pour revenir, non à nos moutons mais à ces fragiles traités, le Traité de Versailles, pour la mémoire collective, est, au premier chef, celui qui fut signé le 28 juin 1919 entre l'Allemagne et les Alliés, à l'issue de la Première Guerre mondiale.
Un tout petit rappel. Il est de bon ton d'admettre, si l'on peut admettre qu'une guerre puisse être gagnée, que notre pays, La France, est sorti victorieux de la guerre de 14/18. Pour ma part, j'ai toujours pensé que les malheureux qui s'étripaient, lors de ce terrible conflit, étaient tout aussi épouvantés, qu'ils aient été gascons, provençaux, bavarois ou saxons, pour le seul prestige du nombre d'étoiles qui s'ajoutaient sur l'apparat des "pontes" de l'arrière et des ambitions politiques de ceux qui oubliaient qu'ils étaient comptables d'une boucherie sans nom. Le Kaiser, certes, a perdu la Guerre et, humiliation suprême, cet admirateur de Louis XIV, dut voir "son" empire devenir une République, république bourgeoise à l'envi, certes, mais tout de même une république. S'il est de bon ton de considérer que la France a gagné la guerre, on oublie que lors de cette guerre, aussi utile à l'humanité que la peste et le choléra, le théâtre d'opérations n'a rien maculé de l'espace germanique, si ce n'est le superbe kyste de deux belles provinces, en faisant court, disons l'Alsace-Lorraine, odieusement et honteusement échangées lors des traités pour solder les affrontements indirects des monarques. On peut comprendre que la "domesticité" de Guillaume, [celui-ci disparut à 82 ans, sans avoir été particulièrement "maltraité" ; dans le "monde", en général, on réserve une retraite dorée à ces personnages, 30 ans plus tard, les Américains ont protégé Hirohito tandis que des peines capitales échoyaient aux seuls sous-fifres] ait eu pour cette notion de victoire ou de défaite, un sens qui n'épousait pas celui des Vendéens, des Flamands ou des Auvergnats.
Je crois qu'il vaut mieux que, vieille baderne pacifiste totalement incurable, je mette de côté ma perception partiale de l'histoire .
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I
Poursuivant ses explorations historiques sur les douloureuses pages de la première guerre mondiale Gilles Heyraud, une fois encore, a su captiver son auditoire en retraçant les péripéties de cette année 1919.
Si l'Armistice du 11 novembre 1918 mit un fragile terme aux hostilités, cet armistice qui, au départ, n'était qu'un point de césure, trouva son aboutissement à Versailles, quelques mois plus tard.
Les plaies étaient vives ; et, pour le moins, on a, dans la Galerie des glaces, trouvé le terreau pour ouvrir la plus gigantesque erreur de l'humanité, en précipitant le monde dans sa plus dévastatrice folie. Gilles Heyraud, dans sa conférence parfaitement étayée sur l'historicité du moment, a rappelé que l'on imposa à la délégation allemande de passer devant les "gueules cassées", malheureuses victimes mutilées par la guerre. Cette mise en accusation, accusation pour le moins peu diplomatique, constitua un réquisitoire. À Versailles, cette présence des " gueules cassées ", le 28 juin 1919, n'avait peut-être pas à être interprétée comme un geste dénonciateur de la guerre. Elle devait, plutôt, être regardée à travers le prisme de la victimisation ou de la revendication de la part des mutilés présents. Leurs blessures atroces sont aussi glorieuses, et ce, aux yeux du public, comme à leurs propres yeux. Il s’agissait également de présenter la victoire comme justificatrice des immenses souffrances endurées par les combattants français.
Imposer au peuple allemand, un endettement insurmontable qui, par ailleurs, n'a pas pu être payé, conduisait la paix tout droit vers le chemin d'une nouvelle guerre.
La conférence de Gilles Heyraud fut un constat global sur des situations terribles qui ont conduit des millions de jeunes gens vers un charnier. L'année 1919, qu'hélas on appela bien prématurément "l'après-guerre", ne faisait que placer un petit point de césure dans ce cycle infernal.
Photos Pierre Fabre
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