"Tu me fends le coeur".
St AMAND-de-BELVÈS
Pour saluer la venue du printemps, le Comité des fêtes saint-amandin a trouvé un partenariat très original, en faisant venir la Troupe de St Cyprien pour un "Printemps Pagnol".
Les tirades et répliques des personnages de Pagnol font partie de l'anthologie du théâtre et du cinéma et, pratiquement, tout le monde en connaît au moins une. Les personnages de Pagnol ont séduit des millions de cinéphiles et d'amateurs de théâtre. Nous ne sommes pas prêts d'oublier les comédiens qui ont sacralisé l'œuvre de Pagnol.
La partie de cartes qui, au départ, n'était pas prévue dans la trilogie, ajoutée presque in extremis, demeure inoubliable.
Vouloir, dans une soirée, faire revivre l'œuvre de Pagnol, en allant du "Bar de la marine" à la boulangerie de Haute Provence où le pathétique Aimé Castagnier, incarné par Raimu, nous a fait vivre son infortune, relève de l'exploit scénique.
Tous les personnages de Pagnol nous paraissent attachants : des plus burlesques à ceux qui, dans une finesse artistique, nous livrent leur grandeur d'âme. Pagnol s'est beaucoup attaché à la Provence, province latine s'il en est, où les côtés du verbe s'égarent souvent dans la dérision ou dans la galéjade, mais, aussi, dans la pudeur, en promouvant des règles issues d'une vertu qu'il était convenu de ne point transiger. "L'honneur, c'est comme les allumettes, ça ne sert qu'une fois".
Pagnol, l'académicien, n'a jamais oublié ses modestes origines. S'il avait pour ami, "Lili", un petit paysan qui lui échappa lors de la Guerre de 14, il était aussi le frère du dernier chevrier du Garlaban. Pagnol avait, aussi, pour ami, Marius Brouquier, le maçon de La Treille. Quand on parcourt les reliefs arides d'Aubignane, village de décor scénique, d'Aubagne à Marseille, on ne peut éviter de penser à tous ces personnages qui ont donné à la Provence, cette authenticité qui, comme ce délicieux accent méridional, hélas, nous échappe chaque jour, un peu plus.
Je vais, certainement, manquer à l'élémentaire retenue qu'il convient d'avoir pour parler des chantiers que l'on a réussis. J'ai eu l'immense satisfaction de réussir "Le printemps Pagnol" de 1989 où, pour l'ouverture de ce printemps-là, un niveau de scolaire dacquois, classes de 5ème, plus quelques dizaines de lycéens moneinchons, gentilé de Monein, ont gravi les collines aubagnaises, se sont recueillis, à La Treille, sur la sépulture de Marcel Pagnol et de son ami Lili. Ils ont rencontré Germaine Gombert, la sœur de Pagnol, Pierre, le cousin, le fils de Tante Rose. Ces scolaires ont découvert le "Petit monde de Pagnol" commenté par Gilberto Govi. Ils ont assisté à un spectacle provençal monté par "Lei Dansaire de Garlaban", diligenté par l'équipe municipale de Jean Tardito. Il était à l'époque le député-maire d'Aubagne, et ils ont restitué leur pérégrination, avec un excellent travail d'observation, dans leur établissement.
Pierre Fabre
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