Gérard Biou,
maire de St Pardoux & Vielvic
Nous sommes à un an des prochaines élections municipales.
Mis à part le Pays de Belvès, où une surprise peut toujours arriver, ces élections municipales, dans notre ruralité profonde, ont toutes les probabilités d'être une validation pure et simple des équipes municipales sortantes.
Balayons les envolées échappées, inconsidérément, çà et là, surtout en début de mandature de la veine "ce sera mon dernier mandat" ou "je ne ferai qu'une seule période". Tout le monde sait que les engagements et les promesses ne concernent que celles et ceux qui y croient.
Je voudrais cependant saluer le courage d'un condisciple et ami qui n'a pas été épargné par des problèmes de santé. Il se dit qu'il ne sollicitera pas le renouvellement de son mandat... courage et amitié, Gérard !
Les derniers propos interceptés pour ses collègues, pleins de nuances et de réserves, ne laissent poindre avec certitude, le moindre retrait. Seul Jean-Bernard Lalue, sans ambage, avec clarté, netteté et honnêteté, a annoncé, il y a plusieurs mois, qu'il n'entendait pas abandonner.
Si le schéma commune-nouvelle fut, dans le pays "nauzérois", un flop sans appel, c'est essentiellement, pour ne pas dire seulement, parce que les maires tiennent autant à leur écharpe qu'à la prunelle de leurs yeux. Ils n'ont donc absolument aucune envie d'abandonner leurs prérogatives. L'intérêt général, on s'en souciera, certainement… si l'on a le temps !
On peut se réjouir de cette atonie citoyenne. Elle traduit néanmoins une parfaite passivité fort dommageable à la vivacité républicaine. Le suffrage universel n'a pas pour finalité, la validation du schéma du status quo mais il est, plutôt, la faculté dynamique de susciter les énergies plurielles et l'avancée de soutenances de schémas différents. On peut dire que la richesse et la tonicité d'une cité se fondent, non sur l'immobilisme mais sur un salutaire alternat constructif.
Dans la ruralité, il n'est pas rare de voir des maires s'incruster pour de longues périodes… même s'ils clament haut et fort qu'ils n'ont pas d'ambition personnelle. Le pouvoir, même local, est une "addiction" dont il paraît difficile de se dégager. La palme de l'inamovibilité la plus figurative, dans notre bassin de vie, échoit, au premier chef, à Monplaisant, commune qui a connu une municipalité dynastique de 1947 à 2008. À Sagelat, aussi, les maires concourent pour une fort belle longévité.
On notera que la gent féminine est soigneusement tenue à l'écart des premiers rôles. Belvès, Siorac, Larzac, Cladech et Doissat ont cependant féminisé la plus haute marche mais celle-ci ne fut qu'une parenthèse, double parenthèse pour Doissat. Seules les maires de Carvès et Ste Foy font de la résistance, avec une note particulière pour Ste Foy qui a établi une parité parfaite. Le législateur a voulu la parité. C'est un peu malheureux que l'on ne puisse y arriver que par le truchement de la loi. La parité n'est imposée que pour les communes de 1 000 habitants et plus, soit pour notre secteur, Pays de Belvès et Siorac.
À mon humble sens, quand le législateur a voulu, pour que la féminité trouve sa juste place dans la vie politique décisionnelle, imposer la parité, il a, dans une certaine mesure, été liberticide. La parité, par exemple, interdit de constituer une liste exclusivement féminine… et j'en passe !
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