Terres de Nauze

Souvenirs de fin d'année scolaire d'une lycéenne

 

 

 Françoise Maraval.jpg

 

 

 

Francoise Maraval, Cypriote par sa naissance, est venue, à la charnière des années 50/60, à Belvès, poursuivre ses études secondaires .

 

 

Des bancs de l'ancien cours-complémentaire, elle conserve plein de souvenirs avec ce diable d'internat, rigide à souhait. Là, les jeunes filles étaient chaperonnées par une  surveillante qui, aujourd'hui, serait épouvantée par le verbe et la tenue des adolescentes.

 

Françoise organisa, il y a quelques années, à la table de La  Nauze, une rencontre, 50 ans après le bac

À cette occasion, elle a découvert la version du blog qui précéda Terres-de-Nauze. Elle suit assidûment les pages de cette publication et, souvent, elle l'enrichit de commentaires. Ainsi, elle jette un regard actif, un tantinet nostalgique, sur  la vie locale de la cité où elle se prépara au baccalauréat.

 

 

Françoise  quitta, par deux fois, le Périgord natal : une première fois pour sa carrière professionnelle, elle fut brillante, de cadre de La Poste et, depuis peu, elle a migré vers le sud pour se rapprocher de sa descendance.  

 

Aujourd'hui, elle a voulu profiter du confinement pour nous conter des souvenirs de fin d'année scolaire de sa classe de seconde au lycée. Françoise, plus qu'une abonnée attentive de ce lien, est une amie et une correspondante fréquente, exacte et régulière de notre blog. 

 

 

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Marie-José Moulard, Françoise Maraval, X , élève de troisième, et, de dos, Alain Geneste. Le tribunal des mal mariés. Miguel de Cervantès 

 

Spectacle de fin d’année 1961

 

   

 

 Il était une fois… le spectacle de fin d’année scolaire 1961 imaginé et préparé par deux surveillantes du collège de jeunes filles de Belvès.

 

 Elles ont trouvé, au sein de la classe de seconde du Lycée, la manne et la disponibilité nécessaires à la réalisation de leur projet. Nous, élèves, avons reçu en retour un «  plein » de culture générale qui a gonflé l’enthousiasme de notre jeunesse.

 

 Le spectacle s’est déroulé sur la scène du cinéma REX de Belvès. Plusieurs disciplines artistiques ont eu leur place et le choix fait parmi  chacune d’elles, ne manquait pas d’ambition.

 

Pour commencer, la scène a été envahie par une chorale de collégiens et de lycéens qui a brillamment interprété "  l’Hymne à la joie "  musique du grand Ludwig von Beethoven, finale du 4ème et dernier mouvement de sa 9ème  symphonie. Les paroles retenues ont été celles de Maurice Bouchor. Je garderai toujours en mémoire les deux couplets suivants :

 

                                             Peuples des cités lointaines

                                             Qui rayonnent dans le soir,

                                             Sentez-vous vos âmes pleines

                                             D’un ardent et noble espoir ?

 

                                             Luttez-vous pour la justice,

                                             Êtes-vous déjà vainqueurs ?

                                             Ah ! Qu’un hymne retentisse

                                             A vos cœurs mêlant nos cœurs.

 

Nous nous sommes " éclatés "…

 

Il ne vous échappera pas que nous sommes en 1961 et que ce n’est qu’en 1985 que cette ode ou hymne est devenu l’Hymne européen.

 

Puis, un jeune hidalgo est venu nous annoncer une courte pièce de théâtre de l’illustre Miguel de Cervantès : " Le tribunal des mal-mariés ".

Au fond de la salle, le tribunal représenté par deux juges : Jacques Pichot de Champfleury et François Roussely.

De chaque côté de la scène, les plaignants : les femmes à gauche, les maris à droite. J’étais venue avec mon époux (Jean-Paul Troquereau). Un juge m’ayant donné la parole, je me plaignais violemment de son indifférence à mon égard : " un morceau de bois, Monsieur le Juge, un morceau de bois ". Mes propos glissaient visiblement sur les épaules de mon mari ; je n’ai pas eu gain de cause et nous sommes repartis bras dessus,  bras dessous.

 En conclusion, Cervantès pensait (lui-même séparé de son épouse) que " mieux vaut la pire entente que le meilleur des divorces ... " À vous de voir !!!

 

 

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La scène improvisée du Cinéma Rex de l'époque était bien petite pour réunir tous les participants. On reconnait, au centre de l'image, notre ami Michel Rafalovic, notre actiuel président de la communauté de communes et maire du Coux.

 

La danse est arrivée mais quelle danse !!!  Sur la pointe des pieds, deux beautés ont glissé jusqu’au milieu de la scène, parées de l’habit traditionnel laotien. Leur jeu de bras et de mains, de jambes et de pieds, l’ondulation de leur corps, ont accompagné la nonchalance et la douceur de la musique laotienne. Les deux sœurs étaient parfaitement synchronisées, le public était émerveillé.

Les Anciens de Belvès ont peut-être reconnu Françoise et Nicole Pelau. Pendant leur séjour prolongé au Laos, elles avaient su capter la langueur et la rigueur de ces danses et elles nous les avaient offertes pour cette soirée de fête.

 

Le théâtre est revenu avec un grand classique : " Le bourgeois gentilhomme " de Jean-Baptiste Poquelin, l’Illustre Molière. Le rôle de Monsieur Jourdain avait été attribué à François Roussely. Il a été magistral, digne de la Comédie française. Les éclats de rire et les applaudissements en ont témoigné.

 

Enfin, le bouquet final a pris place sur la scène. Le maître de Ballet était notre professeur d’éducation physique ; hélas, le nom de cette jeune dame m’échappe. Elle a trouvé un terrain favorable chez George Gershwin et plus particulièrement dans son œuvre " Manhattan- Rhapsodie in bleu ".

De chaque côté de la scène, 6 jeunes filles de 15 ou 16 ans, revêtues d’un juste-au-corps noir et d’un loup fluorescent, ont glissé et ont envahi la scène. Après quelques pas de danses et jeu de poursuite en plein milieu, elles ont rejoint les côtés de la scène. Pendant qu’elles continuaient à évoluer sur place, un Damoiseau et sa Belle se sont lancés dans une course folle. Le Damoiseau était notre jeune prof. de gym. et la Belle, Dany Lafond. Depuis des années, Dany prenait des cours de danse classique à Bergerac.

 

Nous avons eu un succès fou.

                                            

 

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Françoise Maraval, J- Paul Troquereau, Jacques Pichot de Champfleury et François Roussely. Le salut

                                

 

Mais toutes les bonnes choses ont une fin… Le rideau s’est définitivement baissé. Nous étions heureux et après la représentation, nous les choristes, acteurs, danseuses, avons eu quartier libre.

Nous nous sommes rassemblés sous la halle, nous avons chahuté et ri ; quand, brusquement, nous avons vu arriver X. Baquet, notre proviseur, en pyjama et en peignoir. Le voisinage de la place l’avait sorti du lit et nous avons dû rentrer au bercail.

 

 

L'épilogue

 

Avec la recette, tous frais payés, nos 2 surveillantes nous avaient préparé une sortie à Biarritz. Quelle belle journée !!! Un Grand Merci à elles : Mlle Gorin et sa consœur,  une jolie grande dame brune dont j’ai oublié le nom.

 

La préparation de ce spectacle et sa représentation ont été pour nous, les élèves de seconde, bien mieux qu’un séminaire de cohésion de groupe. Elles  nous ont permis d’aborder la classe de première avec sérénité : garçons et filles, nous ne faisions qu’UN.

 

Sur la plage à Biarritz

 

 

Non, rien à voir avec le film "Le voyage à Biarritz" 

 

"Le Voyage à Biarritz" est un film français réalisé par Gilles Grangier en 1962, sorti en 1963. ... avec Fernandel : Guillaume Dodut, chef de gare de Puget-sur-Var; Arletty : Fernande, la patronne du "café de la gare" et Rellys : Louis, le chauffeur de car ... Ce film fut tourné un an plus tard.
La fin de cet épilogue boucle l'échappée lycéenne belvésoise, au tout début de l'été 1961.

  

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Rang du bas : Régine Nadal, Marie-José Moulard et Solange Quinque

Rang du haut : J-Paul Troquereau, Françoise Maraval et Annie Bonnafous

  

      

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Yvette Lagrèze, Régine Nadal, J-Paul Troquereau, Françoise Maraval et Marie-Jo Moulard

 

 

 

Dimanche, nous reviendrons au lycée avec une rétrospective de Bernard Malhache.

Lundi, nous irons saluer les couturières en action de résistance au coronavirus.

Mardi, nous découvrirons les "vues de la fenêtre" et leurs auteures ou auteurs.



08/05/2020
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