Les jeunes "passeuses" de mémoire ont ému l'assistance, au Canadier.
VEYRINES-de-DOMME
Manon Desplain, à gauche, et Sarah Passerieux, à droite.
Ce samedi 17 mars, dans la fraîcheur humide de cette fin d'hiver, les adeptes du devoir de mémoire répondant à la sollicitation de l'équipe municipale et de l'ANACR, se sont rendus au piédroit du Mémorial de La Raze érigé, là, pour les républicains espagnols de la M.O.I. lâchement assassinés par la garde mobile, collaboratrice du maréchal félon.
Les organisateurs furent agréablement surpris de voir que, déjouant l'incertitude météorologique, l'assistance était légèrement plus consistante que d'habitude, avec des présences juvéniles fort remarquées et appréciées.
C'est Sarah Passerieux, une collégienne veyrinoise de 3ème, qui fit l'appel des martyrs, tandis qu'en écho, l'assistance répondait "mort pour la liberté".
Mesdames, Messieurs les élus,
Amis adeptes du devoir de mémoire,
À quelques hectomètres d'ici, le matin du 16 mars 1944, des feudataires zélés du régime affilié au terrifiant et sinistre dictateur d'Outre-Rhin, sont venus déshonorer la France, en assassinant des républicains espagnols, ouvriers de la mine, entrés en Résistance après avoir été les valeureux adversaires de répugnantes hordes monarcho-cléricalo-fascistes qui ont gravé leur ignominie, entre autres, à Guernica.
Chaque année, le devoir de mémoire, ici, dans cette colline veyrinoise, rappelle que la Résistance n'a pas de nationalité. Faisant face aux horreurs de l'absurdité nationaliste, xénophobe et haineuse, elle demeure l'adversaire constante de celles et de ceux qui, volontairement, sciemment et gravement, ont failli. En honorant les républicains espagnols lâchement abattus par les sinistres auxiliaires de cette France collaboratrice, nous nous efforçons non d'apurer une dette, ces dettes-là ne peuvent être acquittées, mais nous tenons, d'une part, à ce que cette tragédie soit considérée comme un affront insupportable à la civilisation et, d'autre part, que les lâchetés de ses commettants soient, au regard de l'histoire, considérées comme une souillure indélébile.
Les historiens admettent "Remember the past are condemned to repeat", soit "Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre", comme un aphorisme attribuable à Churchill. Cet adage, aujourd'hui, au constat terrible des multiples dérives inquiétantes, nous amène à dire qu'il conserve toute sa pertinence.
Les résistants qui ont honoré les partisans du Canadier, aujourd'hui, nous ont pratiquement tous quittés. Pensons à eux et notamment à Ralph Finkler, dernier survivant de cette journée, artisan de ce devoir de mémoire, qui n'est plus en mesure de venir physiquement, ici, pour se recueillir.
Manon Desplain, pour l'ANACR, du haut de ses 20 ans, a fortement impressionné l'assistance par sa lecture [texte ci-dessus] aussi impeccable que prenante.
Venu de Périgueux, un ami de Ralph Finkler, se fit passeur de mémoire de l'AFMD.
Après les rites du cérémonial, dépôt de gerbe, moment de silence, la sonnerie "Aux morts" imposa le recueillement. Une cérémonie de la Résistance appelle, naturellement "Le chant des partisans", trait d'union entre tous les "frondeurs", dans cette colline veyrinoise, pour honorer des républicains espagnols .
Les descendants de ces progressistes de l'autre flanc pyrénéen, entendirent avec émotion, "L'hymne de Riego". Il fut l'hymne de cette démocratie. L'étendard de la valeureuse République d'Espagne, fièrement porté par la pétrocorienne Marie-Rosa Téophile, flottait au vent.
Pascal Delpech. Photo J-Cl Briaud.
Après La Marseillaise, Pascal Delpech, le maire du lieu, clôt la cérémonie pour remercier l'assistance. Il a dit que l'on peut "oublier" les morts mais que le devoir impose de garder leur souvenir.
Lors du verre de l'amitié, offert par les Veyrinois, Jean-Claude Eymet, coprésident local de l'ANACR, remercia chaleureusement Pascal Delpech, pour la qualité de la cérémonie et pour la vigilance que l'appareil municipal apporte à ces lieux de mémoire, stèle et tombe, toujours parfaitement entretenus. Pascal et ses équipiers relayent pleinement leurs prédécesseurs qui, eux aussi, ont toujours veillé à ce que le mémorial soit impeccable et, sous l'impulsion de Francis Vierge, ont œuvré pour la réhabilitation de la sépulture.
Il n'y avait pas moins de trois maires, Veyrines, Cladech et Doissat, la maire-déléguée de La Chapelle-Péchaud et Brigitte Pistolozzi, conseillère départementale. On notait, par ailleurs, la présence du maire-honoraire de Proissans et la présence de l'adjudant [T.A] Guillaume Capron, représentant la communauté de brigades de gendarmerie.
Photos Pierre Fabre
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