Terres de Nauze

La Route des Moulins... de Fongauffier à Mazeyrolles.

 

Hier, grâce au reportage sélectif  de Bruno Marty, ce blog vous a livré quelques détails de l'environnement de la Route des Moulins. Ce tronçon relie le rond-point de Siorac à la patte d'oie du Moulin de La Porte, où la RD 710 disparaît sous l'assiette de la RD 660. Cette dernière file de bastide en bastide. Aujourd'hui, Bruno va livrer d'autres images du sillon de La Nauze et il va franchir le seuil de la Croix d'Empéoute, pour se laisser glisser jusqu'au Moulin du Greffier, premier moulin significatif de la Ménaurie.

Cette route recalibrée, il y a une quarantaine d'années, épouse le tracé ferroviaire de la ligne qui relie Périgueux à Agen. Son sillon se glisse entre les collines sylvestres qui, avec le Bois de Salles, constituent les ultimes lisières périphériques du massif forestier de la Bessède. Ce décor bucolique, à l'envi, ne manque pas de charme et si les ouvrages ferroviaires signent le génie civil du XIXème siècle, le manoir de Pech Gaudou et les églises millénaires de Larzac et de Salles nous font faire un petit plongeon dans l'histoire... tout en sachant que, depuis plusieurs millénaires, nos lointains ancêtres se sont basés là, sur cet itinéraire qui les amena dans le bassin de vie de la Lémance, certainement avant l'ère dite sauveterrienne (néologisme de 1928), période du Mésolithique, sensiblement 10 000 ans avant notre ère. L'époque sauveterrienne a fait l'objet des travaux de Laurent Coulonges. Il en situa les industries de cette ère préhistorique.

 

 

"1923. Laurent Coulonges, notaire, découvre, sur le site du Martinet, une centaine de petites pointes en silex auxquelles il donnera le nom de Sauveterrien.

C’est le début d’une grande aventure… ". 

 

Cliquez sur les images. 

Le Moulin du Cros.

 

 

Ce Blog est revenu, à bien des reprises, sur ce Moulin du Cros qui, à la sortie sud de Fongauffier, est devenu le Centre d'Interprétation de la laine. Clariane, l'animatrice de ce  centre, pose avec Jennifer, une étudiante qui travaille ici, sur les richesses patrimoniales ; elles posent es qualité "d'éclusières" du canal de décharge du bief de ce Moulin du Cros.

Quelques rappels. En occitan, "lo cros" c'est le trou.

Ce Moulin du Cros est devenu une carderie-filature, à l'époque impériale. Grâce à Andrée Teilhaud, l'épouse du dernier filateur, Jacques-Louis Teilhaud, à l'ancienne communauté de communes, présidée par Serge Orhand, à l'Association "Au fil du temps", à des bénévoles nostalgiques du passé lainier, ce vénérable lieu constitue une référence incontournable sur l'historicité lainière.

Chaque année, des animations, là, sous la houlette de Clariane Witzes, font revivre le passé industrieux de ce lieu d'exception. Ici, des écoliers, des groupes de seniors, des visiteurs de tous âges viennent s'intéresser à ce passé qu'il ne faut absolument pas replier dans un recueil de chagrin mais faire vivre au présent.  

Photo © Bruno Marty.

 

 

Le Moulin du Pont.

 

 

 

Le Moulin du Pont n'a plus rien d'un moulin... si ce n'est son microtoponyme. Il a brûlé, voilà plus d'un siècle ; et, depuis, il n'a été rétabli qu'à des fins de logis ouvrier. La Nauze naturelle a été détournée, à cette époque. Il reste cependant quelques vestiges de l'épopée meunière dont un puits communiquant avec le canal de décharge qui interpelle, car on ignore sa place dans la conception de l'ouvrage. Superbement entretenu par ses propriétaires, cet ouvrage a bien failli ne point être sauvegardé avec autant d'amour et de passion. 

Photos © Bruno Marty.

 

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Le Castrum de Belvès domine superbement la Route des Moulins. Elle s'inscrit dans le panorama de l'espace du belvédère de la Tour de l'Auditeur. La commune de Belvès s'invite largement sur cette Route des moulins de Vaurez à Pech Gaudou en saluant le Moulin de Falot et en observant sur la rive droite La Pique et Lastours.

  

Le moulin de Vaurez.

 

 

Le petit hameau tri-communal de Vaurez ne compte pas moins de trois moulins, sans compter les anciennes proches meuneries du Moulin de Gamot, de Jacques, au nord, de Falot, la Pique et Lastours, au sud. Ici,  la Nauze reçoit deux petits affluents, la Grille, sur la rive gauche et le Mamarel, sur la rive droite. 

Bruno, de la côte de Landrou, a pris une image qui englobe le moulin qui recueillait les eaux de la Grille et le viaduc de La Grange. 

Photo © Bruno Marty.

 

 

Le Moulin de La Pique. 

 

 

Le Moulin de la Pique, assurément, est la demeure meunière la plus cossue de la Vallée de la Nauze. Ce fort beau moulin se perd dans la nuit des temps, mais il a fait l'objet d'une parfaite recomposition au cours du XIXème siècle. Aujourd'hui, le Manoir de la Pique veut se définir comme un véritable paradis. La Pique accueille des vacanciers de divers pays mais la clientèle dominante est plutôt néerlandaise.

 

Le camping 5 étoiles, RCN le Moulin de la Pique, est situé sur un domaine historique en Dordogne. Les bâtiments d’origine et les magnolias enveloppent le parc-vacances dans une ambiance encore classique et romantique. Luxe et abondance sont au cœur du domaine. Un décor de conte de fées conjugué aux équipements modernes du RCN le Moulin de la Pique, en fait un véritable paradis.

 

Le compositeur et pianiste Louis Aubert [St Malo 1877 – Paris 1968] a séjourné à la Pique. 

Photo © Bruno Marty.

 

 

 

 

 

Tim Steen, le jeune manager de ce site, se plaît à montrer le système de l'écluse qu'il actionne de l'intérieur du manoir. 

Photos © Bruno Marty.

 

 

Le Manoir de Pech Gaudou.

 

 

Le Manoir de Pech Gaudou domine la vallée de la Nauze. Cette ancienne demeure de visigoths, superbement érigée en promontoire, a accueilli Henri IV avant qu'il n'accède au trône. En 1589, le futur monarque "monta" de ses terres d'Albret à Paris, pour aller chercher sa couronne. Pour ce faire, il emprunta la route qui passe par notre sillon de la Nauze. Il avait dans notre bassin de vie, un ami, Geoffroy de Vivans, seigneur de Doissat, alors Doyssac, qui passe pour un seigneur huguenot, plutôt violent, "agité"  et intolérant... comme il se doit, pour tous les gens dangereusement pétris à l'excès, par leurs convictions ! Dans son raffinement de l'atrocité, il aurait presque fait passer les cruautés catholiques pour de l'amateurisme. Le Bourbon aurait rencontré son ami dans cet épisode historique que les Palois ont intitulé "La marche royale". La toute petite, petite, histoire voudrait que le futur monarque ait passé une nuit à Pech Gaudou... pas vraiment comme il l'aurait voulue ! Il aurait dû coucher dans la soue pour éviter une fâcheuse situation. Petite, toute petite, histoire ou légende... personne n'est en mesure d'en attester ou d'en infirmer l'exactitude. 

Photo © Bruno Marty.

 

 

Larzac.

  

 

 

Cette magnifique image aérienne prise par Bruno en 2016, grâce à l'obligeance de Michel Ribatet, donne la mesure grandiose du viaduc de Larzac, tout proche de l'église millénaire du village. Le viaduc domine le creuset de la Nauze où se blottit le Moulin de l'Hoste. Il tutoie la Route des Moulins, (en haut et à droite de l'image)

Photo © Bruno Marty.

 

 

Le Moulin de L'Hoste.

 

 

 

Le Moulin de L'Hoste, est certainement celui qui touche le plus près la Route des Moulins. Aujourd'hui, les résidents de ce moulin lui ont donné une autre finalité en le promouvant Gîte 2 épis. Quelques pièces du mécanisme, présentés au bord de la route le reliant à Larzac, rappellent son ancienne fonctionnalité.

En bas et à gauche de l'image, la fontaine de Roquelon... elle séduit de nombreux passants.

Photos © Bruno Marty.

 

 

Le Moulin de Farguette.

 

La Farguette, un autre vénérable moulin, ne mouline plus depuis longtemps, fort longtemps. Il paraît probable que son meunier s'appelait Fargues.  Juste en aval de cette bâtisse, dans les bassins de l'ancienne pisciculture, on perçoit le tumulte d'une belle résurgence de la Nauze. 

Photo © Bruno Marty.

 

 

 

Le Moulin de Lescot.

 

 

Le Moulin de Lescot, sous Salles-de-Belvès, s'impose dans son théâtre de verdure comme un décor superbe. Comptable d'une source généreuse, elle se déverse dans le cours d'eau, cet ancien moulin a fait l'objet d'une adroite mise en valeur par ses propriétaires qui soignent avec attention le lit de la Nauze. Ici, la présence de l'eau rehausse le bucolisme des lieux. 

Photo © Bruno Marty.

 

 

L'échelle des Fontaines de Salles.

 

 

Sous la R.D 710, au pied de la côte de la Croix d'Empéoute, commune de Mazeyrolles, attardons-nous à l'échelle souterraine de la Nauze d'environ 30 mètres. Celle-ci permet à la faune de vivre jusqu'à la source du cours d'eau. Cet ouvrage-là, tout près des sources, se révèle être un petit chef d'oeuvre d'harmonie et de rationalisme. 

Photo © Bruno Marty.

 

 

Le Moulin du Greffier.

 

 

 

Les premiers kilomètres de la Ménaurie s'amorcent avec une greffe adjacente, lieu d'implant du Moulin du But. L'eau est, là aussi, le lien microtoponymique avec  Foncave.

Le premier moulin, le Moulin du Greffier, exclusivement alimenté par la Ménaurie, surgit là, sous Mazeyrolles, entre les collines des Razes et des Arrestats.

Je manquerais à tous mes devoirs si je ne citais le nom de mon regretté ancien condisciple, Gilbert Batut, né dans ce moulin. Après une courte période à la S.N.C.F., il s'est affirmé comme journaliste à l'Équipe. 

Photo © Bruno Marty.

 

 

La cheminée de La Croix Empéoute.

 

 

 

Ici, à la Croix d'Empéoute, à 246 mètres d'altitude, à la ligne de partage des eaux, émerge une curieuse cheminée.  On peut se demander ce qu'elle fait là... érigée, au milieu de nulle part. Cet ouvrage est une des quatre cheminées d'aération du Souterrain de Latrape, dit Tunnel du Got. Cette cheminée avait, comme première utilité, l'aération du tunnel. Jusqu'aux années 60, celui-ci était emprunté par des locomotives à vapeur. D'autre part, avant l'achèvement du tunnel, ces cheminées servaient pour envoyer par le truchement d'un treuil, les malheureuses bêtes de somme dans le chantier. Imaginons l'épouvante et l'effroi de ces malheureux chevaux et mulets, dans cette cheminée de plus de 30 mètres de dénivelé. Ils avaient, sans doute, comme ultime réconfort et récompense, de recevoir de généreux coups de bâtons, pour l'épuisant travail qu'on leur demandait ensuite ! 

Photo © Bruno Marty.

 

 

 

_________________

 

 

Bruno et moi-même, avons pris beaucoup de temps, mais aussi un plaisir fou, à nous impliquer dans ce "chantier" de la "Route des moulins". Il appartient, maintenant, au lectorat, de commenter cette échappée verte, d'apporter des critiques, des précisions, voire des corrections.

En juin, soit le 2, journée de la promenade des moulins, ou les 16 et 17 juin, journées des moulins, si les exécutifs municipaux de Monplaisant et Sagelat réussissent et parviennent à sceller leur accord sur l'odonyme Route des Moulins, le village de Fongauffier devrait enfin voir celui-ci se concrétiser avec un premier panneautage.



03/05/2018
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