La journée nationale de la Résistance toujours très suivie
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C'est désormais une tradition, chaque 27 mai, à 11 heures, l'ANACR organise la Journée de la Résistance. Photo Alain Borie
C'est Denis Fournier, responsable de la Poste Sud Dordogne qui, accompagné de Mélanie Cardon, Ressources humaines, vint à Fongauffier, pour rendre hommage à Fernande Marty-Nadaud qui, pendant la Guerre, au bureau de Belvès, prit des risques énormes en devenant complice du maréchal des logis chef Paulin Dubeau, pour entrer en résistance.
Photo © Bernard Malhache
C'est la jeune Manon Desplain-Bossenmeyer, 21 ans, qui, en devenant l'éclaireuse de cette cérémonie, a pris, avec brio, la maîtrise de la manifestation. Bravo Manon ! Photo Alain Borie
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Mesdames, Messieurs,
Le 27 mai, journée nationale de la Résistance, est devenu, ici, à ce rond-point, une traditionnelle rencontre mémorielle toujours émouvante et un intense moment de recueillement.
L'Association nationale des combattants de la Résistance tient à ce que la jeunesse s'implique dans ce devoir de mémoire, pour éviter que cette fronde qui malmena la mission dévastatrice du IIIème Reich, ne sombre dans l'oubli. S'il est normal et souhaitable que les citoyens s'expriment dans la pluralité des opinions qui concrétise notre liberté de conscience, il faut cependant s'inquiéter de l'ascendance des idéaux qui, il y a 80 ans, ont enflammé l'Europe et le monde. Les fondateurs du Conseil national de la Résistance, le 27 mai 1943, sous la houlette de Jean Moulin, aspiraient à une société fraternelle et équitable, promouvant une renaissance à partir de valeurs où le racisme et la xénophobie n'avaient aucune place.
Ici, nous effectuons un devoir de mémoire pour ceux qui, dans Val de Nauze -et au-delà, ont donné leurs jeunes vies, pour que nous puissions vivre libérés de l'outrage que de sinistres dictateurs faisaient subir à la civilisation. Tout à l'heure, je vais rappeler le nom de chacun d'eux. Après chaque nom, il vous sera demandé de répondre "mort pour la liberté". Aragon, dans la Rose et le Réséda, fit appel à l'unité dans la Résistance, par-delà les clivages politiques et religieux. Ici, nous pouvons dire par delà les nations car les patronymes énoncés seront espagnols, italiens, polonais, tchèque et, naturellement, français.
Le regretté Yves Bancon, qui fut le parrain de ce mémorial, se plaisait à dire que nous devons, certes, honorer ceux qui ont donné leur vie, c'est ce que l'on appelle le devoir de mémoire ; mais, nous devons, aussi, rendre hommage à celles et à ceux qui se sont exposés et, pour certains, ont réussi. Ici, à ce rond-point, tour à tour, nous avons honoré, Joséphine Baker, artiste et résistante d'exception, les gendarmes entrés en Résistance, avec la figure de proue du maréchal des logis chef Paulin Dubeau, et, l'an dernier, nos valeureux sapeurs-pompiers, dont les fondateurs étaient quasiment tous issus de la Résistance.
Il m'échoit à moi, modeste petite-fille de résistant aux racines alsaciennes et périgourdines, de souligner que cette riposte n'était pas l'apanage exclusif de la masculinité. La gent féminine y a pris une grande part. Aujourd'hui, nous voulons honorer les postiers. Tout le monde ne sait pas que 10 % de l'effectif des P.T.T avait rejoint la mouvance frondeuse. Les facteurs, par leur connaissance du terrain et de la population, auraient pu mettre en difficulté bien des familles en se faisant complices de l'occupant. C'est tout à fait en leur honneur de ne pas l'avoir fait et, pour bon nombre d'entre eux, d'avoir choisi la cause salutaire.
C'est à une jeune postière locale que nous nous devons de rendre hommage, aujourd'hui. Fernande Marty-Nadaud a pris d'énormes risques en soutirant des plis qui auraient pu créer bien des drames. Les Belvésois qui ont connu Fernande se comptent, aujourd'hui, sur les doigts d'une main. Discrète, affable et responsable, sont les épithètes qui la distinguaient. Personne, pendant les heures noires, n'a connu le cheminement risqué qu'elle prenait, de concert avec Paulin Dubeau. C'est bien après, presque fortuitement, que cet audacieux travail de l'ombre fut découvert.
L'A.N.A.C.R manquerait à tous ses devoirs si elle ne rappelait qu'il y a quelques jours, Vincente Garcia, un résistant, un déporté et un républicain espagnol exemplaire, l'un des deux derniers déportés du département, nous a quittés. Ayons une pensée pour cet homme d'exception.
L'actualité dramatique de ces dernières semaines nous a rappelé qu'Alain Bertoncello et Cédric de Pierrepont, deux jeunes garçons dont nous devons être fiers, sont tombés au Burkina, pour libérer des otages. Eux-aussi, tout comme l'an dernier, le colonel Arnaud Beltrame, dans le Minervois, en faisant face à la barbarie stupide, intolérante et haineuse de l'intégrisme, ont naturellement droit à être associés à ce courageux idéal de Résistance qui les honore.
Lors de notre minute de silence, nous penserons naturellement à eux.
Pour Serge Orhand, largement habitué à prendre la parole, ce fut une occasion d'affirmer combien les héros honorés venaient de différentes nations.
Photo © Bernard Malhache
Mesdames et messieurs représentants des Anciens combattants et de la Résistance
Messieurs les porte-drapeaux
Mesdames et messieurs les élu(e)s
Mesdames et messieurs représentants les corps des fonctionnaires de la Nation.
Mesdames et messieurs les descendants des victimes honorées
Mesdames et Messieurs
Je prends la parole, aujourd’hui, au nom de tous les maires et élus de la Vallée de la Nauze et au-delà, succédant aux interventions des sept années précédentes.
Il y a 76 ans, le 27 mai 1943, dans un appartement parisien 48 rue du Four, les représentants de huit mouvements de Résistance, de six partis politiques et de deux syndicats, décidèrent d’unir leurs forces pour lutter contre l’occupant et, dans la perspective de la France Libérée, de préparer la refondation de la République.
A l’heure ou les témoins directs de cette époque, sont de moins en moins nombreux, j’en profite pour saluer la mémoire de Vincente GARCIA, inlassable pédagogue de ces événements qu’il souhaitait transmettre sans haine mais aussi sans oubli, hasta la vista Vincente.
Cette journée nous donne l’occasion de rendre hommage à l’engagement de ceux qui se sont levés contre l’occupant nazi et le régime collaborationniste de Vichy.
La clandestinité était de mise mais toutes les franges de la société de l’époque, qu’ils soient artistes, cheminots, pompiers, gendarmes, postiers et tous les anonymes qui ont lutté contre les factions miliciennes et nazies, doivent être associés à ces cérémonies du souvenir.
Les onze victimes ont donné leur vie sur notre vallée de la Nauze ou celle de la Dordogne ; ils étaient des enfants de Belvès, de Saint Cyprien, ou issus de l’immense brassage de populations, qu’avaient engendrés les conflits dans toute l’Europe, des hommes venus de Paris, d’Italie, d’Espagne, de Pologne, de Hongrie ou de Tchécoslovaquie. Ils étaient de toutes conditions, instituteurs, bouchers, employés, ouvriers agricoles ou de mine, pour certains, même l’état civil reste très évasif sur leurs origines.
Leur rendre hommage, c’est méditer leur exemple, celui qui doit être suivi quand les valeurs de la République sont menacées.
Il faut continuer à lutter contre le racisme et la xénophobie, combattre sans cesse pour les libertés, qu’elles soient d’expression ou religieuses, mais aussi croire en l’avenir et défendre nos valeurs, en les transmettant à nos enfants.
Les mouvements réunis au sein du CNR ont su dépasser leurs différences, pour aller dans la même direction vers la liberté, en ces jours troublés par les haines issues de nos différences, il faut avoir la même volonté : RESISTER.
Les héritiers du Vichysme sont encore autour de nous, restons des militants de la Mémoire.
Si je rappelle cela, c’est que les valeurs dont le Conseil National de la Résistance était porteur, sont toujours à la racine de notre contrat social ; et, après la Libération, cela conduisit à la mise en œuvre de réformes économiques, sociales et politiques posant les bases d’un modèle social qui est encore, aujourd’hui, le nôtre : écoles, retraites, sécurité sociale, syndicalisme ouvrier…. etc.
Dans une période où celui-ci est attaqué de toutes parts et fragilisé, nous devons, nous aussi, résister ; ne laissons pas défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance.
Les principes émis par le CNR ont été repris dans notre Constitution et ont même été à l’origine de la création de l’Union Européenne même si, aujourd’hui, beaucoup de ces principes créateurs sont remis en cause ou même abandonnés.
Je finirai par une citation de Victor Hugo :
« Sauvons la Liberté, la Liberté sauve le reste »
Tout le monde a tiré son chapeau à Maurice Clavière, le doyen des porte-drapeaux.
Photo © Bernard Malhache
Benjamin Delrieux, benjamin des conseillers régionaux, dans sa famille, a tant de fois entendu parler de la Résistance !
Photo © Bernard Malhache
Marie-Claire Dardevet, professeur d'histoire.
Photo © Bernard Malhache
Muriel Delmas a tenu à remercier toutes celles et tous ceux qui ont donné le la à cette manifestation.
Photo © Bernard Malhache
Les étendards s'inclinent à 45° pour l'hymne national. Photo Alain Borie
Robert Vilafranca, fils d'un républicain espagnol, entouré des porte-drapeaux sioracois et buissonnais, n'est pas peu fier de porter l'étendard de la République d'Espagne.
Photo © Bernard Malhache
Les deux chorales.
Photo Alain Borie
Cette année, spontanément, les deux chorales ont entonné, ensemble, quelques bribes du "Chant des partisans" et, pour conclure, ont repris, à la surprise générale, la fin de "L'ode à la joie" qui, ce 27 mai, fut, par delà nos différences, une superbe allégorie émouvante à la difficile symbiose européenne.
Les choristes ont impressionné avec une note toute particulière pour les enfants guidés par J-Luc Redureau.
L'Ensemble vocal de Belvès
Photo Alain Borie
La chorale des collégiens
Photo Alain Borie
Muriel escortée de Monique, factrice du secteur, lors du dépôt de gerbes. Photo Alain Borie
Brigitte Pistolozzi, conseillère départementale, était assistée d'une écolière prise dans la chorale. Photo Alain Borie
La sonnerie "Aux morts", un moment toujours émouvant. Photo Alain Borie
La présidence de l'ANACR remercie tous les participants à cette journée, en soulignant la place
La présidente réitère ses chaleureux remerciements à Serge Righi, secrétaire local de l'ANACR et à Bernard Grenier, le factotum de l'association. Elle sait qu'elle a, inévitablement, dû commettre des oublis et prie ces personnes d'excuser ses omissions. |
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