Grives, une commune bovine, paisible et agreste.
J'ai toujours aimé Grives, ce tout petit village blotti dans le creuset du Valech. Nous n'avons aucune certitude sur l'onomastique de Grives, Grivas en occitan, peut-être Grivus, nom de personne d’origine germanique ou occitan grivas (les grives). Cette commune de 812 hectares, à la dernière estimation de l'INSEE, ne compte plus que 141 habitants. Elle est loin, bien loin, des 617 de l'époque du Second Empire. À cette ère impériale, Grives rivalisait, pour le troisième rang de l'ancien canton, avec Doyssac, Doissat actuel, Carvès et Sagelat. Peu importe, notre ruralité n'a que faire de chiffres spectaculaires… l'essentiel est d'y bien vivre.
Quand, en culottes courtes, les petits galopins de ma génération observaient la jeunesse filant, à bicyclette, vers ce lointain lieu mystique, pour l'une des plus printanières fêtes votives, ils s'amusaient à parler de Grives et de Merle où leurs petites jambes ne les avaient point encore portés.
Grives plaît pour son calme et pour son architecture, ô combien sobre mais esthétique, dans son val parfaitement complété par ses hameaux évocateurs : Le Breuilh, Le Dantou, Cravelle, La Mothe. On cherche l'origine de ces lieudits qui, parfois, est équivoque. Le Marrou ou Les Marroux, écart partagé avec Carvès, pourrait ne pas vouloir dire le bélier mais, peut-être, désignerait un personnage viril et "coquin".
Grives a donné à l' Éducation nationale, des pédagogues qui ont pris rang dans la Résistance et ont donné leurs jeunes vies, avec grandeur, face à l'occupant. Michel Giffault, l'instituteur de Grives, tomba au Barrage de Tuilières, le 9 août 1944, et Abel Lavialle, pour avoir refusé de livrer des noms aux intrus germaniques, fut fusillé pratiquement au pied de l'École de Vézac où il était affecté.
Je voudrais éviter de clore ce papier sans parler de la jeunesse, des "gouyats" de mon âge ; André Manchotte, de Lagarde, il dominait tout le monde par sa grande taille, Jacky Rilievo, du Marrou, je l'ai retrouvé tout à fait par hasard lors de nos servitudes militaires messines, et leur cadet Michel Vierge, Bruno l'a surpris dans sa mission de nuciculteur. Michel, il y a 23 ans, m'a récupéré, à demi-inconscient, après un accident dans la descente de Fonfroide.
Qu'il me soit permis, in fine, de féliciter chaleureusement et collégialement, les élus Grivois qui, aux premiers mois de cette mandature, ont opté pour la renaissance lexicographique du Valech. Une regrettable et lointaine dérive l'a, malencontreusement, banalisé avec La Vallée. Un petit regret. Le Valech, il n'y a pas si longtemps, était pérenne. Au siècle dernier, on y pêchait les écrevisses autochtones, les moulins tournaient grâce aux ondes qui filaient rejoindre la Nauze. Depuis près d'un siècle, elles ne s'écoulent plus qu'une partie de l'année.
Bruno Marty, globe-trotter international, après avoir observé et photographié les scènes les plus insolites de la nature, s'est intéressé à la petite commune de Grives. Elle ne manque pas de richesses picturales, que ce soit par la beauté de ses collines dégageant leurs crêtes au dessus du Valech ou par les belles bâtisses paysannes d'antan, où la pierre du pays signe le décor.
Toujours avide de découvrir les sources, les fontaines et les mares, Bruno aime aussi mettre en relief les modestes, mais ô combien appréciées par nos ancêtres, niches fontainières. Ami des animaux qui paissent là, dans des champs, il s'est plu à croiser les cheptels bovins et ovins qui donnent à Grives, une touche rupestre qu'il a su rencontrer, parfois, dans des conditions difficiles, là où les herbages leur donnent cette belle apparence.
Suivons son reportage, comme d'habitude, toujours saisissant.
Pierre Fabre
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Après avoir réalisé un photo-reportage sur les communes de Saint-Germain-de-Belvès et de Carvès, je me suis consacré, cette fois, à celle de Grives que j’ai parcourue en long, en large et en travers.
Une commune, on ne peut plus paisible, à l’instar des nombreux troupeaux de vaches, bouvillons et autres moutons qui la jalonnent, à l’image également de ses sites et paysages campagnards, agrestes et attrayants.
Une singularité, je n’ai rencontré personne, excepté un ramasseur de noix, aux commandes de son engin et, par deux fois, Monique, la sympathique factrice, qui, dans sa tournée, dessert Sagelat où j’habite, Carvès et donc Grives.
Bruno Marty
Reportage photographique Bruno Marty
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